A 64 ans, Josyan Sieurac parcourt 4000km sur la Route 66 aux Etats-Unis en 87 jours
Josyan Sieurac vient de réaliser une performance d’ampleur. Parti le 2 septembre dernier depuis Chicago aux USA, l’Ariégeois a relié Los Angeles 87 jours plus tard en courant quasiment tous les jours sur la célèbre Route 66. Il a parcouru 4000km à travers les Etats-Unis en autonomie complète.
Coureur depuis une trentaine d’années, Josyan Sieurac est un habitué des efforts au long cours. Ultra-trailers accompli, c’est en terminant la traversée des Pyrénées en 18 jours, en 2023, qu’il a décidé de se lancer dans un projet inédit : parcourir l’ensemble de la Route 66 aux Etats-Unis, d’une seule traite, en autonomie complète. Un défi d’ampleur pour ce retraité de 64 ans, qui ne parlait pas un mot d’anglais. « La route 66, pour les gens de ma génération, c’est quelque chose de mythique« .
Après plusieurs mois de préparation, Josyan Sieurac a atterri à Chicago, point de départ de la Mother Road, et s’est élancé le 2 septembre en direction de Santa-Monica, quartier de Los Angeles, situé 4000 km plus loin. Au programme : la traversée de sept États en courant environ un marathon par jour à une vitesse moyenne de 6km/h. Le tout en autonomie complète. « Je suis parti le plus léger possible, avec simplement un sac à dos de 6kg contenant des affaires de rechange.«
87 jours de course sur la Route 66, sans le moindre bobo
Le sexagénaire « vivait un peu au jour le jour« . Chaque matin, il prépare son étape, guidé par les restaurants et les hébergements qu’il trouvera sur sa route. Physiquement, Josyan Sieurac a tenu le choc. « Les planètes étaient alignées. Hormis une gêne au début de course au bas ventre, et quelques douleurs dans les tibias après une longue descente, je n’ai pas eu la moindre blessure« . Il faut dire que Josyan Sieurac, âgé de 64 ans, a fait preuve, durant toute son aventure, de rigueur et d’écoute envers son corps. « Tous les 20km, je changeais de chaussettes, et à la moindre alerte, je me reposais« .
Le retraité se souvient des paysages « dignes d’un film » décorant cette route 66. « Il faut imaginer de longues lignes droites au milieu de rien. Au début de mon parcours, la route était surtout entourée de grands champs de culture. Puis, petit à petit, ce sont des plateaux désertiques que j’ai découvert, avec rien d’autres que des steppes et des cailloux. » Entre les longues portions en rase-campagne, Josyan Sieurac se met aussi à traverser des mégalopoles entières et ses dangers.
Côté danger justement, à aucun moment l’Ariégeois ne s’est senti en insécurité. « Le principal risque, c’était les chiens errants et le fait de courir sur une route qui n’est pas aménagée pour les piétons », admet-il cependant.
Route 66 : solidarité et soutien
Sur la Route 66, Josyan Sieurac court seul. Mais tous les jours, il fait des rencontres. « Beaucoup de gens se sont arrêtés pour venir vers moi. Il se demandait ce qu’une personne en short et en t-shirt faisait ici. » Ces rencontres sont à chaque fois emprunte d’une grande solidarité et d’étonnement. Chacun participe à sa manière à son défi en offrant boisson, nourriture et parfois quelques billets de 20 dollars.
A distance, Josyan Sieurac est suivi par une communauté grandissante. Il faut dire que chaque jour, il transmet vidéos et images à son fils qui les relaient ensuite sur les réseaux sociaux. « J’ai reçu beaucoup de messages d’encouragement et de soutien. Des gens me disaient que mon défi les aidait dans leur combat contre la maladie par exemple. Ça m’a forcément boosté« .
D’autres défis en tête
Le samedi 30 novembre, après 87 jours d’aventure et quasiment 4000 km au compteur, Josyan Sieurac débarque à Santa Monica où se situe le panneau de fin de la Route 66. « C’était un soulagement de toucher ce panneaux. J’ai eu les larmes aux yeux. J’étais satisfait d’avoir tenu mon planning, et fier d’avoir réalisé ce que j’ai fait« . D’autant plus que ce défi se voulait solidaire. En parallèle, le retraité avait en effet ouvert une cagnotte pour soutenir une association. 12 000 euros ont ainsi été récoltés.
Fort de cette expérience, Josyan Sieurac ne compte pas s’arrêter là. L’Ariégeois a désormais d’autres défis en tête. « Je souhaite montrer qu’à mon âge, on peut encore avoir des rêves et des projets« .