900 km pour soutenir la culture

Gauthier Herrmann, violoncelliste professionnel, se lancera ce dimanche 18 avril, dans un projet gigantesque : relier Montgeron à Aix-en-Provence en courant. Un parcours de 900 km aux airs de musique classique. Car ce défi a un objectif : relancer le monde de la culture !
Gauthier Herrmann fait partie de ces gens au profil hybride. Musicien professionnel, doté d’un parcours riche et exotique, il est aussi depuis plusieurs années un runner de haut vol. S’il ne maîtrise pas autant l’art de la course à pied que les airs de Beethov ou Mozart, il n’en reste pas moins un sportif acharné, qui compte par exemple à son palmarès une Diagonale des Fous, excusez du peu.
Le musicien est depuis un an, comme tous ses confrères du monde de la culture, coincés, bridés, dans l’impossibilité d’exercer son métier. Son métier justement à lui, c’est de donner des concerts aux quatre coins du monde avec sa société Artie’s. Depuis mars 2020, Gauthier Hermann n’a pas pu exercer entièrement son métier, même si l’été dernier a fait figure de petite éclaircie dans ce ciel sombre. « Nous avons perdu 85% de notre activité en 2020. Alors que nous effectuons en moyenne 80 concerts par an , nous n’en avons tourné que 10 l’an dernier ».
Relancer la culture
Face à une perspective de l’année 2021 encore peu réjouissante, le virtuose du violoncelle a donc eu l’idée de prendre les choses en main avec un mot d’ordre : « Relancer la culture ». Le projet est simple sur le papier mais costaud sur le terrain. Il s’agit de relier Montgeron à Aix-en-Provence en 13 jours et en courant. Soit 900 km et donc quasiment l’équivalent de deux marathons par jours ! Nommée « Je cours pour la culture », l’idée a émergé en janvier dernier et se réalisera entre le 18 et le 30 avril.
Mais pourquoi un tel défi et quel rapport avec le monde de la culture ? « Depuis près d’un an maintenant, on entend un peu tout le monde râler, notamment dans l’univers de la culture. Et en effet, la situation est compliquée et il faut qu’on en parle. Je me suis donc dis qu’il fallait trouver quelque chose pour évoquer la difficulté de la situation ». Une revendication donc, un ras-le-bol, une envie d’alerter l’opinion public et les autorités, certes mais sans esprit de défiance. « C’est ma petite grève de la faim à moi mais attention, je ne suis pas un gilet jaune de la culture, c’est une révolte mais positive, ce n’est pas une insurrection. Le vrai sujet de ma course, c’est la relance. Encore une fois, avec mon défi, l’idée est vraiment d’alerter sur le spectacle vivant, les émotions que cela procure. Et clairement, je m’inquiète de ce qui adviendra le jour où tout rentrera dans l’ordre. Si aujourd’hui le monde de la culture est sous perfusion de l’état, qu’est-ce qu’il en sera après ? Pour moi, on court à la catastrophe et il va falloir anticiper », insiste-t-il.
Un défi solidaire
L’objectif est aussi solidaire. Si Gauthier Herrmann ne souhaite pas uniquement « lever des fonds pour sa société », sa course sera tout de même l’occasion de soutenir, en faisant appel au financement participatif, cinq sociétés d’artistes (dont la sienne), issues de cinq univers différents, tous en lien avec le spectacle vivant. « Ce ne sont pas des compagnies aux projets gigantesques et leurs besoins sont tous différents. Je les ai sélectionnées car ce sont des exemples de structures qui n’ont pas baissé les bras durant le confinement. »
Vous pouvez suivre et en savoir plus sur le défi hors norme de Gauthier Herrmann en le suivant sur son compte Facebook et son site internet.
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