Filières énergétiques : de l’énergie pour mieux bouger
Pour réussir à courir, il faut des muscles au top et donc de l’énergie. Pour cela, trois filières possibles. Explications.
C’est en contractant ses fibres musculaires que l’on donne naissance au mouvement et donc à la course. Pour effectuer ce mouvement, les cellules musculaires utilisent une molécule, l’ATP (adénosine-triphosphate), qui, lorsqu’elle est fractionnée, produit de l’énergie, utilisée ensuite par le muscle pour se contracter. Le hic ? A la base, on a seulement en réserve – à l’état naturel – de quoi tenir à peu près une seconde d’effort ! Il faut donc que l’organisme se débrouille en permanence pour reconstituer de l’ATP. Pour cela, il dispose de trois voies métaboliques possibles, c’est-à-dire de trois filières énergétiques.
1 / L’anaérobie alactique
Elle peut libérer une quantité d’énergie très importante mais pour des efforts très brefs, est utilisée par l’organisme pour des sports comme l’haltérophilie, le sprint (50 m) en natation et en course à pied.
L’énergie nécessaire à la synthèse de l’ATP est produite par la dégradation de la créatinine-phosphate (CP). Comme son nom l’indique, cette filière ne nécessite pas d’oxygène (anaérobie) et ne s’accompagne pas de production de déchets (acide lactique).
2 / L’anaérobie lactique
Elle est privilégiée par l’organisme pour des efforts assez courts : 100 m et 200 m.
C’est le glycogène, présent dans les muscles et dans le foie, qui est alors dégradé pour produire de l’ATP. La production d’énergie se fait également sans recours à l’oxygène, mais avec des déchets : l’acide lactique, qui va acidifier les milieux sanguin, cellulaire et musculaire et aura pour conséquence une limitation (ou un blocage) de la contraction musculaire. Les fameuses crampes et courbatures…
Pour les éviter (ou les limiter), il suffit de s’entraîner régulièrement afin d’habituer l’organisme à tolérer une plus grande concentration d’acide lactique dans le muscle. Logique : plus on s’entraîne, moins on a de courbatures. Pour aider à tamponner cette acidité (et toujours éviter les crampes et courbatures), on peut également, après l’effort, favoriser les aliments alcalinisants comme par exemple l’eau de Vichy, riche en bicarbonates.
3 / L’aérobie
Cette dernière filière est activée pour les efforts longs d’endurance. Ce sont alors les sucres et les graisses, dégradés par l’oxygène (lui-même apporté par la respiration), qui produisent de l’ATP.
Chez un coureur entraîné, les graisses sont utilisées quand l’effort est modéré (inférieur ou égal à 70 % de la fréquence cardiaque maximale) et soutenu (40 à 45 mn). C’est la lipolyse. Chez un coureur moins entraîné, les sucres sont utilisés lorsque l’entraînement est intensif (à partir d’un rythme cardiaque supérieur à 70-75 % de la fréquence cardiaque maximale) et plus court. C’est la glycogénolyse.
La combustion des sucres demande moins d’oxygène que la combustion des graisses. C’est pourquoi la voie métabolique utilisant les sucres sera privilégiée par le corps quand l’oxygène viendra à manquer (effort plus intense). Pour utiliser ses réserves de graisses, il faut donc faire du sport souvent, régulièrement, longtemps et doucement – pour performer, on ajoute quelques séances de fractionné. Quel que soit le sport, la dépense énergétique est sensiblement améliorée par une pratique régulière. Plus on a l’habitude de courir et mieux le corps se débrouille pour dépenser des calories !
De même, un muscle entraîné consomme plus d’énergie au repos chez un coureur que chez un non-sportif et il consomme davantage de graisses. Plus on fait de sport, plus les muscles sont consommateurs en énergie, même quand on dort. On aura donc plus de masse musculaire que de masse graisseuse, peu consommatrice en énergie.
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