Résultat 6000D : Sébastien Spehler en chaussettes, Antoine Thiriat et Lucie Bidault géants !
Pionnière des longues épreuves de course en montagne, la mythique 6000D a offert une 34ème édition de toute beauté le 27 juillet sur la station de La Plagne, avec un suspense tant chez les hommes que chez les femmes. En prime, un soleil radieux qui a cueilli les coureurs partis à 5h du matin de Aime-la-Plagne, dans la vallée. Et un coup de théâtre inimaginable, avec le grand favori Sébastien Spehler terminant… en chaussettes !
6000D : le mythe continue
Née en 1990, la 6000D reste une des courses les plus populaires de France, qui chaque année fin juillet attire des milliers de passionnés. Pour sa 34ème édition, ils étaient plus de 4000 à avoir migré vers La Plagne, dont plus de 1300 inscrits pour son épreuve phare, longue de 69 km pour 3400m D+. Grande nouveauté, le sommet de la course, qui consiste en une montée de la vallée jusqu’au glacier et un retour au village, a été changé pour prendre ses quartiers au Glacier Live 3000. Une zone accessible au public, agrémentée d’une plateforme panoramique dont les coureurs ont pu faire le tour, même s’ils n’ont pas tous pris le temps de ralentir pour admirer la vue sur le mont Blanc, totalement dégagé ce jour-là !
6000D : Sébastien Spehler et Lucie Bidault grands favoris
Grand favori de l’épreuve, Sébastien Spehler avait déjà gagné 3 fois la 6000D, régnant sur l’épreuve entre 2014 et 2016. Depuis, il n’avait plus couru à La Plagne, et fêtait donc son grand retour après 8 ans d’absence. Avec des résultats de début d’année remarquables, dont une victoire prestigieuse sur le format ultra du Trail Alsace Grand Est by UTMB, il était attendu sur le podium. A ses côtés, de nombreux coureurs pouvaient prétendre aux accessits, mais il semblait intouchable.
Grand favorite côté féminin, Lucie Bidault avait connu les honneurs du haut du podium en 2022. Elle s’alignait pour une nouvelle victoire. Mais la concurrence promettait d’être sévère, avec notamment Manon Gras et Manon Campano, toujours performantes sur ces disatnces.
6000D : Sébastien Spehler décroché dans la montée vers le glacier
Il est rare que la différence se fasse dans la première partie de course, une très longue montée de 30 km jusqu’au passage de Roche de Mio. Et, comme attendu, il ne s’est rien passé de définitif dans cette partie de course. Néanmoins, deux hommes se sont installés en tête et ont mené le bal ensemble : Sébastien Spehler, bien entendu, etAntoine Thiriat, un coureur vosgien de 24 ans, grand espoir de la discipline, ayant déjà à son actif un titre de champion de France de trail long espoir. Pour le jeune athlète du team Scott, venu pour faire un podium, il s’agissait d’oublier sa déception du 90km du Mont-Blanc, l’un de ses grands objectifs de l’année, où il avait été contraint à l’abandon.
C’est dans la montée vers le Glacier Live 3000 qu’Antoine Thiriat a réussi à décrocher Sébastien Spehler. Passant au sommet avec 2 minutes d’avance, le jeune Vosgien a ensuite lâché les chevaux dans l’entame de la descente pour grignoter de l’avance. 4 minutes au 35ème km, puis 5 au sommet de l’Arpette, au 45ème, avant d’entamer les 20 kilomètres de descente.
6000D : Antoine Thiriat géant, Sébastien Spehler en chaussettes
Si Sébastien Spehler s’est élancé à fond de train dans la descente à la poursuite d’Antoine Thiriat, sa foulée trahissait vite un problème. Courant sur la pointe des pieds, jouant les équilibristes dans les descentes raides, l’Alsacien semblait ne pas pouvoir poser les talons. Et, effectivement, Sébastien Spehler décidait de s’arrêter sous la tente des secours située au ravitaillement de Montchavin, à 10km de l’arrivée, pour se déchausser et présenter son talon, sous lequel on pouvait apercevoir une énorme ampoule. Soigné en moins de 2 minutes, il repartait mais l’affaire était pliée : handicapé sur la partie la plus rapide du parcours, il ne pourrait pas revenir.
Antoine Thiriat s’impose finalement en 5h 54mn 29s, une performance impressionnante pour une première sous cette chaleur. Il devance Sébastien Spehler, qui termine en serrant les dents, chaussures à la main sur les 5 derniers kilomètres tant la douleur était insupportable. Il signe néanmoins un chrono de 6h 09mn 04s, remarquable au vu des conditions dans lesquelles il a effectué toute la descente.
La troisième place revient à Thibault Marquet en 6h 24mn 07s. Il devance de 1mn52 Valentin Joachim, 4ème, avec lequel il aura mené une bataille de bout en bout. À noter l’abandon au bout de 20km de l’ambassadeur trail emblématique de la station de La Plagne, Yoann Stuck, dans un jour sans.
6000D : doublé pour Lucie Bidault
S’il y avait du beau monde sur la ligne de départ de la 6000D féminine, c’est une athlète inattendue, habituée des longues distances, qui a animé l’épreuve. Géraldine Prost, 7ème de la dernière Diagonale des Fous, qui a surpris tout le monde en prenant la course à son compte dès le départ. Sans jamais vraiment se détacher, l’expérimentée traileuse de 39 ans est passée avec 2 minutes d’avance sur Manon Gras et Lucie Bidault au sommet du glacier, mais restait à portée de fusil.
Hélas pour elle, elle n’a pas pu résister au retour de Lucie Bidault, qui l’a rattrapée à 20km de l’arrivée. Sans jamais creuser d’écart définitif, Lucie Bidault s’est finalement imposée en 7h 54mn 18s, avec à peine 3 minutes d’avance sur Géraldine Prost. Manon Gras prend la troisième place, à peine une minute plus tard.