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Qui est Marion Delespierre, nouvelle championne du monde de trail long ?

Par La Rédaction , le 11 juillet 2023 , mis à jour le 15 août 2023 - 6 minutes de lecture
Marion Delespierre, championne du monde de trail long

Marion Delespierre, 36 ans a décroché la médaille d’or avec la manière sur les Mondiaux de trail long. Cette médecin du sport à Lyon, athlète de la team On, avait terminé deuxième de la Diagonale des Fous en 2019 et quatrième de l’UTMB en 2021. Rencontre.

Tu ne partais pas parmi les favorites des derniers Mondiaux de trail à Innsbruck, en Autriche. Cette médaille d’or, c’est une surprise !

Marion Delespierre : « Oui, une sacrée surprise ! Le plan était de conserver le trophée en équipe. A titre individuel, je rêvais de faire mieux qu’en Thaïlande où j’avais terminé 6e ex-aequo avec Audrey Tanguy. Avoir Blandine L’Hirondel dans l’équipe était un avantage. Lorsqu’elle a abandonné dans la première descente, cela m’a secoué. Cela m’a sans doute fait basculer sur le plan mental en me poussant à faire le mieux possible, en tout cas pour l’équipe. Faire un top 5 ou un podium, c’était dans mes rêves les plus fous. Je n’avais pas imaginé pouvoir terminer à la première place de part mon niveau et mon rythme de vie, en travaillant à plein temps. Je suis partie avec beaucoup d’humilité, de respect et de prudence. Finalement cela a payé car c’était avant tout une course de gestion. »

Marion Delespierre, championne du monde de trail long à son arrivée à Innsbruck, après 11h22' d'efforts sur un circuit de 87 km (6000 mD+)
Marion Delespierre, championne du monde de trail long à son arrivée à Innsbruck, après 11h22′ d’efforts sur un circuit de 87 km (6000 mD+). © Margaux Le Map

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Qu’est-ce que cela fait d’être championne du monde ?
« C’est fou… même si cela ne change rien dans mon quotidien. Cela fait surtout plaisir, et récompense le travail effectué depuis des années avec une organisation de vie parfois rocambolesque. J’étais surtout fière de prouver que l’on peut avoir un boulot et performer à ce niveau-là. »

Tu as commencé à courir quand, Marion Delespierre ?

« J’étais nageuse plus jeune et je rêvais déjà de porter le maillot de l’Equipe de France d’ailleurs. Quand je suis rentrée en fac de médecine à Lille, je n’avais plus trop le temps ni le goût de nager. Mon compagnon lui courait déjà à l’époque. Je me suis mise à partager quelques footings avec lui. Lorsque nous sommes venus à Lyon en 2013 pour notre internat, je me suis mise à courir au Parc de la Tête d’Or, puis j’ai découvert les chemins dans les Monts du Lyonnais et les Monts d’Or. Ensuite est venu le premier trail, juste pour le plaisir, et c’était parti. En 2019, l’année où j’ai programmé la Diagonale des Fous (NDRL terminée en 2e position) j’ai pris un entraîneur, Patrick Bringer, pour m’orienter vers la performance. »

Marion Delespierre - championne du monde de trail long
©Colin Olivero

Tu es médecin du sport à Lyon, travaillant entre 40 et 45 heures par semaine. Comment fais-tu pour t’entraîner ?  

« C’est sport ! Je fais 5 à 6 entraînements par semaine en mixant course et vélo. Le lundi et le jeudi, je cours une heure pendant ma pause du midi. Le mardi soir, je m’entraîne au parc de la Tête d’Or avec mes copains du club, les Tête d’Or runners. Je fais mes sorties les plus longues sur les blocs de charge le week-end ou en vacances, car je n’ai pas le temps autrement et que je ne fais pas de biquotidien.»

Et pour emmagasiner du dénivelé ?

« C’est aussi concentré sur le week-end, les vacances et les stages en équipe de France. J’alterne avec les Monts d’or tout près, le Pilat qui n’est pas très loin, le début de la Chartreuse et du Vercors, accessibles à une heure en voiture. Je vais aussi assez régulièrement sur Annecy où j’ai des amis. »

On te reverra sur l’UTMB ou la Diagonale des Fous ?

« Pas cette année en tout cas. J’étais à fond depuis le début d’année, avec les stages, la reconnaissance à Innsbruck, tous mes congés ont servi à l’entraînement. J’ai envie de passer un été tranquille, sans dossard et de souffler pour mes quinze jours de vacances fin août. Je reviendrais sur l’UTMB, c’est sûr, mais il y a plein d’autres très belles courses aussi. »

Justement, quelle course te fait rêver ?

« J’ai ma petit to-do-list de courses à cocher un jour dans ma vie et les ultras des Etats-Unis, la Western States ou la Hardrock 100, me donnent vraiment envie dans les années futures… »

Quel sera ton objectif numéro 1 en 2024 ?

« J’aimerais reporter le maillot bleu, alors je vais me concentrer sur les championnats d’Europe de la Féclaz, près d’Annecy en juillet 2024, en essayant d’abord de me qualifier. »