Blessures & Prévention

Peut-on courir avec une scoliose ?

Par gmartine , le 10 février 2022 - 6 minutes de lecture
Peut-on courir avec une scoliose ?

La scoliose… Un mal qui parle à beaucoup et pourrit souvent le quotidien de ceux qui en sont affectés. Rien d’étonnant quand on sait que l’on n’évoque là rien de moins qu’une déformation permanente de la colonne vertébrale (ou rachis) dans les trois plans de l’espace (de face, de profil et en transversal). Mais alors, peut-on courir avec une scoliose ?

La scoliose est une déviation du rachis liée à une rotation des vertèbres les unes par rapport aux autres. Conséquence fâcheuse : la colonne présente une torsion et ses courbures naturelles s’en trouvent modifiées.

Deux types de scoliose

Il est possible de distinguer deux types de scoliose :

– La scoliose idiopathique, qui survient et se développe progressivement pendant l’enfance, au cours de la croissance. En général, son évolution est lente avant la puberté, puis elle s’accélère durant cette période. Entre 0,5 à 2 % des 8-15 ans en souffrent. Il arrive que la scoliose idiopathique ne soit pas stabilisée et continue de progresser à l’âge adulte.

– La scoliose dite « de novo », qui se déclare tardivement car elle est due à une dégénérescence, liée à l’âge, des disques intervertébraux et des vertèbres. Elle est mathématiquement de plus en plus fréquente en raison de l’allongement de la durée de vie. 

La scoliose a une tendance accrue à s’aggraver chez les femmes en raison de la ménopause. La chute drastique du taux d’œstrogènes, ces précieuses hormones de la féminité, peut alors être responsable d’ostéoporose et fragiliser l’os.

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Un bénéfice plus accru que le risque

Alors, peut-on courir quand on a une scoliose ? Sur le principe, oui, mais cette réponse positive n’a rien de systématique et doit être modulée. Comme on peut s’y attendre, tout dépend, d’abord, de l’importance de la malformation. Sachant que l’immense majorité des scolioses ne sont pas très conséquentes.

L’idée est que lorsqu’elle est circonscrite dans des proportions acceptables (autrement dit, si la courbure est inférieure à 30 degrés) et stabilisée, il est possible d’être un joggeur régulier, mais pas acharné. « Quand on se cantonne à une pratique modérée, on peut tout à fait courir », assure Gilles Mondoloni, médecin du sport et médecin ostéopathe, à Paris. « Et en cas d’absence de douleur, il est envisageable de le faire de manière un peu plus intensive. En clair, ce n’est pas une erreur que de s’adonner à ce sport. Il ne faut pas stresser les patients en étant trop alarmiste. »

Au delà les critères cliniques objectifs, il convient de ne pas faire fi des aspects physiologiques et psychologiques qui sont tout autant essentiels. « Courir incite, dans le désordre, à perdre du poids, à s’étirer musculairement et donc à gagner en souplesse, à être mieux dans sa tête. Je ne suis pas persuadé qu’interdire rende plus heureux », sourit le docteur Mondoloni.

Il est aussi de courir avec une scoliose même quand son ampleur initiale a justifié une intervention chirurgicale. Comme la pose de tiges métalliques le long de la colonne pour redresser cette dernière. « Là encore, à condition de privilégier une allure modérée et des distances inférieures à 15 kilomètres », spécifie Gilles Mondoloni. Selon ce dernier, « c’est une erreur de prohiber par principe le sport sous prétexte que l’on a été opéré alors que le rapport bénéfice-risque est le plus souvent favorable ».

Courir avec une scoliose : les précautions à prendre

Dans tous les cas, quelles que soient les caractéristiques de la scoliose, deux préconisations sont valables.

  • effectuer parallèlement, et dès l’adolescence, des exercices de renforcement musculaire du tronc pour le gainer afin que les muscles pallient en partie les déficiences du squelette en absorbant les contraintes provoquées à la réception de chaque foulée. Inversement, les étirements sont tout autant indispensables pour gagner en flexibilité et éviter les contractions invalidantes après avoir gambadé.

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  • Enfin, au risque d’enfoncer gaillardement une porte ouverte, le choix de chaussures de qualité et amortissantes est un préalable incontournable.

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