Souffrance du cœur : repérez les signes avant-coureurs
Courir est bon pour le cœur… tant que l’entraînement est adapté, la prévention bien menée et la prise de conscience rapide en cas de problème. Alors, ne zappez pas les signaux d’alerte. Surtout avant de filer en pleine nature.
Baisse brutale des performances
Chez un sportif aguerri, une baisse brutale du niveau de performance ne présente jamais un caractère anodin. Ainsi, passer, par exemple, de 13 à 10 km/h en l’espace de quelques séances, en dépit du maintien voire de l’augmentation des charges d’entraînement et sans explication logique (grosse fatigue, régime strict…) est un signe de souffrance cardiaque, au même titre qu’une douleur de poitrine.
Essoufflement précoce
Si vous aviez l’habitude de courir facilement vos 10 km le dimanche matin mais que depuis deux séances vous vous sentez essoufflé au bout de 2 km, ne mettez pas d’emblée ce manque d’oxygénation sur la fatigue ou le tabac. C’est peut-être le signe d’une insuffisance cardiaque : endommagé, le cœur n’arrive plus à augmenter sa fréquence (de 60 bpm au repos à 180-200 au maximum de l’effort), sa capacité de contraction et son débit. La nouveauté du symptôme lié à l’effort doit vous pousser à consulter de suite pour ne pas laisser évoluer le problème qui, par la suite, se manifestera aussi au repos. Palpitations à l’effort
Si, la plupart du temps, les palpitations sont bénignes, elles peuvent aussi révéler un problème cardiaque. Et durant l’effort, avoir l’impression que le cœur s’emballe, qu’il a des ratés, des battements irréguliers, ce n’est jamais normal. Prenez votre pouls pendant la crise et consultez en apportant au médecin le maximum d’infos : régularité des crises, intensité, durée…Fréquence cardiaque post-séance
Vous veillez déjà à bien vous échauffer, à ne pas vous entraîner en permanence à votre fréquence cardiaque maximale et à limiter les fractionnés à deux séances de 30 minutes au maximum par semaine, entrecoupées de 72 h de repos. Alors, pensez à vérifier votre fréquence cardiaque en fin de séance : après 1 à 2 minutes de marche ou de course lente, si elle n’a pas baissé et que vous vous sentez très fatigué, vous devrez diminuer durée et intensité de votre prochaine sortie.Malaise pendant ou après l’effort
Le malaise qui survient après l’effort et s’annonce par des suées et une vue troublée est vagal, réaction à une forte poussée d’adrénaline qui prive le cerveau d’une arrivée suffisante de sang, donc d’oxygène. Allongez-vous jambes en l’air et hydratez-vous pour le faire passer. Mais il peut aussi exprimer un souci au niveau des artères ou un trouble du rythme. Parlez-en à votre médecin. Le malaise pendant l’effort, lui, est toujours une urgence cardiaque. Signe d’une artère bouchée, de contractions anarchiques… il survient souvent – mais pas toujours – chez les plus de 40 ans cumulant les facteurs de risques (tabac, hypertension artérielle, cholestérol, antécédents familiaux…). Il est alors impératif d’appeler les secours (le 112, le 15 ou le 18). Hommes et femmes, des douleurs distinctes
Chez l’homme, la douleur cardiaque est typique : liée à l’effort et disparaissant à l’arrêt, localisée en haut de la poitrine, souvent sous forme de barre entre les seins, elle est parfois accompagnée d’une douleur dans la mâchoire, les bras ou les épaules.
Chez la femme, les signes de l’infarctus sont plus atypiques : pas forcément ressentis à l’effort, ils peuvent se manifester par des nausées, une douleur sur le côté ou au milieu du dos, une fatigue inhabituelle… autant de signes trop souvent assimilés à des problèmes digestifs ou d’anxiété. Dans 40 % des cas seulement, la femme présente les mêmes signes que l’homme.
Zoom : Test d’effort, repassez-le au moindre doute
Le test d’effort doit être réalisé tous les deux à trois ans à partir de 40 ans ; avant et plus fréquemment en cas de facteurs de risques ou de signaux d’alerte, même si ces derniers surviennent alors que vous avez passé le test haut la main récemment. Une petite plaque d’athérome a pu se détacher entre-temps. Nombre d’accidents cardiaques surviennent l’été, en se disant « on verra à la rentrée », et on déplore toujours, en France, 1 000 à 1 500 cas de mort subite à l’effort par an…
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