Cross du Figaro : connaissez-vous l’origine de cette course ?
Le cross du Figaro va célébrer ce dimanche 27 novembre sa 49ème édition. Elle est l’une des épreuves phares du calendrier français. Des milliers de coureurs sont attendus au coeur du Domaine de Saint-Cloud en région parisienne pour prendre part à l’une des quatre courses au programme : 5km, 10km, 15km et 20km. Revivons ensemble son histoire.
Imaginez un peu… Hiver 1979, le bois de Boulogne ressemble à un camping géant le temps d’un week-end. De la France entière les clubs d’athlétisme « montent » à la capitale avec leurs tentes, leurs réchauds et leur duvet pour participer au plus grand cross de France. 35 000 de tous les âges, de toutes les régions vont enfiler leurs pointes et s’arracher les poumons sans se poser de question. La télé sera là forcément pour couvrir l’événement en direct, offrant aux participants leur minute de gloire si chère à Andy Warhol. Mais comment en est-on arrivé là ? Sortons notre crayon à papier pour rembobiner la cassette et retournons dans les années 60.
Cross du Figaro : une histoire de médias !
A l’époque tous les grands journaux ont leur course, le cross de l’Huma ou celui de Ouest-France pour ne citer qu’eux font partie du calendrier incontournable des licenciés d’athlé. La FFA voudrait relancer celui du Bois de Boulogne disparu quelques années auparavant. Elle contacte le Figaro, après tout, Boulogne… 16ème arrondissement, quoi de plus logique finalement ? Gérard du Peloux y travaille comme journaliste au service des sports répond présent immédiatement. Il faut dire que l’ancien champion de 10 000 mètres, le cross ça lui parle un peu. La rédaction pense prendre le bouillon mais suit quand même. L’Huma a le sien depuis 1933, certes la guerre froide commence à s’essouffler mais on ne va pas laisser aux « coco » la course à pied ? (Ceci est une pointe d’humour, ne tapez pas !)
Les résultats en UNE
La première édition, en 1961, sera un succès parce que Gérard a sorti son petit carnet. Le grand Mimoun est là alors que le cross n’est vraiment pas sa tasse de thé mais pour son ami il est prêt à patauger dans la boue pour la gloire. Enfin plutôt pour un transistor ou un appareil photo… Pas de primes sonnantes et trébuchantes, l’organisation n’a pas encore les moyens. Ce n’est pas bien grave, les troupes sont quand même motivées. Il faut dire que le journal partenaire met les petits plats dans les grands, au sens propre comme au figuré. Toute la presse est invitée à couvrir l’événement et Gérard qui connait ses collègues n’oublie pas de bien les nourrir. Pas sûr que les notes de frais de l’époque passeraient le contrôle anti-dopage aujourd’hui !
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Autre riche idée toujours piquée à Andy, le journal a la bonne idée de publier l’intégralité des résultats dans le numéro du lundi. Avec la photo du vainqueur en première page. Sans oublier les vainqueurs de toutes les autres catégories qui ont le droit à leur mini portrait dans les pages intérieures. Le Figaro est à l’époque un journal lu dans la France entière mais aussi à l’étranger, dans tous les pays francophones. Un article, une photo et c’est la gloire assurée ! Ils sont donc des milliers tous les ans à venir retirer leur dossard à l’hippodrome d’Auteuil. Car très vite la course est ouverte à tous les licenciés de France et de Navarre mais aussi aux non licenciés. Les vétérans d’abord, en 1962, avec la fameuse course des vieilles pointes, les militaires en 1963, les femmes en 1966, et même les familles avec un challenge regroupant trois générations au sein d’une même course, les entreprises et même les conjoints, avec une “coupe des ménages” en 1970, ils partirent 2000 mais finirent 35 000 dans les années 80.
Une longue pause avant le retour du Cross du Figaro
Il faudra une tempête en 1999 et un drame comme le 11 septembre 2001 pour que le cross du Figaro annonce sa fin. Trop de frais, trop de logistique… Un essoufflement du côté des inscriptions n’arrange rien. Les athlètes ont fait place aux runners, qui préfèrent la route à la boue, moins salissante, peut-être aussi moins violente… Le goût du sang dans la bouche, le froid qui saisit, la boue qui ralentit, tout cela ne fait plus recette. Comment vendre à la nouvelle génération de venir un dimanche dans un bois. Avec comme seule récompense un bol de chocolat ? Il faudra attendre 2013 pour que l’évènement ressuscite de ses cendres. Plusieurs courses voient le jour. Et depuis 2016 une bonne action à soutenir puisqu’il est partenaire du Téléthon. Courir pour que la recherche avance, quoi de plus noble finalement ? Le rendez-vous est donné à près de 8 000 coureurs ce dimanche 27 novembre du côté de Saint-Cloud.