Forme et bien-être

Aux petits soins pour vos pieds

Par gmartine , le 2 novembre 2016 - 4 minutes de lecture

Après avoir évoqué les mycoses, évoquons les autres maux qui peuvent affecter nos pieds de coureurs et compromettre notre plaisir de courir.

Cors, durillons, plaques d’hyperkératoses, œil de perdrix, verrues, mycoses, hyperhydrose (transpiration excessive), ongles enchâssés ou incarnés, ongles noirs, sont autant de maux qui nécessitent toute votre attention et des soins. Soins réalisés par un pédicure podologue qui vous apportera les conseils utiles pour éviter, autant que faire se peut, leur réapparition. Et en période de préparation à une course, n’attendez pas le dernier moment pour faire effectuer les soins préventifs indispensables.

Les pathologies de l’ongle (unguéales)

1 – L’ongle noir

Cause : il provient d’un frottement intempestif ayant provoqué un échauffement.

Signes d’alerte : en général indolore, l’ongle prend une coloration bleutée à noire.

Soins : l’ongle doit être coupé court pour éviter toute gêne.

Que faire en prévention : vérifiez que votre chaussure ne soit pas trop juste ou mal lacée.

2 – L’hématome sous-unguéal

Cause : il fait suite aux micros traumatismes répétés de l’ongle contre la partie supérieure de la chaussure.

Signes d’alerte : un épanchement sanguin douloureux se constitue, forme une logette sous l’ongle qui collecte une sérosité et tend à s’infecter.

Traitement pédicural : il consiste à percer deux minuscules orifices pour permettre au sang contenu sous l’ongle de s’évacuer par la seule pression. Cette intervention est indolore mais doit être pratiquée dans des conditions rigoureuses d’asepsie afin d’éviter tout risque d’infection.

En prévention : il est indispensable pour éviter toute récidive d’envelopper les ongles sensibles avec de l’élastoplaste et de veiller à la pointure des chaussures et à leur laçage. Ceci d’autant plus dans les courses à grande déclivité qui constituent un facteur favorisant de par l’augmentation des traumatismes induits.

3 – L’ongle incarné

Cause : L’ongle incarné résulte d’une hyperpression avec :
• une chaussure trop courte ou trop pointue
• une chaussette beaucoup trop serrée
• un ongle trop bombé (dit en tuile de Provence ou dévié)
• un orteil trop long.

Signes d’alerte : Le rebord de l’ongle pénètre par effraction dans les parties molles et provoque un bourrelet inflammatoire très douloureux qui ne guérit pas spontanément.C’est une lésion fréquente qui siège presque toujours au niveau du gros orteil, elle peut être bilatérale et symétrique.

Traitement : le pédicure à l’aide d’une micro-fraise montée sur turbine procède au dégagement minutieux de la partie enchâssée de l’ongle. Cette intervention est en général indolore, elle doit être pratiquée dans des conditions rigoureuses d’asepsie afin d’éviter tout risque d’infection.

En prévention : il est important de veiller à éviter toute compression par le choix de chaussures confortables, la correction du trouble statique à l’origine d’une hyperpression localisée de l’ongle. Bien veiller à couper vos ongles courts, au carré et non en pointe.

4 – Cors péri et sous unguéaux

Cause : Les microtraumatismes répétés sur les orteils parfois en griffe font appuyer l’ongle au sol à chaque propulsion.

Signes d’alerte : Il se forme un épaississement kératosique douloureux sous l’ongle ou le long du bord des ongles, dans les sillons latéraux.

Traitement pédicural : Les cors péri et sous unguéaux doivent être enlevés par un professionnel à la gouge ou au bistouri.

La prévention est la même que celle préconisée pour les ongles incarnés.

Les pathologies de la peau (cutanées)

1 – Les cors

Cause : Ils résultent du frottement répétitif des orteils contre la chaussure. Il est impératif de rechercher si ce frottement résulte de chaussures inadaptées, d’une déformation du pied et/ou d’une statique défectueuse.

Signes d’alerte : A la fois visuel et douloureux, ils sont liés à la formation d’un épaississement de la couche cornée.

Traitement pédicural : Les cors seront enlevés à la gouge ou au bistouri.

Prévention : vous opterez pour le port de chaussures adaptées, d’orthèses protectrices en silicone, de semelles orthopédiques si vous présentez des troubles statiques et/ou malformation des orteils.

2 – L’œil de perdrix

C’est une variante du cor : celui-ci est situé entre les orteils et résulte du frottement entre deux orteils adjacents.

Traitement pédicural : identique à celui du cors.

Prévention : bien sécher les espaces inter-digitaux après la toilette, appliquer un produit asséchant (type alcool iodé 2%), faire confectionner un séparateur d’orteils en silicone.

3 – Les durillons

Causes : Les perturbations morpho-statiques (pied plat, pied creux, pronation, supination…), les déséquilibres entre muscles fléchisseurs et extenseurs, les inégalités de longueur des membres inférieurs peuvent être à l’origine de l’apparition de durillons.

Signes d’alerte : ils siègent généralement sous la première ou la cinquième tête métatarsienne (pied creux).

Traitement curatif et préventif : Abrasion de la couche cornée du (es) durillon(s) par soins de pédicurie et pour éviter la récidive. Examen du patient au podoscope et/ou au podomètre électronique puis correction du trouble en cause par le port d’orthèses plantaires confectionnées sur mesures et l’application d’une crème hydratante pour assouplir l’épiderme.

4 – L’ampoule

Cause : l’ampoule résulte d’un frottement répétitif produisant un échauffement localisé.

Signes d’alerte : épaississement bulleux de l’épiderme, sensation douloureuse d’échauffement puis de brûlure. La cloque s’emplit peu à peu de sérosité et peut parfois spontanément se déchirer.

Traitement : face à une ampoule peu importante, il suffit d’appliquer un produit désinfectant (spray, lotion…) et de protéger la zone atteinte par un pansement. Dans le cas d’ampoule plus importante, il faut la percer, évacuer la sérosité puis désinfecter, appliquer une pommade cicatrisante et mettre en place un pansement protecteur.

Prévention : elle passe par l’élimination de la cause mécanique à l’origine du frottement intempestif. Les chaussures doivent être adaptées au pied et à sa morphologie. Ni trop petites ni trop grandes. Des chaussures neuves doivent être portées progressivement et au début, en alternance avec de plus anciennes ce afin de les « faire au pied ». Les chaussettes doivent être bien mises en place sans plis. Les endroits sensibles doivent être préventivement protégés avec de l’élastoplaste ou une double-peau, l’ensemble du pied doit ensuite être massé avec une crème anti-échauffement.

5 – La verrue plantaire

Cause : cette affection virale est liée à la présence d’un virus filtrant dans les lieux humides et de grand passage (vestiaires, piscine, douches publiques…) qui favorisent la contagion.

Signes d’alerte : Situées sous la plante des pieds, à un endroit de pression, elles présentent de petits points noirs qui les différencient des cors. Elles sont douloureuses au pincement latéral.

Traitement : les verrues d’origine virale et pouvant être liées à un facteur psychosomatique (stress, anxiété) régressent souvent spontanément. Dans le cas contraire, le traitement relève de soins locaux (patchs, cryothérapie, nitratation, laser…).

Prévention : évitez de marcher pies nus dans les saunas, douches collectives ou au bord des piscines en optant pour le port de sandalettes.

6 – Les callosités du talon

Causes : les peaux sèches, la surcharge pondérale et le port de chaussures à talons ouverts favoriseraient les callosités plantaires.

Signes d’alerte : Cette corne hyperkératosique peut s’étaler sur les parties latérales et parfois sur tout le talon. Elle peut s’entailler et donner lieu à des crevasses douloureuses.

Traitement pédicural : mise à plat des berges de la lésion et application d’une crème cicatrisante en cas de crevasses à vif.

Prévention : Il est indispensable de les abraser régulièrement à la pierre ponce ou avec une râpe « papier de verre ». Il est ensuite conseillé de lutter contre la sécheresse de la peau en la massant quotidiennement avec un corps gras.

7 – l’hypersudation

Cause : Le pied comme le reste du corps est doté de mécanismes thermorégulateurs qui agissent par la production de sueur pour maintenir constante la température. Un dérèglement hormonal, le port de chaussures trop serrées et non ventilées ainsi que des chaussettes en fibres synthétiques qui empêchent le pied de respirer sont des facteurs favorisants.

Signes d’alerte : L’hyperhydrose est une sécrétion trop importante et aggravée ou parfois même provoquée de sueur à l’origine d’une transpiration quantitativement excessive.

Traitement curatif : L’ionophorèse (réalisée par un dermatologue) peut constituer un bon moyen pour enrayer ce processus.

Prévention : La régulation de cette transpiration passe par :
• une bonne hygiène
• le port de chaussettes en fibres naturelles non synthétiques
• l’emploi de sprays spécifiques pour pieds et chaussures
• le port de semelles anti-bactéries.

8 – Autres affections dermatologiques

Si vous présentez un psoriasis, un lichen plan, un eczéma, il est impératif de consulter un dermatologue, car les traumatismes de la course sont susceptibles d’aggraver les lésions existantes.

Conseils généraux

Une bonne pratique sportive nécessite une hygiène des pieds excessivement rigoureuse. Quelles que soient les pathologies qui affectent la peau ou les ongles, consultez un pédicure podologue ou un dermatologue lorsque des soins sont nécessaires. Les conseils suivants pourront vous être précieux.

Comment bien entretenir la peau et les ongles de vos pieds ?

En entretien courant, séchez attentivement vos pieds, plus particulièrement au niveau des plis entre les orteils. Coupez les ongles « au carré », ni trop courts, ni trop longs, en arrondissant légèrement les angles vifs afin d’éviter qu’ils n’entaillent la peau. Enlevez avec précaution les couches cornées (hyperkératoses) au moyen d’une pierre ponce.

De l’importance d’un bon chaussage

Un bon chaussage est fondamental. Vous devez bien faire attention à la pointure des chaussures lors de l’essayage, car le pied gonfle à l’effort. Pour être certain de ne pas se tromper, il faut enlever la semelle première de propreté qui se trouve à l’intérieur de la chaussure et veiller en posant le pied dessus à ce qu’il y ait une marge de confort d’environ 1 cm sur le devant.

Conseils utiles pour l’entraînement ou la compétition

Talquer, si nécessaire, pieds et chaussettes. Masser les pieds avec une crème anti-frottement en faisant bien pénétrer la pommade. Protéger et fixer les ongles noirs ou décollés avec un sparadrap. Veiller à ne pas trop tendre les chaussettes, sans couture, sans plis intempestifs de préférence en fibre naturelle ou en synthétique de bonne qualité, et absorbant la transpiration.

En suivant ces conseils simples, vous obtiendrez un bien meilleur confort et vous éviterez ces petit maux si désagréables susceptibles de perturber votre entraînement ou vous empêcher de réaliser vos objectifs en compétition.

Par Soulier Gérard, podologue.

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