Le genou du coureur
Une des plaintes récurrentes chez les coureurs à pied concerne le genou, plus précisément la rotule. Pour éviter que le mal ne s’installe durablement, il est nécessaire de ne pas négliger les premières douleurs.
La chondromalacie rotulienne (ramollissement du cartilage de la rotule) ou lésion de la face postérieure de la rotule est une blessure du genou qui porte communément le nom de « genou du coureur ». Des études statistiques ont montré que dans 50 % des cas, cette lésion concernait des débutants qui surmenaient leurs articulations en se lançant à corps perdu dans des sorties au kilométrage démesuré ou chez les pratiquants de longue date qui, après une interruption prolongée, reprenaient trop brutalement. De même, cette affection se rencontre fréquemment chez tous ceux qui abusent des parcours vallonnés.
Les premiers symptômes se manifestent lors de la mise en action par un échauffement, voire un endolorissement du pourtour de la rotule. Ils peuvent ensuite diminuer pendant la course et ne réapparaître qu’en fin de parcours ou même plusieurs heures après l’arrêt de l’exercice.
L’alerte douloureuse peut être consécutive à une compétition effectuée après être resté assis longtemps -voyage prolongé en voiture ou en avion- ou, dans quelques cas, après avoir reçu un coup directement sur la rotule (coup de genou malencontreux dans du mobilier, chute sur les genoux, etc.). La poursuite de l’activité pédestre aggravera invariablement la lésion. Parfois le genou a du mal à se déplier ou il se dérobe après une position assise de plusieurs heures.
Soins et traitement médical
Si le médecin suspecte une chondromalacie, il prescrira des radiographies standard et, notamment, du défilé entre la rotule et le fémur. Il peut parfois demander un examen scanner.
Le médecin du sport pourra fonder objectivement son opinion sur les signes cliniques fournis par l’examen du genou, à savoir :
– léger gonflement (épanchement de synovie) ;
– douleurs à la percussion de la rotule jambe tendue ;
– sensibilité douloureuse à la palpation appuyée de la face postérieure de la rotule ;
– contraction réflexe du quadriceps (muscles de la cuisse) lorsque la rotule est mobilisée latéralement ;
reproduction de la douleur lorsque l’examinateur exerçant une pression au-dessus de la cheville, le genou étant plié à 90°, demande de tendre la jambe au maximum.
Le diagnostic établi, afin d’obtenir un résultat durable, il faut obligatoirement adopter une méthode de soins comprenant plusieurs approches :
– repos : après la phase aiguë, il faut faire des exercices de remplacement qui ne sollicitent que faiblement la rotule ;
– massage avec de la glace plusieurs fois par jour ;
– prise de médicaments anti-inflammatoire ;
– physiothérapie (ultrasons, laser…) ;
– rééducation musculaire ;
– étirements de type stretching à déterminer avec le praticien ;
– port d’appareils correcteurs tels qu’une genouillère à ouverture rotulienne et/ou des semelles orthopédiques;
– en dernier ressort, on peut procéder à un acte chirurgical.
Lorsque la marche et les différentes activités de la vie quotidienne seront possibles sans douleur, la reprise de la course sera alors permise. Pendant cette phase, il est essentiel de poursuivre le programme d’exercices de renforcement musculaire et d’éviter toute course en terrain pentu.
Prévenir le « genou du coureur »
Lors de l’examen clinique, le médecin doit vérifier si le coureur n’a pas quelques facteurs morphologiques prédisposant au « genou du coureur » qu’il faudra bien sûr tenter de corriger :
rotule asymétrique trop plate dite en « toque de jockey » ou en forme de « béret basque » ;
défilé osseux du fémur trop large ;
surmenage ;
hanches larges ;
genoux cagneux dits en X ;
torsion tibiale (rotation externe du bas de la jambe) ;
pieds plats en pronation ;
faiblesse des muscles internes des cuisses ;
traumatisme direct sur le devant du genou.
Points de repère
1. Le « genou du coureur » se manifeste par des douleurs sur le pourtour de la rotule.
2. Les symptômes peuvent toucher les deux genoux mais une fois sur cinq, ils semblent prédominer du côté gauche. Cette particularité est en rapport avec la « surutilisation » du membre inférieur gauche dans la vie quotidienne (membre d’appui pour les droitiers) comme lors des activités sportives (membre d’appel pour sauter un obstacle).
3. Facteurs déclenchants : parcours trop accidentés ; augmentation trop rapide de la distance hebdomadaire ; chaussures de course inadaptées au pied (pronation ou supination), etc.
4. Les radiographies sont souvent normales.
5. La rééducation musculaire et les étirements (avant et après) sont incontournables pour continuer à courir sans douleur.
6. Le sexe féminin est plus exposé en raison de la fréquence des genoux en X.
Les caractéristiques de la douleur
Elle se localise autour de la rotule. La douleur est sourde, profonde, souvent associée à une raideur de l’articulation, parfois accompagnée de craquements ou crissements. Elle s’accentue lors de la montée et surtout de la descente des escaliers, lors de parcours de course en décor vallonné, lorsque les jambes sont croisées, en cas de conduite automobile prolongée, lors des agenouillements et des accroupissements.
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