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Il va courir un marathon en jonglant !

Par Simon CHRETIEN , le 17 avril 2024 , mis à jour le 17 avril 2024 - 8 minutes de lecture

Johan Swartvagher est un coureur pas comme les autres. L’artiste installé à Angers va s’élancer le 5 mai prochain sur le Marathon de la Loire, qu’il fera… en jonglant !

C’est une performance autant physique qu’artistique que s’apprête à effectuer Johan Swartvagher. Cet Angevin de 38 ans va parcourir les 42.195km du marathon de la Loire le 5 mai prochain en jonglant avec ses trois massues. Si nombreux sont les amateurs de course à pied a s’être déjà amusés à courir en jonglant avec des balles, peu, voire personne à notre connaissance, n’avaient réalisé un tel exploit avec des massues.

Ce défi s’inscrit dans le cadre d’un projet artistique intitulé « En finir », soutenu et accompagné par Le Plongeoir, Pôle national Cirque Le Mans, en fil rouge de la saison 2023-2024. Ce projet s’accompagne d’une série de podcasts du même nom, composé de 10 épisodes, dans lequel Johan Swartvagher retrace la préparation utopique, poétique mais bien réelle d’un marathon en jonglant.

Un marathon en jonglant… pour « En finir »

L’idée de courir un marathon en jonglant est né il y a tout juste un an dans l’esprit de Johan Swartvagher. Il s’inscrit comme la suite, ou le dénouement, d’un projet né un peu plus tôt.

En 2021, dans le cadre d’un spectacle en itinérance mêlant plusieurs artistes, le jongleur professionnel avait parcouru l’équivalent de 80km en 6 étapes. L’idée était alors de relier Rouen à Caen, en courant et en jonglant. Le projet n’avait malheureusement pas pu aller à son terme, pour des raisons familiales.

« Cette expérience est restée comme quelque chose d’inachevé. Étant donné qu’il me restait très exactement 42km à parcourir pour terminer l’aventure, c’est assez naturellement que je me suis dit que j’allais clôturer ce périple en faisant un marathon ».

Course à pied et jonglage, deux pratiques pas si éloignées

Pour ce jongleur professionnel, associer la course à pied au jonglage n’est pas un hasard. « Je jongle depuis que je suis tout petit. Le geste est bien intégré, et quand je cours, cela m’arrive de les oublier. » Si le jonglage est une passion qui l’a amené à en faire son métier, la course à pied ne lui est pas inconnue. Bien au contraire. « Dans mon enfance, j’ai fait un peu de course à pied. Je n’étais pas mauvais, j’avais bien accroché. Mais je trouvais ça dur, cela implique un rapport au corps assez violent. Si j’ai arrêté de courir pour me consacrer au jonglage, j’ai toujours eu cette attirance étrange pour ce sport ».

Et Johan Swartvagher voient de nombreux parallèles entre les deux pratiques. « Ce qui me touche dans ce projet, c’est le lien entre le jonglage et la course à pied et notamment cette solitude dans le groupe. Tu t’entraines seul mais avec des gens autour. Le jonglage et la course à pied sont des activités très solitaires. Il y a aussi ce rapport au temps et cette question d’endurance qui est un concept que j’aime beaucoup. »

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Marathon en jonglant : une longue préparation

Pour s’apprêter à rejoindre les 3000 coureurs du Marathon de la Loire, le Jongleur professionnel a suivi une préparation classique. A la différence près que toutes ses sorties de courses à pied se faisaient en jonglant.

Si, en tant que professionnel, le jonglage est une pratique bien intégrée chez Johan Swartvagher, l’associer à la course à pied nécessitait tout de même quelques petits réglages. « J’avais des choses à comprendre comme des situations à anticiper. Que se passe-t-il quand je fais tomber une massue au 24ème kilomètre, sachant qu’il va falloir que je m’arrête, recule de trois pas, me baisse et reparte ! » Pour s’acclimater à l’ambiance du peloton, l’artiste s’est même aligné, avec succès, sur le cross Ouest France.

Dans la dernière ligne droite de sa préparation, il ne lui reste plus qu’à peaufiner les dernier détails avant de se présenter sur la ligne de départ et de s’élancer pour une expérience inédite, avec pour seule doute, sa capacité à courir non-stop durant 42km et la présence ou non de vent, qui pourrait drastiquement contraindre son jonglage.

« En finir » de Johan Swartvagher est à retrouver sur toutes les plateformes de podcasts.