Actualités

Nicolas Angermuller : 580km en 7 jours… à l’assaut du GR 1 !

Par Simon CHRETIEN , le 16 juillet 2024 - 6 minutes de lecture

Le 8 septembre prochain, Nicolas Angermuller s’élancera pour un défi complètement fou : boucler le GR1, qui fait le tour de la région Île-de-France, en autosuffisance et en sandales. Le tout, en moins d’une semaine. Le coureur breton souhaite allier performance, bien-être et écologie !

« Une éco-aventure ». Voilà comment Nicolas Angermuller présente son défi. En septembre prochain, au lendemain des Jeux Paralympiques de Paris, ce coureur de 31 ans partira à l’assaut du GR1.

Avec un départ programmé depuis la Porte Maillot, à Paris, ce chemin de Grande Randonnée est une boucle de 580km enlaçant Paris et ses départements limitrophes tout en passant par les grands parcs naturels de la région : le Vexin, la Haute Vallée de Chevreuse ou encore le Gatinais, pour ne citer que les principaux.

580km donc et plus de 7000 mètres de dénivelé positif que le jeune Breton compte parcourir dans le temps record de 7 jours. « En réalité, je n’ai trouvé aucun temps de référence en solo sur ce GR1 », explique celui qui compte ainsi courir en moyenne plus de 80km chaque jour.

Nicolas Angermuller partira en autosuffisance. Tous les matins, il lèvera le camp aux alentours de 6h avec sur son dos un sac de 7kg dans lequel se trouvera principalement son hamac qu’il installera après 13h ou 14h de course. Pour le ravitaillement, il fera avec les épiceries se trouvant sur son périple. « Le principal défi, ce sera d’enchaîner les 80km chaque jour. Je ne l’ai encore jamais fait »

Nicolas Angermuller : un coureur minimaliste

Le défi prend une toute autre mesure, car en plus de le faire en autonomie totale, Nicolas Angermuller effectuera ce grand tour simplement chaussé de sandales. Si l’athlète installé près de Rennes en Bretagne court avec ce type de chaussures, ce n’est pas pour faire parler de lui. Cette pratique découle à la fois d’un désir et d’un besoin.

« J’ai découvert la course en sandale au printemps 2022. Jusqu’alors, je courais avec des chaussures « normales » et plusieurs raisons m’ont poussé à passer aux sandales. D’abord, étant donné que je courais énormément, j’étais amené à changer régulièrement de chaussures. Je cherchais donc à évoluer avec quelque chose de plus durable. Dans le même temps, j’ai vu que des gens pouvait courir avec des sandales. Cela a ainsi été le déclic. Étant donné qu’il y avait moins de matière, il y avait moins de chance que ça casse. Et c’est le cas. Avec les sandales que j’utilise, je peux courir jusqu’à 2000 km ! J’ai fini d’être convaincu en lisant le livre Born to Run et en suivant de près la Clinique du Coureur. Les deux militent pour courir le plus naturellement possible ».

Photo : Anthony Pouille

Il ne lui aura fallu que neuf mois pour s’adapter à sa nouvelle façon de se chausser et pour se sentir pleinement à l’aise avec ces chaussures ultra minimalistes. « Neuf mois, c’est aussi le temps qu’il m’a fallu pour retrouver le niveau que j’avais avec des chaussures normales ». Depuis, le Breton a même amélioré ses chronos sur toutes les distances de courses. Il est ainsi passé d’un record sur marathon de 2h46 à 2h39 ! « C’était important pour moi de battre mes records précédents, car on a tendance à accorder plus d’importance à la chaussure qu’à l’entraînement. J’ai prouvé que je pouvais améliorer mes chronos sans posséder de chaussures bourrées de technologies. »

A LIRE : TOUS NOS CONSEILS POUR S’ENTRAINER EN COURSE A PIED

Nicolas Angermuller, un amateur de défis

À l’aise aussi bien sur 10km que sur marathon, Nicolas Angermuller performe aussi sur le trail et l’ultra-trail. En septembre dernier, il est même venu à bout, après 46h d’effort, de l’Infernal Trail des Vosges et de sa distance monstrueuse de 215km. C’est ici qu’est né son projet. 

Photo : P. Pichon

« Après cette course, je me suis dit que j’avais réalisé un beau défi, certes, mais que je l’avais fait d’une traite. J’avais besoin d’un défi qui traîne sur plusieurs jours. » D’autant plus que l’athlète qui court depuis ses années collège aime et a besoin de mettre en place ses propres défis. « C’est cool de se confronter aux autres avec un dossard, mais ce n’est pas moi qui décide de la trace, du lieu et de la date. J’aime me fixer mes propres règles ». Depuis quatre ans, le jeune homme de 31 ans cumule donc les défis en tout genre. En 2020, il s’était ainsi élancé dans le pari (réussi) de parcourir 5000km en un an, en courant tous les jours. Récemment, avec des amis, il s’est amusé à relier toutes les rues de la capitale présentes dans le jeu Monopoly pour un total de 95km.

Une éco-aventure basée sur la perf’ et le bien-être

Ce défi autour du GR1 est aussi pour lui l’occasion de partager au plus grand nombre la philosophie qui l’accompagne depuis quelque temps. « J’ai récemment quitté mon métier d’ingénieur dans les énergies renouvelables pour devenir préparateur mental ». Depuis, son mantra est toujours le même : allier performance et bien-être au service de ses ambitions. « J’ai constaté  que, que ce soit sur le plan sportif ou professionnel, il est primordial de mettre l’accent sur l’équilibre entre la performance d’un côté et le bien-être de l’autre ».

Ce défi est ainsi une façon de mettre en œuvre ce qu’il s’applique au quotidien. « Les 580km, c’est le côté performance. Mais ce qui me permettra d’aller au bout, c’est la façon dont je vais gérer mon bien-être pendant et à côté de ma course : comment je vais me ravitailler, me reposer, etc. »

Si Nicolas Angermuller a choisi le GR1, ce n’est pas tout à fait par hasard. Car le coureur a la volonté de partager son aventure avec le plus de monde possible. « Avec 57 gares reliant le parcours depuis Paris, c’est le GR1 le plus facilement accessible sans voiture », explique-t-il. Écologiste convaincu, Nicolas Angermuller décrit son défi comme une éco-aventure.  « Le terme ‘aventure’ me gênait, car il est souvent associé à une destination à l’autre bout du monde. Alors que l’on peut vivre des choses inattendues juste à côté de chez soi. Le challenge, c’est donc de proposer aux gens de m’accompagner sur quelques kilomètres, mais sans prendre leur voiture pour me rejoindre. Le but, c’est de montrer que des alternatives à la voiture existent. C’est une façon d’ajouter un peu de fun, de challenge à l’écologie, un terme souvent connoté à de la privation. »

Comment rejoindre Nicolas Angermuller sur son défi ?


57 gares permettent de rejoindre Nicolas Angermuller en transport en commun sur son parcours.

Avec très exactement 57 gares reliées quasiment directement au tracé du GR1, chaque coureur peut rejoindre Nicolas Angermuller pour courir avec lui durant quelques kilomètres. Pour suivre son aventure, il est alors possible de suivre son compte instagram et youtube.

Photo de UNE : Anthony Pouille