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A Tours, il s’élancera pour son 1000ème marathon !

Par Simon CHRETIEN , le 23 septembre 2025 , mis à jour le 23 septembre 2025 - 4 minutes de lecture

Quand certains rêvent de courir un marathon dans leur vie, lui en sera bientôt à 1000 ! À 74 ans, Denys Baudry vivra à Tours le 28 septembre son millième marathon. Le coureur expatrié en Angleterre depuis les années 70 deviendra alors le premier Français à cumuler autant de 42,195 km.

Le 28 septembre prochain, Denys Baudry s’élancera pour son millième marathon et deviendra ainsi le premier Français à parvenir à un tel chiffre. S’il devait initialement le faire sur la terre de ses origines, sur la Route du Louvre en mai dernier (entre Seclin et Lens), il a finalement décidé de réaliser cet exploit à Tours, lors du Running Loire Valley, là où est originaire sa compagne. « Il y aura beaucoup de monde à l’arrivée et j’emmène avec moi une quinzaine de coureurs, des amis d’Angleterre mais aussi de France ainsi que de la famille ». La fête et l’émotion risquent bien sûr d’être au rendez-vous.

« Évidemment, jamais, quand j’ai couru mon premier marathon, je n’aurais imaginé en faire autant ! », raconte-t-il, un brin de malice dans la voix. Mais il faut bien avouer que Denys Baudry n’est pas un coureur comme les autres.

À 74 ans et malgré le poids des ans, l’athlète continue de courir et de participer à des courses. Mieux encore, il poursuit « tranquillement » son rythme endiablé d’environ 80 marathons chaque année ! On peine encore à imaginer comment le septuagénaire arrive à en enchaîner autant quand le commun des mortels mettra plusieurs semaines à digérer cette redoutable épreuve de 42,195 km.

Un Français expatrié en Angleterre

Expatrié en Angleterre dans les années 70 « pour y apprendre la langue », Denys Baudry n’est jamais revenu à Tourcoing, là où il a grandi. « J’ai rencontré une Anglaise avec qui je me suis marié et eu deux enfants. Ma vie a alors changé. » C’est l’issue malheureuse de ce mariage qui, 12 ans plus tard, lui permettra de découvrir le format marathon. « J’ai couru mon premier marathon en 1991. Je courais un peu avant cette date, mais toujours sur des formats plus courts. » Il a alors attrapé le virus, même si dans la décennie qui suit, Denys restera raisonnable. « Il a fallu attendre une dizaine d’années pour que j’atteigne la barre des cent marathons », se souvient-il. Ce qui le pousse à cette époque à atteindre cette barrière, c’est l’envie d’intégrer le très célèbre club des 100, le « 100 Marathons Club ». En Angleterre, beaucoup de gens courent des marathons pour faire partie de cette institution. Sauf que lui, une fois cet objectif atteint, ne s’est pas arrêté. Bien au contraire.

Denys Baudry : s’impregner de la culture locale

Resté en Angleterre où il a refait sa vie avec une Française, Denys Baudry a bénéficié de la culture « marathon » du pays d’outre-manche pour grossir son palmarès. « Contrairement à d’autres pays européens, ici, il y a beaucoup d’organisations qui proposent plusieurs marathons le même week-end, voire des événements du type ‘’10 marathons en 10 jours’’ ». Denys en est friand. « La première fois, ça fait un peu peur. Et puis d’événement en événement, on se retrouve souvent les mêmes, on papote. C’est sympa. Et on refait la demande pour y participer à chaque fois… ».

Forcément, à ce rythme, les chiffres grossissent à vue d’œil. En 2015, il atteint alors le stade des 300 marathons. Cinq ans plus tard, en 2020, il dépasse les 600 marathons, devenant à chaque fois le premier Français à atteindre ces statistiques. « Ce n’est qu’à partir du 800ᵉ marathon que je me suis dit que cela pourrait être sympa d’aller chercher les 1000 marathons et d’être le premier Frenchie à le faire », raconte-t-il.

MARATHON : NOTRE DOSSIER POUR VOUS ACCOMPAGNER

Mais attention, Denys Baudry n’est pas une bête de foire. S’il fait tout ça, ce n’est pas uniquement pour la gloire et les records. « De toute façon, pour courir autant, il doit forcément y avoir une part de plaisir, sinon, ce n’est pas possible. » La passion pour l’épreuve reine de l’athlétisme ne l’a plus quittée depuis qu’il a foulé les rues de Londres en 1991. Malgré des tentatives sur le trail et l’ultra, ce qu’il aime par-dessus tout, c’est le macadam et le « côté social » de la course à pied.

S’il a parcouru l’Europe et notamment la France pour enrichir son expérience, c’est surtout dans sa patrie d’adoption qu’il a enchaîné les épreuves. « C’est difficile à évaluer de mémoire, mais je pense qu’au moins 90 % de mes 1000 marathons ont été faits en Angleterre. Forcément, il y en a qui reviennent très souvent ! »

Denys Baudry : aucune lassitude et toujours le même plaisir !

Malgré l’âge et le cumul, Denys Baudry ne se lasse pas. « Bien sûr, c’est parfois difficile de se lever à 4 h du matin pour aller chausser les baskets. Mais je suis comme beaucoup, une fois que la machine est en route, plus rien ne m’arrête et je prends du plaisir. » La motivation est intacte, même si « c’est parfois déprimant de voir que l’on régresse. Et je vous rassure, ça m’arrive souvent, en pleine course, de me demander ce que je fais là ! Et sur certaines courses, j’ai hâte de voir l’arrivée».

Son record de 3h01 réalisé en 1995 n’est plus qu’un lointain souvenir, forcément. Mais à 74 ans, Denys Baudry a encore de beaux restes. Et est capable d’avaler un marathon en 4h15 avant d’en enchaîner deux ou trois autres en autant de jours. « J’ai cette chance de ne m’être quasiment jamais blessé. Je pense même que courir me fait du bien », s’enthousiasme-t-il, même si une vilaine fracture de fatigue l’enquiquine depuis novembre dernier. Une seule fois dans sa carrière, il ne sera pas allé au bout. « J’ai mis le clignotant au bout de 100 mètres car j’ai ressenti une douleur. Je pense surtout que je n’avais pas envie d’être là », rigole-t-il en se remémorant ce souvenir.

Rendez-vous donc le 28 septembre prochain dans les rues de Tours pour acclamer Denys Baudry à la fin de son 1000ème marathon !