Blessures & Prévention

Course à pied : ne négligez pas le certificat médical

Par gmartine , le 31 mars 2022 - 6 minutes de lecture
Certificat médical

Superflu ? Indispensable ? Le fameux certificat de non contre-indication au sport, plus connu sous le nom du certificat médical, est l’un des passages obligés pour les sportifs qui souhaitent participer à une course officielle. On vous explique son utilité. Par Fabrice Kuhn, médecin du sport.

Tous les ans, la même rengaine, c’est la chasse au certificat de non contre-indication à la pratique sportive, le fameux certificat médical… Une incompressible corvée pour s’inscrire dans un club sportif ou pour participer à une course officielle.

Certificat médical : la prévention avant tout

Si vous n’êtes pas inscrit dans un club, vous devez fournir un certificat médical pour les compétitions auxquelles vous vous inscrivez. De nombreux coureurs pratiquant seuls dans leur coin et ne participant pas à des compétitions, les fameux « coureurs du dimanche », ne font jamais cet examen médical. C’est dommage, car son rôle préventif ne doit pas être négligé.

Le but de cette visite médicale et du certificat qui en résulte n’est pas de connaître vos capacités sportives, mais bien de dépister une éventuelle contre-indication à la pratique sportive, la course à pied dans votre cas. La question n’est pas de savoir si vous êtes capable de faire du sport ou de devenir un champion, mais plutôt : mettez-vous en danger votre santé en courant ? Risquez-vous de faire un arrêt cardiaque durant l’effort ?

Dépister les problèmes cardiaques

Rassurez-vous, dans l’ensemble, il y a très peu de contre-indications à la course à pied comme à la plupart des sports. Les rares contre-indications concernent les maladies cardiaques comme les cardiomyopathies obstructives, les maladies coronariennes ou rythmiques mal équilibrées… Le but est d’éviter de vous voir vous écrouler subitement sur le terrain sportif sans raison évidente. Il y aurait plus de 500 cas de mort subite du sportif chaque année en France, majoritairement chez des hommes à partir 40 ans. Il existe aussi des contre-indications temporaires, comme les maladies infectieuses.

Cependant, il y a beaucoup plus de bienfaits que de danger à courir. La course à pied protège votre santé bien plus qu’elle ne lui cause de soucis. En fait, il faudrait surtout fournir un certificat de non contre-indication à la non-pratique sportive tant les bienfaits du sport sont nombreux !

Comment se déroule la visite pour obtenir son certificat médical ?

L’examen médical de non contre-indication à la pratique sportive contient plusieurs volets :

  • Un entretien visant à rechercher des antécédents personnels ou familiaux de pathologies et symptômes divers. Si les troubles cardiaques accaparent une bonne partie de la réflexion, ils ne sont pas les seuls à explorer. Cela demande de votre part une grande franchise. N’oubliez pas de signaler les douleurs thoraciques à l’effort, les essoufflements inhabituels à l’effort, malaises ou palpitations et/ou ceux apparus juste après l’effort. Le médecin doit aussi s’enquérir de votre intensité de pratique. Cela lui permettra de mieux évaluer le risque. Un marathonien compétiteur n’aura pas le même risque qu’un joggeur occasionnel.
  • Un examen physique (auscultation, notamment) visant à rechercher des anomalies. Le médecin prendra votre tension. Il écoutera votre cœur. Ce sera aussi l’occasion de vérifier que vous n’avez pas d’autres anomalies (respiratoire, appareil locomoteur) et parfois de vérifier des choses qui vous paraîtront plus étranges comme vos dents (risque de tendinopathies accru). Un bilan morphologique est aussi justifié (pesée).
  • Parfois, un électrocardiogramme sera réalisé. C’est un bon complément de l’entretien et de l’examen physique. Il permet de dépister des anomalies cardiaques, mais il n’est pas infaillible. Il est fortement recommandé, surtout après 40 ans.
  • Parfois, le médecin peut pousser plus loin les explorations afin d’avoir un examen plus efficient ou lever un doute. Le plus classique est de voir un cardiologue et/ou de faire une épreuve d’effort.
  • Le médecin peut éventuellement vous apporter des conseils.
  • C’est également le moment de poser des questions, si vous en avez. Il est vrai qu’un médecin du sport sera plus à même de répondre à vos questions sportives. La visite médicale n’est pas à sens unique.
  • Évitez les certificats faits à la va-vite sans examen voire par téléphone ou les certificats déposés sur le bureau de la secrétaire ou accroché au tableau dans la salle d’attente. Certes, vous obtenez votre permis de faire du sport mais il perd tout son sens.

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