Coup de chaleur : les précautions à prendre
La pratique de la course à pied par temps chaud requiert un certain nombre de précautions indispensables afin d’éviter tout incident.
Par Jean-Frédéric Donati.
Le coup de chaleur est une augmentation de la température corporelle (pouvant atteindre plus de 40 °C) accompagnée d’une forte sudation entraînant une déshydratation importante. Il survient, la plupart du temps, de façon subite. Les causes sont souvent la déshydratation et l’exercice physique prolongé sous une température élevée (certains médicaments et certaines maladies peuvent aussi favoriser le coup de chaleur, il est donc essentiel d’en parler avec son médecin traitant).
L’exercice musculaire dégage une grande quantité de chaleur que l’organisme doit évacuer afin de maintenir sa température centrale à 37 °C. La thermorégulation se fait par l’augmentation du diamètre des vaisseaux sanguins, et par l’évaporation d’eau grâce à la transpiration.
Le coup de chaleur sera donc la conséquence du dépassement de ces capacités avec une température centrale atteignant ou dépassant les 40,6 °C. Il est impératif de ne jamais atteindre cette limite qui tue une fois sur trois en créant une destruction musculaire (rhabdomyolyse), une hyperkaliémie (augmentation du potassium dans le sang) avec risque de trouble du rythme cardiaque, une acidose lactique, une destruction des cellules hépatiques et rénales.
Le coureur doit donc prévenir cet accident en permettant aux trois mécanismes de remplir leur rôle : pour cela, les précautions suivantes s’imposent :
– Ne pas pratiquer pour des températures extérieures supérieures à 30° surtout si l’hygrométrie de l’air est supérieure à 55 % et s’il n’y a pas de vent. Plus l’hygrométrie est élevée, plus l’évaporation est difficile et le vent favorise la convection.
– Courir à l’ombre et se protéger la tête par le port d’une casquette. Choisir les heures les moins chaudes de la journée pour s’entraîner.
– Porter des vêtements amples et de couleur claire qui favorisent la radiation et ne gênent pas l’évaporation.
– Boire suffisamment afin d’éviter la déshydratation que la sudation importante peut entraîner (un sujet entraîné peut évaporer jusqu’à 1,2 litre par heure). Pour cela, il convient de boire au moins l’équivalent d’un demi-verre d’eau toutes les 10 minutes ou un verre toutes les 20 minutes sans dépasser 1,5 litre par heure.
– S’humecter régulièrement la nuque, le visage, les avant-bras, voire mouiller la casquette.
– Ne jamais arrêter l’effort brutalement car, en raison de la vasodilatation maximale de la circulation sanguine cutanée, cela expose à une chute subite de la pression artérielle avec syncope (le cerveau n’étant plus suffisamment irrigué).
Le coureur doit également connaître les signes d’alerte afin d’arrêter son effort s’ils apparaissent.
– Une transpiration abondante et prolongée : elle engendre une perte de sels minéraux en même temps qu’une déshydratation et peut provoquer des crampes musculaires de chaleur et des spasmes douloureux au niveau des jambes et de l’abdomen. L’arrêt s’impose car l’accident de déshydratation survient pour une perte totale d’eau correspondant à 5 % du volume total de l’organisme.
– L’épuisement thermique : il se manifeste par un accroissement majeur de la transpiration, une faiblesse générale, une froideur et pâleur de la peau et un affaiblissement du pouls. À ce stade, le coureur doit s’arrêter et s’allonger afin d’éviter la syncope décrite plus haut.
Enfin le coup de chaleur se manifeste par :
– Symptômes généraux : hyperthermie supérieure à 40,6 °C, tachycardie (pouls très rapide), respiration rapide, céphalée, nausées, vomissements.
– Symptômes cutanés : peau sèche, rouge et chaude, absence de transpiration, frissons
– Symptômes neurosensoriels : confusion, délire, convulsions, pupilles dilatées, perte éventuelle de connaissance.
Reconnaître ces symptômes chez un coureur impose d’appeler le SAMU ou les pompiers, de l’allonger à l’ombre, de l’arroser ou de lui placer des linges humides sur la plus grande surface corporelle possible en incluant la tête et la nuque pour faire baisser sa température corporelle. S’il est conscient, lui faire boire de l’eau fraîche, s’il ne l’est pas, le mettre en position latérale de sécurité en attendant les secours.
En conclusion, la course à pied l’été est possible, peut rester un vrai plaisir et élément majeur de notre bonne santé à condition de respecter des mesures simples, et de bon sens. C’est-à-dire courir aux heures les moins chaudes, s’hydrater suffisamment et régulièrement, se vêtir correctement et renoncer en cas de conditions climatiques véritablement caniculaires.
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