Top 7 des chaussures à plaque carbone 2024
Véritables stars sur le marché de la chaussure de running, les super shoes connues sous le nom de chaussures à plaque carbone, sont aujourd’hui incontournables pour une bonne partie des coureurs. Si leur prix peut paraître extravagant, elles n’en demeurent pas moins des chaussures accessibles au plus grand nombre. Voici nos sept coups de coeur de l’année 2024 !
Nous avons sélectionné sept chaussures à plaque carbone dévoilée en 2024. Dans notre panel de test, nous retrouvons la Cielo X1 de Hoka, la Metaspeed Sky Paris d’Asics, la KD900 X LD de Kiprun, la Endorphin Pro 4 de Saucony, la SC Elite V4 de New Balance, la Hyperion Elite 4 de Brooks ainsi que la Spectur de Salomon. Voici notre avis et nos conseils pour en faire bon usage.
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Hoka Cielo X 1
Après la série Carbon X et Rocket X, voici la toute dernière chaussure haute performance de Hoka : la Cielo X1. Dotée d’un design bien particulier, la chaussure s’adresse avant tout aux athlètes ultra-rapides. Le commun des coureurs pourrait sans doute être déçus.
Je dois bien l’avouer, la toute première impression n’a pas été des plus incroyables avec cette chaussure à plaque carbone. D’abord parce que j’ai eu un mal de chien à l’enfiler. Le mesh était, au premier enfilage, particulièrement raide et les lacets très rigides. J’ai trouvé le mesh un peu trop contrariant et étouffant le pied. Enfin, la languette avait un peu tendance à se balader ou à se tortiller à la pose du pied. Les lacets sont un peu courts, ce qui complique l’ajustement.
En position statique, j’ai été surpris par le déséquilibre créé par la chaussure. Notamment à l’arrière du pied. Le fait d’avoir un talon légèrement surélevé donne l’impression de se balancer d’un côté à l’autre.
Propulsion garantie
À l’essai maintenant, je dois bien l’avouer aussi, la chaussure a changé de comportement. Dédiée aux allures vives, c’est en effet quand on accélère que la Cielo X1 répond à toutes ses belles promesses. Les orteils sont bien maintenus, mais moins compressés qu’en statique et l’effet de propulsion est garanti. On comprend dès lors le rôle d’un rocker si prononcé. La transition se fait naturellement et la propulsion vers l’avant est bien au rendez-vous.
Pas grand-chose à redire sur la mousse qui répond aux attentes. Elle amortit bien les chocs, et surtout, rebondit comme on aime. Reste qu’après plus de 15km courus à une allure comprise entre le 10km et le semi, on ressent un peu plus le sol, notamment sur l’avant pied.
En course, le maintien est bon, sans être non plus sensationnel. La coque talonnière rigide verrouille bien le talon, mais le mesh étouffe un peu trop le pied. On aimerait respirer davantage ! D’autant plus que la Hoka n’est pas des plus légères.
Utilisation : Si la Rocket X2 était de très bonne fracture, mais manquait un peu de structure et de mousse pour vraiment s’élancer sur un marathon en plus de trois heures, la Cielo X1 ravira sans doute davantage de coureurs de très bon niveau. Personnellement, je l’utiliserai volontiers sur un 10km, quand il s’agit de courir non-stop à vivre allure, là où elle devient véritablement efficace, mais j’aurais du mal à l’emporter sur un marathon.
Drop : 7mm
Prix : 275€
Poids : 263g en 44
Asics Metaspeed Sky Paris
Voici la troisième version de la Metaspeed, la chaussure « la plus performante » d’Asics. Après la Metaspeed (tout court), la Metaspeed +, nous avons droit en 2024 à la Metaspeed Paris, un clin d’œil aux JO organisés dans la capitale française.
Particularité de ce modèle de chaussures à plaque carbone, il est disponible en deux « formats » : une version Sky et une version Edge. La Sky s’adresse aux coureurs qui ont tendance à allonger leur foulée quand ils accélèrent, tandis que la Edge se destine plutôt aux athlètes qui vont augmenter leur cadence quand ils prennent de la vitesse. C’est donc, comme sur les précédentes versions, la Metaspeed Sky que nous avons pu tester.
La Asics Metaspeed Sky Paris est indéniablement la plus légère de ce banc d’essai. L’impression poids plume se ressent quand on la tient dans la main, quand on la chausse et quand on court avec. Et l’ensemble est confirmé sur la balance avec un 200g tout pile en taille 44. J’ai eu l’impression de ne rien porter, ce qui en est presque déstabilisant.
En termes d’amorti et de retour d’énergie, la Asics Metaspeed Paris tient le haut du panier. La mousse est très douce et, pour la première fois, je ressens une économie d’énergie à chaque foulée, dans le sens où l’on se retrouve très vite à des vitesses élevées (par rapport à son niveau), sans s’en rendre compte d’un point de vue musculaire ou cardiaque. L’effet rebond est bien présent à chaque foulée et il est particulièrement intéressant dans les relances, après une petite côtelette ou un virage par exemple.
Extra fit !
Parmi les petits défauts à noter, j’ai constaté un véritable manque de stabilité. Étrangement, je ne pense pas que cette instabilité soit liée à la hauteur de semelle (portée à 39.5mm) car la mousse ne s’écrase pas tant que ça, et la plaque est bien rigide. Je l’expliquerai davantage en raison de la géométrie de la semelle, assez étroite sur toute la longueur. C’est à peine si les doigts de pieds se chevauchent. Les coureurs qui ont besoin de ressentir ce fit extrême seront ravis et c’est d’ailleurs assez plaisant quand on recherche de la précision à chaque foulée. Cela ne veut pas dire que la chaussure n’est pas confortable. L’excellent maintien conjugué au très bon degré d’amorti rend la Metaspeed très agréable à porter.
Utilisation : Je ne sais pas si moi, coureur lambda, je serai en mesure de porter cette chaussure durant 3h30 sur un marathon. Je pense qu’elle fera parfaitement le job pour les coureurs de moins de 3h. Pour les autres, elle devrait faire des merveilles sur 10km ou semi-marathon. Du fait du manque global de structure de la chaussure, il convient aussi, je pense, d’être relativement léger pour pouvoir bien l’apprécier et d’avoir quand même du pied et une certaine technique.
Drop : 5mm (39.5mm/34.5 mm)
Prix : 250€
Poids : 200g en 44
New Balance Sc Elite V4
La SC Elite fait peau neuve. Si cette V4 des chaussures à plaque carbone de NB reprend les grandes caractéristiques de la version précédente, elle se présente également avec pas mal de changements, notamment au niveau de l’empeigne.
J’avais été dithyrambique sur la V3 et je ne peux que l’être de nouveau sur cette nouvelle version. Le premier point à mettre en avant est l’extrême confort du modèle : confort d’accueil, mais également confort de course. La mousse FuelCell composée entièrement en Pebax, présente en double couche, renforce l’impression de propulsion et de dynamisme de la chaussure, malgré le poids assez élevé de la chaussure. Parallèlement, on retrouve encore plus de douceur à l’atterrissage. Le modèle absorbe à la perfection chaque pas, sans donner cette impression de rester collé au sol.
Perte de précision
En termes de maintien et d’ajustement, je dois bien avouer que je trouve la SC Elite V4 moins juste et équilibrée que sur la précédente version. Contrairement à ce qu’annonce la marque, je trouve ce mesh moins enveloppant. Les contours épousent moins naturellement le pied et la languette a tendance à un peu trop bouger à mon goût. Si le fit reste parfaitement acceptable, j’ai été moins à l’aise avec elle, notamment dans les descentes où je sentais clairement mon pied bouger malgré un laçage efficace. Elle demeure un chouilla moins précise au niveau des appuis.
Utilisation : personnellement, je l’ai utilisé pour courir l’équivalent d’un marathon à une allure de 5’30 au kilo. Elle ne s’est jamais fait ressentir. Sans le moindre doute, je l’ai choisi pour aller au bout d’une course de 87km à plat, sur chemin propre. Et là encore, ce fut un vrai plaisir. Son confort lui permet vraiment de s’adresser à tous. Et son dynamisme m’a donné le sentiment de moins « me traîner ». Efficace donc, oui ! Et pas seulement pour les marathoniens qui souhaitent briser des chronos nationaux. Que l’on souhaite s’engager sur un marathon en 2h30 ou 4h, elle sera sans doute la plus adaptée, tant, après l’avoir essayé, on se sent moins à l’aise dans une chaussure classique.
Drop : 4mm (36.5mm/32.5 mm)
Prix : 280€
Poids : 255g en 44
Kiprun KD900X LD
Deux ans après avoir dévoilé leur première chaussure à plaque carbone, les équipes de Kiprun embrayent avec une seconde version de leur super shoes. Son nom : la KD 900X LD. Malgré un tarif augmenté, la chaussure propose un rapport qualité/prix incomparable.
En se basant sur une étude réalisée par l’Université de Franche-Comté, les chercheurs ont noté une amélioration de l’économie d’énergie de 1.5% entre les deux versions. Ce qui représente tout de même près de deux minutes de gagnée pour un coureur qui vise un marathon en moins de 3h ! Cette économie d’énergie se ressent à l’essai. La foulée est souple (on ne ressent aucune raideur), légère, aérienne et dynamique. Tout en garantissant un vrai bon amorti, notamment grâce à davantage de mousse à l’avant du pied, ce qui lui permet d’emmener le coureur lambda sur des distances allant jusqu’au marathon. Ce gain d’énergie est aussi permis grâce au poids plume de la chaussure. Un poids assuré certes par une mousse très légère, mais aussi et surtout par le mesh ultra-fin, ajouré et plutôt extensible. Il vient correctement épouser le pied pour assurer un fit optimum.
Adaptable
Il faut le préciser, la Kiprun 900X LD a tendance à chausser grand. Trop grand. Comptez au moins une demi-taille, voire une taille de moins que ce que vous avez l’habitude de prendre. Outre ce petit défaut, il faut bien dire que le fit est agréable et que la chaussure s’adapte parfaitement à la morphologie du pied. Ça ne bouge pas et on se sent bien dans cette chaussure. On regrettera simplement une coque talonnière un peu trop molle et qui vient légèrement cisailler le haut du tendon d’Achille. Rien d’irrémédiable cependant.
Utilisation : pas de doute, la Kiprun 900X LD fait partie de ces super shoes qui s’adapteront véritablement à tous les pieds et à toutes les allures. Le confort est agréable, grâce à une mousse qui amorti à la perfection et à un fit globalement bien structuré. Des qualités qui lui permettront de tenir largement sur la distance marathon.
Drop : 4mm
Prix : 180€
Poids : 228g en 44
Saucony Endorphin Pro 4
L’Endorphin Pro 4 est l’un des trois modèles dévoilés au sein de la gamme Endorphin de Saucony. Le modèle Pro, l’une des chaussures à plaque carbone de la marque, semble ainsi tout droit destiné aux compétiteurs à la recherche de jolis chronos, sans pour autant s’inscrire dans une démarche de très haut niveau.
Personnellement, c’est la chaussure du panel qui m’a apporté le meilleur confort d’accueil. Et je pense qu’il est principalement dû à cette languette extensible, souple et directement intégrée à la tige. L’ensemble de la tige est bien structuré et parfaitement souple, ce qui garantit un maintien optimal. La chaussure s’adapte à mon pied et je ne m’y sens ni serré, ni trop lâche, ce qui permet de bien maitriser chaque appui. Pour autant, le fit n’est pas des plus étroits. L’espace de la Toe Box est assez large, bien plus en tout cas que sur la version 3, ce qui sera pour les coureurs les moins rapides un gage de confort sur les longues distances. Les lacets sont basiques, mais couplés à la tige, ils garantissent un ajustement maitrisable et appréciable.
Souple et fluide
En course, on ne peut être que séduit par l’efficacité de cette nouvelle mousse. Chaque foulée est souple, fluide et légère. La répartition de la mousse est équilibrée. Pas de surprise en termes de pose du pied. L’atterrissage est très doux et la chaussure ne tape pas du tout sur le sol. La sensation de rebond à chaque pas est validée.
La foulée est sécurisée par une stabilité relativement correcte. Le tout se fait dans un confort absolu, ce qui est pour moi l’atout numéro un de cette Pro 4 de Saucony.
Utilisation : sans le moindre doute, cette Saucony Endorphin Pro 4 conviendra parfaitement à une large majorité de coureurs, des plus rapides aux plus lents. Si les coureurs élites iront sans doute sur une chaussure plus profilée et un peu moins douce, les coureurs qui envisagent un marathon en plus de 3h30 l’apprécieront pour son confort et son dynamisme sur la durée.
Drop : 8mm (39.5mm/31.5 mm)
Prix : 250€
Poids : 226g en 44
Brooks Hyperion Elite 4
Le modèle le plus performant de l’équipementier Brooks fait peau neuve. La Hyperion Elite 4 se profile avec de nouvelles technologies assurant légèreté et propulsion.
Pas grand-chose à redire en termes de confort. La chaussure offre un excellent maintien, rassurant et proche du pied, permettant une stabilité très correcte. Les sensations en course sont bonnes. Je regrette tout de même une mousse un peu ferme, notamment à l’avant du pied. Les forts talonneurs seront mieux servis en termes d’amorti. Pour être honnête, c’est la chaussure du panel la plus raide à ce niveau.
Agile !
En termes de dynamisme, j’ai été séduit. Ce modèle est plutôt très léger (227g en 44), et donc incite à accélérer l’allure, sans contrainte. On se sent agile quand on la porte. L’effet de balance du Rapid Roll, conjugué à cette fameuse plaque carbone rend la chaussure particulièrement propulsive.
Pour autant, le manque de rebond général ne lui permettra pas d’être parfaitement efficace pour les coureurs les plus lents. Lors de mes footings lents (5’30/km), je n’ai plus du tout ressenti l’effet de propulsion.
Utilisation : contrairement à d’autres modèles de ce panel, je ne suis pas sûr que la Hyperion Elite 4 de Brooks sera efficace pour tout le monde. Un peu comme la Cielo X1 de Hoka, la chaussure s’adresse véritablement aux coureurs rapides, qui apprécieront un amorti ferme et sec. Elle est idéale par exemple sur les courses nerveuses ou à relance. Pour autant, je me vois bien la porter sur un 10km ou un semi, à condition de le faire le plus vite possible.
Drop : 8mm
Prix : 250€
Poids : 227g en 44
Salomon Spectur
Ce n’est pas la plus légère, ni la plus rebondissante, ni la plus performante au final, mais c’est normal. La Spectur de Salomon est une super shoes qui ne se range pas dans la même catégorie que toutes celles que nous venons de tester. Elle est véritablement dédiée à tous les coureurs. Explications.
Pour être honnête, pour comparer en toute objectivité, il nous aurait plutôt fallu parler de la S/LabPhantasm 2 sortie en fin d’année 2023. Car la Spectur est une chaussure à part. Salomon la présente comme une « super chaussure pour les coureurs de tous les jours ». La marque française annonce l’avoir construite avec les « mêmes matériaux et technologies haut de gamme utilisés dans les chaussures des coureurs élites, mais dans un ensemble technique qui profite aux coureurs moyens à la recherche de performance ! » Voilà qui est dit !
S’appuyant sur les études menées par son propre laboratoire, Salomon a imaginé une plaque carbone spécifique prenant en compte les caractéristiques biomécaniques, la condition physique et la morphologie des coureurs de tous les jours, qui ne sont donc pas les mêmes que les coureurs élites.
Côté semelle intermédiaire pourtant, les similitudes avec les super shoes classiques sont davantage présentes. On y retrouve notamment un intercalaire élaboré à partir de deux couches de mousse qui viennent prendre en tenaille une plaque carbone. L’ensemble est parfaitement visible à l’œil nu. Cette plaque en carbone est composée d’ailette au niveau du talon. L’intérêt est de limiter la déformation de la semelle à chaque choc afin de parfaire la stabilité de la foulée. Cette plaque n’est pas présente sur toute la longueur de la chaussure puisque la partie arrière a disparu.
Sensations garanties
Autant le dire, cette Spectur m’a fait l’effet d’un coup de foudre lors de mes premières sorties. Tout d’abord en termes de confort. La présence de la mousse Energy Foam + quasiment directement au contact du pied vous donne l’impression de vous appuyer sur un coussin. L’empeigne est très fine et légère à l’avant du pied, mais assez bien rembourré au niveau de la cheville et de la languette. Le combo parfait selon moi. On se sent bien dans cette chaussure.
Au niveau du dynamisme, la chaussure répond parfaitement. Si dans un premier temps, on est surpris par la douceur de l’amorti, on s’aperçoit assez vite à des vitesses plus élevées de l’effet de propulsion apporté par la mousse composée en Peba. Il s’agit finalement du même matériau utilisé pour les chaussures plus « élites ».
Enfin, pour améliorer la fluidité et la transition talon-pointe de pied, Salomon a fait le choix de déplacer légèrement le point de pivotement vers l’avant. Ainsi, à l’essai, on constate un effet de bascule plus naturel quand on a tendance à attaquer sur le talon. Contrairement aux autres chaussures, on ressent moins l’obligation d’attaquer médio-pied, ce qui peut, chez certains coureurs, rendre moins efficace l’effet catapulte de la plaque.
Utilisation : au-delà du message marketing vendu par la marque, il est indéniable que cette Salomon Spectur s’adresse au plus grand nombre. Si, à mon avis, c’est le cas de beaucoup de super shoes de ce panel, c’est encore plus vrai pour cette chaussure. Le confort prodigué par l’alliance de la mousse haute performance et d’une tige moins étroite au niveau du talon et plus accueillante dans sa construction la rend accessible, sans lésiner sur efficacité. Pour autant, cette « accessibilité », la rend indéniablement moins légère, ce qui pourra nuire aux performances des plus rapides d’entre vous. Mais si, comme moi, vous cherchez à courir un 10km entre 40 et 42’ ou à vous emmener au bout d’un marathon en 3h15, c’est sans aucun doute la chaussure parfaite !
Drop : 8mm (38.5mm/30.5 mm)
Prix : 220€
Poids : 271g en 44