Simon Dugué : le vidéaste du trail
On suit parfois des personnes sur Instagram sans savoir qui elles sont vraiment, des inconnus apparus sur notre fil d’actualité par le miracle des algorithmes. Simon Dugué n’utilise pas de pseudonyme sur les réseaux sociaux car sa casquette de photographe/vidéaste/journaliste est bien connu au sein de la communauté. Et si on cherchait à le connaître un peu mieux ?
« J’ai 29 ans, je suis vidéaste et (encore) journaliste à mes heures perdues. Je vis en montagne, dans ce qui est selon moi l’un des plus beaux massifs alpins, le Beaufortain, et donc le plus beau massif du monde, cela va sans dire !
Le virus des grands espaces
J’ai toujours fait beaucoup de sport. Mes parents (nous sommes trois enfants – ma sœur, mon frère et moi) nous ont poussés en ce sens. Pour moi, ce fut le football, qui a occupé une grande partie de mes loisirs, jusqu’aux études supérieures, où le temps se faisait plus rare. J’ai alors commencé doucement à courir pour garder un semblant de forme. En parallèle, j’ai beaucoup randonné en montagne avec mes parents, ce qui m’a sûrement donné le virus des grands espaces sans que je le réalise vraiment à cet âge-là. C’est adulte que j’ai compris que la montagne et moi, c’était pour la vie. » #football #lamontagnecavousgagne
« À Sciences Po, il m’est apparu que la seule activité physique suffisamment flexible était la course à pied. Rapide, efficace et praticable à n’importe quel moment de la journée, c’était le moyen de me dépenser encore un peu malgré les contraintes qu’un étudiant peut avoir. Cela dit, c’était vraiment à doses homéopathiques si je compare avec ce que je fais aujourd’hui. Je dois même dire que je n’aimais pas du tout ça, il s’agissait simplement d’un besoin physique et mental.
Un première incursion dans le trail par hasard pour Simon Dugué
La découverte du trail est arrivée bien plus tard ! C’est par hasard et de façon complètement banale (on a entendu cette histoire 1000 fois), que j’ai mis un pied dans ce monde merveilleux. Mon frère était inscrit en équipe sur l’Ultra Trail du Vercors et il lui manquait un relayeur. Me voilà embarqué dans la plus belle aventure. Je suis tout de suite tombé amoureux de cette sensation de se déplacer “rapidement” en montagne, même si cela ne faisait que 20 kilomètres et que j’ai fini perclus de crampes ! C’est ce qui m’anime le plus, avant même le fait de courir. Ceci explique d’ailleurs que depuis, je me suis pris de passion pour le ski de randonnée ou le vélo. Toutes ces activités sont liées par la recherche de sensations de vitesse. »
A LIRE : QUATRE CONSEILS POUR SE METTRE AU TRAIL
« Faire comprendre aux gens ce que je vivais »
« Inspiré par Denis Clerc (alias Zinzin Reporter) et Vincent Gaudin, j’ai rapidement pris plaisir à partager mes courses de l’intérieur, caméra à la main. Les débuts furent très laborieux, mais l’idée était d’essayer de faire comprendre ce que je vivais aux gens autour de moi et surtout à ma bande d’amis. Petit à petit, je me suis pris au jeu et des gens que je ne connaissais pas ont commencé à me suivre. Je m’interroge toujours sur ce processus qui m’a permis d’être découvert par d’autres passionnés de trail. La joie des algorithmes et la chance, je présume !
J’ai d’abord créé une chaîne YouTube, qui est mon “média” principal aujourd’hui, pour ce qui concerne mes activités personnelles (l’une de mes trois casquettes). J’ai également créé un webzine, que j’ai laissé un peu de côté depuis quelques mois, par manque de temps. Mais j’espère y revenir en réorientant un peu la ligne édito et en axant plus sur l’aspect “création de contenu” (comment, pourquoi, pour qui). » #video #youtube
Vivre de sa passion
« À côté de ma “casquette YouTube”, qui ne me rapporte que quelques euros tout au plus par mois via la pub sur l’application, je suis surtout vidéaste/photographe et journaliste. La partie production concerne 90 % de mes activités et c’est vraiment celle que je développe le plus. Je dois dire qu’après un diplôme à Sciences Po, avec une spécialité Défense/sécurité, je suis passé à l’univers du outdoor, ce que j’étais loin d’imaginer à ce moment-là ! J’avais une vision un peu carriériste à l’époque, comme beaucoup, mais très vite, la période post-diplôme m’a fait déchanter. Je me suis aperçu que je préférais de loin gagner moins, mais le faire dans un domaine qui me passionne. La vie est trop courte pour s’ennuyer au travail. C’est sur la base de ce constat que je me suis lancé corps et âme dans la voie que j’ai prise depuis. » #onnaquunevie #passion
RENCONTRE : CASQUETTE VERTE ALIAS ALEXANDRE BOUCHEIX
Simon Dugué, un jour sur la Western States ?
« Je rêve de la Western States, d’abord parce qu’on parle d’une course mythique, considérée comme le premier 100 miles de l’histoire, ensuite parce que je suis fasciné par la culture de l’ultra-endurance aux US. Il y a là-bas un aspect communautaire et une passion pour cette pratique inimaginable. Et puis son côté un peu inaccessible rend le truc encore plus excitant.
Mon meilleur souvenir reste sans doute l’Ultra Tour du Beaufortain 2018, mon premier ultra. J’ai énormément souffert, mais je suis allé au bout et surtout, je suis surtout tombé amoureux d’un massif dans lequel je vis aujourd’hui.
Mon pire souvenir est sans doute l’abandon pendant L’Échappée Belle 2020. J’avais la chance de prendre part à une course pendant cette année si particulière. Je pensais être prêt pour ce défi et je me suis aperçu que je n’avais ni les capacités physiques ni les capacités mentales pour le surmonter à l’époque. Une désillusion ! » #colorado #beaufortain
Commentaires
Laisser un commentaire