Mauritius by UTMB : pourquoi l’organisation jette l’éponge
Organisé pour la première fois en juin dernier, l’évènement Mauritius by UTMB ne sera pas reconduit en 2025. L’organisateur Yotta Sports a décidé de jeter l’éponge faut de retombées économiques suffisantes. La société pointe du doigt « une pression croissante exercée par l’UTMB ».
Proposer l’expérience UTMB dans une région du monde où le nombre de courses est limité, tel était l’intention de ce Mauritius by UTMB, l’une des 49 épreuves du circuit UTMB World Series. L’évènement organisé pour la première fois en juin dernier proposait à travers quatre épreuves de de 100 miles, 100km, 50km et 20km, une occasion singulière de découvrir ce petit coin de paradis aux larges des côtes africaines, dans l’océan indien.
Mais les contraintes financières ne permettront pas à cet évènement de perdurer. La société Yotta Sports, réputée pour ses courses YOTTA Xp, au format novateur, a en effet décidé de rompre le contrat qui le liait avec le circuit UTMB World Series.
L’évènement était organisé sous forme de licence afin de bénéficier d’outils et de la réputation du circuit. Yotta Sports, en plus de payer cette licence, supportait le coût de l’évènement. Seulement, à l’heure de faire le bilan, le compte n’y est pas. Yotta Sport affirme avoir perdu beaucoup d’argent et met en cause la pression exercée par l’UTMB.
Mauritius by UTMB : une visibilité amoindrie pour les partenaires locaux
Sami Driss, directeur de Yotta Sports met en avant « une pression croissante imposée par UTMB, qui est de plus en plus difficile à supporter. Elle impacte également les partenaires locaux qui peinent à trouver un retour sur investissement à la hauteur de leurs efforts ».
Le responsable de la société explique : « le circuit UTMB World Series est sponsorisé par de nombreuses marques qui payent une redevance à l’UTMB. Nous, en tant qu’organisateur de l’évènement, on ne touche rien. Or sur l’évènement, une visibilité maximale leur est accordée. Et ce qui reste en terme de visibilité pour les partenaires locaux est très faible. C’est donc très difficile de faire des propositions à des partenaires avec une visibilité amoindrie. »
Un manque de soutien public et de participants
De son côté, Florian Lamblin, directeur exécutif de l’UTMB World Series, affirme que « lors de la signature du contrat, tous les termes étaient très bien expliqués, y compris su la partie partenariale. Il n’y a pas eu de surprises car les choses étaient bien établies dès le début. Comme pour tous les évènements du circuit, il y a une articulation à trouver entre les partenaires globaux, (qui sont au nombre de neuf) sans qui le circuit n’existerait pas, et les partenaires locaux »
Florian Lamblin comprend l’argument avancé par Yotta Sport mais estime qu’il s’agit « d’une vision très, très parcellaire, voire erronée de la réalité« . Pour lui, si l’évènement n’a pas trouvé son modèle économique, ce n’est pas lié à cette pression exercée par l’UTMB. « Ils attendaient peut être plus de subventions publiques et escomptaient surement davantage de participants’‘. Pour rappel, l’évènement à attiré 800 coureurs, alors que l’organisation misait sur 1500 participants.
Un évènement en moins pour l’UTMB World Series
En attendant, les deux parties s’accordent sur le fait qu’il n’y aura pas de seconde édition du Mauritius by UTMB. « Il nous est impossible de continuer sans mettre en danger notre structure. Nous ne serions pas en mesure de tenir le cahier des charges et de proposer une expérience digne de ce nom aux participants », assure Sami Driss.
« Nous n’avons pas vocation, pour 2025, de s’engager avec d’autres acteurs », affirme Florian Lamblin. « Ce n’est jamais satisfaisant de voir un évènement en moins sur le circuit. Heureusement d’autres évènements arriveront prochainement ».
A l’heure actuelle, pour 2025, le circuit UTMB World Series compte donc 48 évènements répartis sur l’ensemble de la planète. Participer à ces courses sont l’unique moyen pour les coureurs de récolter des Running Stones, leur permettant de prendre part au tirage au sort dans l’espoir de participer à l’une des trois courses (OCC, CCC et UTMB) de l’UTMB Mont Blanc, disputé chaque année à la fin août à Chamonix.
Crédit photos : © UTMB