Alessia Zarbo : la renaissance !

Le 25 mai dernier, lors de la Coupe d’Europe du 10 000 mètres à Pacé, en Bretagne, Alessia Zarbo a signé la quatrième meilleure performance française de l’histoire sur la distance grâce à un chrono de 31’50 ». En décrochant la médaille d’argent, la jeune coureuse de 24 ans a mis fin à une période très compliquée et a enfin montré sa vraie valeur. Et ce n’est, selon elle, que le début. Cerise sur la gâteau, elle vient d’intégrer la Team Elite de HOKA. Portrait !
Diamant brut de l’athlétisme, Alessia Zarbo vient de réaliser l’une des plus belles performances de sa carrière, en prenant une surprenante deuxième place lors de la Coupe d’Europe du 10 000 mètres. Une récompense pour tant d’années de travail… et de galère.
Initiée au sport dès l’âge de 8 ans en découvrant le triathlon, la jeune femme originaire d’Antibes est une habituée de la compétition. À 15 ans, elle connaît sa première sélection avec l’équipe de France d’athlétisme. Une précocité qui annonçait une belle carrière, marquée notamment par des records de France du 5 000 m, du 10 000 m et du 10 km chez les jeunes.
Alessia Zarbo : une escapade américaine
Brillante sur la piste comme sur la route, Alessia Zarbo l’est aussi sur les bancs de l’école. Après l’obtention de son bac, elle est contactée par plusieurs prestigieuses universités américaines. « J’ai passé quatre années aux Etats-Unis, et elles ont largement contribué à faire de moi l’athlète que je suis aujourd’hui. » Pour elle, cette escapade outre-Atlantique est l’occasion de continuer à évoluer au haut niveau tout en suivant des études en finance, management et comptabilité. « Avec un papa italien, c’était cohérent pour moi de partir dans un environnement où j’allais être confrontée à d’autres cultures. »
Seulement, malgré son talent sur la piste, Alessia est freinée dans sa progression par des blessures à répétition. « Depuis 2018, je n’ai jamais pu vraiment m’exprimer. Je suis entrée dans le cercle vicieux des blessures, et c’est difficile d’en sortir. J’ai notamment subi beaucoup de fractures de fatigue depuis trois ans, liées à une aménorrhée. »
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Les JO 2024 : la désillusion
Le pire survient en 2024, une année « paradoxale » pour elle. Qualifiée pour les JO de Paris, le Graal pour tout athlète français, la coureuse qui s’est spécialisée sur la distance du 10 000m, n’en profite pas. Le 9 août, sur la piste du Stade de France, elle fait la une des médias, mais pour une mauvaise raison : à trois kilomètres de l’arrivée, elle s’effondre, victime d’un malaise, et doit être évacuée. « En réalité, je ne me souviens presque pas des quatre mois qui ont précédé les Jeux Olympiques, confie-t-elle. Durant cette période, j’avais l’impression de ne pas être moi-même. »
Aujourd’hui, la jeune femme de 24 ans comprend mieux ce qui s’est passé : « J’étais victime de fatigue chronique. Et quand le corps est à bout, tout lâche ! Ça faisait un an et demi que j’étais revenue des États-Unis. J’avais enchaîné les blessures, alors j’ai compensé en m’entraînant beaucoup en vélo et en natation. À côté de ça, je dormais mal, je mangeais mal, et je manquais de stabilité. Je me suis moi-même tiré une balle dans le pied. Ce n’était pas juste un coup de malchance. »

Alessia Zarbo : retour au plus haut niveau
Depuis, Alessia semble renaître. « Pour la première fois depuis ces sept dernières années, j’ai pu enchaîner 10 semaines d’entraînement sans blessure. Je n’ai rien fait d’extraordinaire dans ma préparation, je sens juste que les choses se mettent en place. J’ai enfin réussi à faire une performance à la hauteur de ce que je suis capable de faire. A Pacé, on a retrouvé la vrai Alessia. »
Une juste récompense pour une athlète passionnée et acharnée de travail, qui insiste pour remercier son entourage, famille, staff mais aussi la FFA qui ont toujours cru en elle et ne l’ont jamais laissé tomber malgré ses galères à répétition.
Ce contrat de 4 années signés avec la Team Elite de Hoka, aux côté d’autres talents bien connus du demi-fond français comme Simon Bédard ou Maël Gouyette, n’est pas anodin. Avec ce nouveau départ, Alessia a désormais les yeux rivés sur Los Angeles 2028. De nouvelles perspectives s’ouvrent à elle. « Je pense que le record de France du 10 000 m est à ma portée. Avec quelques semaines d’entraînement en plus et de meilleures conditions, j’ai les jambes pour faire mieux. » Il lui reste désormais trois belles années pour, enfin, vivre pleinement son rêve olympique. D’ici là, on la retrouvera très vite sur le meeting FAST 5000 à Maisons-Lafitte ce samedi 7 juin.
PHOTO DE UNE : © Capture My Sport_FFA-1