Forme et bien-être

La course : le meilleur des médicaments

Par La Rédaction , le 2 novembre 2016 - 4 minutes de lecture

Vous ne le saviez peut-être pas, mais si vous lisez ces lignes, vous êtes déjà sous traitement. La course à pied peut prévenir et parfois traiter de très nombreuses maladies, comme le cholestérol, le diabète et certains cancers.

Une hausse du bon cholestérol, une baisse du mauvais

Il y a deux types de graisses dans le sang : le cholestérol et les triglycérides. Toutes deux augmentent le risque d’accidents cardiaques et vasculaires. Mais le cholestérol existe sous deux formes : le HDL, le bon cholestérol, qui vous protège en jouant un rôle dans la construction des cellules et dans la fabrication de certaines hormones, et le LDL, le mauvais cholestérol, qui bouche vos artères et peut occasionner des infarctus (artères du cœur bouchées) ou des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Le profil idéal, c’est d’avoir un bon cholestérol élevé et un mauvais cholestérol bas.

Les triglycérides sont très dépendants de l’existence d’un surpoids. Mais indépendamment d’une perte de poids liée à l’exercice physique, la course à pied permet de réduire le taux de mauvais cholestérol et donc les risques de maladies cardiovasculaires. La quantité et la régularité de l’activité physique sont, sur ce plan, bien plus importants que l’intensité de la pratique. Un entraînement régulier induit une augmentation du bon cholestérol de l’ordre de 10 % et une baisse du mauvais cholestérol de 5 %. Et toute baisse du mauvais cholestérol s’accompagne d’une baisse des accidents et du risque de décès d’origine cardiovasculaire.

L’intérêt d’un entraînement régulier réside dans la prévention d’une hypercholestérolémie mais aussi dans son traitement. En fonction du niveau de votre cholestérol, un traitement médical (prise de statines) peut être nécessaire. Mais la course à pied, associée à un régime alimentaire adapté, peut permettre de corriger complètement votre profil de graisses et donc de retarder le moment où vous serez dans l’obligation d’être sous traitement. Et même sous traitement, une pratique régulière a un effet complémentaire et synergique pouvant permettre à votre médecin de diminuer les doses de vos médicaments.

Contrôler son diabète ou l’empêcher

Le diabète n’est pas une contre-indication à la pratique du sport. Au contraire, une pratique régulière permet de mieux réguler son taux de sucres dans le sang (glycémie) et peut aider à diminuer les traitements antidiabétiques. Bien sûr, chez un sportif diabétique, la pratique de la course à pied nécessite quelques précautions : épreuve d’effort et bilan cardiologique préalables, avoir toujours sur soi une réserve de sucres rapides à prendre en cas de signes d’hypoglycémie (sueurs, fatigue, troubles de la vision, vertiges…).

Un entraînement régulier améliore la sensibilité de l’organisme à l’insuline et diminue la masse grasse. Ces deux phénomènes expliquent l’amélioration des diabétiques s’entraînant régulièrement. L’activité physique représente l’un des meilleurs moyens, en plus des traitements médicamenteux, de soigner son diabète. Ainsi, chez les patients diabétiques, l’augmentation de l’activité physique durant les périodes de vacances a une traduction très concrète : ils réduisent leurs besoins en insuline et améliorent le contrôle de leur diabète de manière spectaculaire.

D’autres facteurs de risque sont souvent associés au diabète : le cholestérol et l’hypertension par exemple. L’activité physique corrigera en partie ces éléments et permettra d’améliorer le profil de risque de tout diabétique sportif. Pour être efficace, la course à pied doit être pratiquée au minimum trois fois par semaine avec des sorties d’au moins 30 à 40 mn. Plus on s’entraîne, plus l’effet sera significatif.

L’activité physique constitue enfin un excellent facteur de prévention du diabète : l’entraînement en endurance diminue le risque de survenue de diabète. Cet effet protecteur est d’autant plus marqué que le niveau d’activité physique est élevé et régulier. Cet effet préventif existe chez tous les sportifs, même ceux présentant d’autres facteurs de risque comme une surcharge pondérale, de l’hypertension ou ayant des antécédents familiaux de diabète.

Prévenir ou améliorer les suites d’un cancer

Il a été démontré qu’une activité physique régulière, dans le cadre d’un mode de vie sain, permet de prévenir la survenue et d’améliorer les suites des cancers du côlon et du sein. Ces deux localisations sont celles sur lesquelles le niveau de preuves est le mieux établi, mais il semble que l’activité physique a un impact favorable sur de nombreux autres cancers compte tenu de ses mécanismes multiples bloquant le développement des cellules cancéreuses.

Dans la prévention du cancer du côlon, le niveau de preuves est élevé (plus de soixante études). Si l’on compare une population sportive à une population sédentaire, on constate que l’exercice physique réduit de 20 à 25 % le risque de cancer du côlon. Différents mécanismes sont évoqués : l’augmentation de la motilité intestinale (mélange et transport des aliments) entraînant une diminution du temps de transit, donc une réduction de l’opportunité des cancérogènes alimentaires d’être en contact avec les parois du côlon, et l’augmentation de certaines substances bloquant le développement des cellules cancéreuses du côlon et améliorant la motilité intestinale (les prostaglandines).

Pour le cancer du sein, les études les plus nombreuses concernent les femmes ménopausées. L’activité physique diminue de 30 % le risque par rapport à des femmes sédentaires. Et l’on réduit de 10 % le risque à chaque fois que l’on rajoute deux heures de pratique sportive par semaine. Les recommandations s’orientent vers une pratique très régulière de 30 à 60 mn d’entraînement trois à cinq fois par semaine.

Même après le diagnostic, chez des sportives ou sportifs ayant développé ces tumeurs, un entraînement régulier a un effet et diminue la mortalité par cancer du sein ou du côlon par rapport à des malades non sportifs. Cette diminution peut dépasser les 30 %. Le risque de récidive de cancer est lui aussi diminué (de plus de 50 % pour certains cancers).

Par ailleurs, l’exercice physique fait désormais partie des moyens avérés pour réduire la fatigue et améliorer la qualité de vie de patients sous traitement (chimiothérapie). L’activité physique agirait sur le développement des cellules et sur la production de différentes substances contrôlant la prolifération des cellules cancéreuses. Sa pratique est recommandée pendant et après le traitement.

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