En finir avec les vomissements
En dehors de pathologies saisonnières comme la gastroentérite, vous n’êtes sans doute pas sujet à ces vomissements lors de vos footings d’entraînement, ces troubles touchant en priorité les coureurs en compétition. Les causes possibles sont nombreuses, les solutions aussi.
Si les chiffres sont très différents d’une enquête à l’autre, il semble que 20 à 40 % des participants à un marathon soient pris de troubles digestifs, lesquels sont à l’origine de la moitié des abandons. Ces troubles touchent des coureurs de tous niveaux, mais semblent moins fréquents chez les plus entraînés. Plus l’effort est intense et fourni par un sportif novice, plus les troubles digestifs sont nombreux. Un entraînement régulier aura donc des effets préventifs sur la survenue de tels troubles.
Avant le stade des vomissements, le coureur peut souffrir de nausées ou de reflux, qui est un retour de substances acides de l’estomac vers le fond de la gorge (œsophage). Cela se traduit par la sensation d’avoir dans la gorge un produit infect proche du vomi. Le reflux peut apparaître suite à un effort intense mais aussi un repas copieux, une position allongée après avoir mangé ou le port d’une ceinture trop serrée.
À ces troubles s’ajoutent les effets des microtraumatismes sur les viscères abdominaux. En course à pied, les appuis au sol provoquent des vibrations qui se transmettent à tout le corps, dont le système digestif (leur fréquence est nettement moins élevée avec la natation, le vélo ou le ski de fond où les contraintes mécaniques sont moins importantes).
Contrôlez votre respiration durant la course
Les troubles digestifs gastro-œsophagiens sont accentués par la diminution de la quantité de salive déglutie pendant l’effort, salive qui joue un rôle de neutralisation de l’acidité provenant de l’estomac. De plus, l’absorption d’air (par augmentation de la ventilation) à l’effort augmente le contenu gazeux du tractus digestif supérieur. Il faut donc apprendre à bien gérer sa ventilation en course à pied.
L’alimentation avant la course a également une grande influence sur les troubles digestifs. Mais l’anxiété, la peur de l’épreuve (première expérience sur la distance) ou encore les tensions dues à l’attente peuvent provoquer des troubles qualifiés d’émotifs.
Attention à certains médicaments comme les anti-inflammatoires ou l’aspirine, souvent pris par les sportifs pour soulager une tendinite ou atténuer des courbatures : ils peuvent déclencher ou aggraver une pathologie au niveau de l’estomac.
Quant au vomissement après un effort intense, il n’est pas forcément synonyme de pathologie et peut simplement répondre à l’augmentation d’acide lactique dans le sang.
Alimentation, gestion du stress : facilitez le travail de votre estomac
Ayez conscience que durant une compétition, votre système digestif fonctionne au ralenti et est soumis à rude épreuve, il faut donc le ménager :
- Le dernier repas sera pris au moins quatre heures avant la course et ne devra être ni trop gras ni trop copieux.
- Mâchez longuement et complètement vos aliments. Cela accélérera de manière très significative la vidange de l’estomac.
- Buvez 400 cl avant l’épreuve puis de petites quantités à chaque ravitaillement durant la course. Choisissez une boisson hypotonique adaptée qui favorisera une vidange gastrique plus rapide.
- Ne testez jamais un nouveau produit lors d’une compétition.
- Évitez de préférence les aliments solides lors des ravitaillements.
- Ne portez pas de vêtements serrés à la taille.
- Ne négligez pas votre échauffement, qui permet à l’organisme de s’adapter à l’effort, et partez doucement si vous êtes resté de longues minutes debout sans bouger à attendre le départ.
- No stress ! Restez calme avant la course puis gérez votre respiration durant l’effort.
- En cas de vomissements importants, il est raisonnable d’abandonner, surtout sur une longue distance, afin d’éviter une déshydratation importante et l’aggravation des troubles digestifs.
- Si vos problèmes intestinaux sont récurrents, consultez votre médecin qui pourra vous prescrire un traitement préventif.
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