Forme et bien-être

La méthode Vittoz : courir dans tous les sens

Par La Rédaction , le 2 novembre 2016 - 4 minutes de lecture

Recharger ses accus, récupérer tout en courant, c’est possible en vous mettant à l’écoute de vos sens et de vos sensations. Discours sur la méthode.

Parfums, couleurs, sons… Certains coureurs sont attentifs à tout ce qui les entoure, d’autres se laissent emporter par leurs pensées et perdent souvent le contrôle de leur rythme de course. Mais si la pensée est une merveilleuse fonction humaine, encore faut-il savoir quelquefois la mettre en suspens car, contrairement à une batterie, le cerveau humain ne se recharge pas dans l’action. Mais comment se rechargent nos accus ? Tout simplement, en étant à l’écoute de nos sens, en faisant des « actes conscients » comme l’a démontré le docteur Vittoz, il y a plus d’un siècle. Son principe : en pensant, je dépense de l’énergie ; en étant réceptif aux sensations, je récupère.
Ce principe simple s’inscrit facilement dans le quotidien et la méthode peut s’appliquer avec bonheur à la course à pied. « Je cours mais je réponds présent à mes sensations : j’entends ma respiration, je sens le vent qui fouette mon visage, le soleil qui chauffe mes épaules. » Il s’agit tout simplement, de temps en temps, de se mettre à l’écoute. Il ne s’agit pas de se crisper sur la volonté de faire, il s’agit juste de sentir, sans forcer, pour capter les messages transmis par nos cinq sens. Cette méthode apprend à mieux gérer ses réserves. L’intérêt pour le coureur s’exprimera surtout dans les sorties longues, là où l’esprit aura tendance à s’évader et le rythme se perdre. Pour éviter d’être emporté par des cogitations diverses et de perdre de ses précieuses ressources, vous pouvez donc expérimenter la méthode Vittoz.

Regarder, écouter, sentir…
Sur un parcours, sollicitez vos sens l’un après l’autre. Commencez, par être attentif aux couleurs, celles de la campagne environnante ou des maillots des autres coureurs. Puis, laissez venir les odeurs, les parfums dans la nature, mais peut-être aussi les effluves de la pommade anti-inflammatoire du coureur qui vous double. Écoutez, dans le sous-bois, le crissement des feuilles sous vos semelles, un chien qui aboie au loin. Deux minutes de temps en temps suffisent à apprécier l’efficacité de la technique et à se poser tranquillement dans son rythme de course.
N’oubliez pas les autres sens, le goût du quartier d’orange que vous avez saisi en courant au poste de ravitaillement, la sensation de l’eau dans votre bouche. Faites aussi l’expérience de laisser se poursuivre une sensation gustative. Si vous mangez, par exemple, des raisins secs, laissez se poursuivre cette sensation sucrée après avoir avalé les raisins.
Enfin, et c’est peut-être là le plus important, soyez attentif aux sensations provenant des muscles et articulations en sentant le relâchement de vos épaules ou encore la puissance d’impulsion de vos jambes. Il y a également les sensations dites extéroceptives (venues de l’extérieur) : la chaleur du soleil sur les bras, la fraîcheur du vent sur le visage.
Prendre deux ou trois fois quelques minutes pour être présent à vos sensations, rendra votre entraînement à la fois plus intense et plus léger. Une fois la course terminée, sous la douche, offrez-vous encore une dose « d’actes conscients ». Lâchez tout, savourez le plaisir de la détente, la chaleur de la douche, le ruissellement de l’eau sur votre corps, le bruit du jet sur les carreaux, appréciez les sensations et le fait d’avoir bien couru.

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