Rencontres

Il traverse les Pyrénées sans assistance en 12 jours

Par gmartine , le 24 juillet 2020 - 6 minutes de lecture

Aurélien Sanchez vient de réaliser le « petit » exploit de parcourir le GR10 en 12 jours et 5 heures, d’est en ouest, en totale autonomie.

Quelques jours après le record retentissant d’Erik Clavery avec ses 9 jours de traversée du GR10, c’est au tour d’Aurelien Sanchez, un autre ultra trailer de mettre en avant ce fameux sentier qui traverse toutes les Pyrénées, long de 900 km et qui cumule 55 000 mètres de dénivelé positif.

L’Audois n’est pas dans les mêmes temps que Clavery, mais il inscrit tout de même sa performance dans le marbre. Il vient en effet de réaliser cette aventure en 12 jours 5 heures et 22 minutes, en autonomie complète, en auto-suffisance. Il rempli ainsi son objectif initial de battre le temps de Thierry Corbarieu, en mettant 5 heures de moins.

S’il a bien évidemment largement pu profiter de ce défi, il a aussi, physiquement, connu beaucoup de hauts et de bas. Aurélien Sanchez était parti avec un simple sac à dos, avec le strict nécessaire dont un matelas et un duvet pour dormir à la belle étoile quand le temps le permettait. Une performance impressionnante pour celui qui est ingénieur électronique à Toulouse.

Compliqué mentalement et physiquement

« Pendant ces douze jours, c’était un peu les montagnes russes, avec des hauts et des bas. J’ai découvert des paysages magnifiques, j’ai connu des moments où je me suis senti super fort physiquement. A l’inverse, il y a eu d’autres instants moins intéressants, avec beaucoup de douleurs. Pendant un temps j’ai abandonné l’histoire du record tellement je n’y croyais plus, notamment au bout de 3 jours où il me restait 600 km à faire et je boitais. Et finalement les jambes sont revenues. J’ai aussi retrouvé sur le parcours des amis et ma famille, ça m’a fait du bien »

La gestion du sommeil

« Ce qui était très compliqué, c’était le réveil. Je n’avais pas du tout anticipé cet aspect là. Je dormais entre 2 et 4 heures par jour. Se réveiller seul, dans une forêt humide, devoir renfiler ses chaussettes mouillées et n’avoir aucun support moral, ça c’était très dur. Les deux tiers du temps, j’ai dormi dans des villages en basse altitude. Ca m’est arrivé de dormir dans des forêts. Une nuit ou deux, il s’est mis à pleuvoir juste au moment où je venais de m’installer pour dormir. Du coup j’ai été obligé de tout replier et de me remettre à marcher pour trouver un semblant d’abris. C’était très compliqué. Globalement la météo était correcte. J’ai eu de tout : des orages, du soleil mais ça aurait pu être pire. »

Ce qu’il en retient et ses projets

« L’aspect nature m’a émerveillé, il me tarde de revenir dans certains endroits pour prendre davantage le temps de les admirer. Côté perso et sportif : j’ai été impressionné d’en apprendre tous les jours sur moi. Ça donne envie de faire d’autres choses, encore plus dures. Mon fil rouge pour l’avenir : me qualifier pour la Barkley originale aux Etats-Unis. Ça passera notamment par des courses du type Le Dernier Homme Debout cet automne. J’ai aussi en vue de parcourir le GR20, sans doute en autonomie sur 40h à 50h. Je pourrais aussi tenter de le faire en mode vitesse entre 33h à 35h, afin de voir où je me situe par rapport aux tout meilleurs trailers. J’aimerai pourquoi pas tenter d’intégrer le top 5. »

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