24eme marathon des sables : Le Marathon des Sables s’invite en Ecosse.

Mardi 31 mars
9h00 ce matin, sous la banderole de départ résonne le son métallique du groupe de hard-rock ACDC durant que les coureurs se trémoussent. Difficile de savoir si c’est le rythme qui les fait tressauter sur place, ou le froid qui est encore présent sur le bivouac.
En effet, ils viennent de passer la nuit dans des duvets souvent très fins pour cause de gain de poids, par une température qui est descendue jusqu’à environ dix degré, et avec un petit vent coulis qui s’est infiltré avec aisance dans les tentes berbères rudimentaires qui les hébergent.
Comme traditionnellement, les premiers partent à un rythme de semi-marathon.
Pour eux, le jeu est de faire craquer les adversaires le plus tôt possible dans l’épreuve pour s’assurer des minutes d’avance qu’ici il est toujours très dur de recapitaliser.
Les plus contemplatifs ont pu découvrir un Sahara marocain étonnant. Partis plein est, ils se sont retrouvés après une succession de petits reliefs dans une végétation courte qui verdissait les courbes de vallons caillouteux, donnant sur leur droite sur une étendue d’eau de quelques centimètres de profondeur mais qui prenait des airs de lac. Sur ce miroir, se reflétaient les hauteurs tourmentées du Djebel Bega.
Durant presque deux kilomètres, la vision d’un château moyenâgeux au détour d’un relief, ou la vision du cou d’un saurien préhistorique frisant la surface n’aurait presque pas étonné, tant le Marathon des Sables prenait des air d’Ecosse, avec un soleil qui finissait par déchirer les nuages d’un gris presque violet qui couvrait la région au premières heures du jour.
Un sable était encore humide

Au pied du Djebel, une courbe dans le balisage, permettant
de rejoindre une étendue de sable qui frisottait en dunettes
dont le sable était encore humide des pluies de jours
précédents. Les coureurs sont en forme, les plus facétieux s’offrent des petits sauts pour franchir le côté le plus abrupte des vagues de sable.
Ce paysage permettait de rejoindre le contrôle n° Un après 13,9 km de course rendue euphorique par une température très supportable. Mais à ce petit jeu là, il est facile de se brûler les ailes, pour se retrouver simplement avec des semelles de plomb. De grands plateaux roulants de cailloux, nommés les Reg, permettent aux plus rapides de prendre le large et à leurs poursuivants de se retrouver en « zone rouge » si d’aventure l’idée leur était venue de suivre la cadence.
Quelques petits reliefs donnent un peu de piment avant l’arrivée du contrôle 2 situé au kilomètre 20,8. Puis, c’est à nouveau de grandes étendues plates et roulantes avant de clore cette étape de 36 km par une nouvelle traversée de l’Erg Znaigui derrière lequel est niché le cercle du bivouac.
Au petit jeu du terrain permettant des pointes de vitesses, c’est le marocain El Akkad Aziz qui franchi le premier la ligne d’arrivée, suivi par le Jordanien Al Aqra Salameh, puis par Mohammad Ahansal, qui prend 9 minutes 13’’ tout de même, précédent de peu son frère.
El Akad fait une belle opération puisque du tout il s’empare également de la tête du classement général, suivi là aussi du Jordanien Al Aqra qui attend depuis des années de jouer devant les frères de Zagora qui lui semblaient intouchables.
Pour autant, le classement s’établit souvent de manière plus déterminante lors de l’étape longue et quelque chose me dit, à écouter les discussions des pisteurs avec Patrick Bauer dans la partie du campement réservé aux membres de l’organisation que l’étape longue de cette année va être inédite.
Les pisteurs travaillent d’ailleurs sans relâche sur l’étape à venir et rentreront sans doute tard dans la nuit…Et mon intuition me souffle que les frères Ahansal pourraient bien profiter de cette occasion, demain, pour tenter un coup de poker dont ils ont le secret.
Mais le vent de sable, parfois, donne l’illusion d’une clairvoyance qui n’est peut être qu’un mirage.
La seule chose dont tous sont certains, c’est que les deux jours de l’étape longue seront cette année inoubliables.
Mardi 31 mars 2009 – Etape 2 – Erg Znaïgui/Erg Znaïgui : 36 km
Température à 8h45 : 15,8 degrés et 38% d’hygrométrie
Température à 10h 30 : 20,7 degrés et 37% d’hygrométrie
Température à 12h00 : 24 degrés et 18% d’hygrométrie
Classement masculin du jour
1. El Akad Aziz , dossard 3, 2h42mn49s
2. Al Aqra Salameh, dossard 357, 2h47mn2s
3. Ahansal Mohammad, dossard 2, 2h52mn02s
Classement général masculin
1. Al Akad Aziz (Maroc), 5h15mn54s
2. Al Aqra Salameh (Jordanie), 5h23mn15s
3. Ahansal Mohammad (Maroc), 5h24mn35s
Classement féminin du jour
1. Didi Touda (Maroc), 3h52mn39s
2. Perez Carbajo Luz (Espagne), 4h08mn16s
3. Hicks Meghan (USA), 4h11mn26s
Classement général féminine
1. Didi Touda (Maroc), 7h21mn03s
2. Hicks Meghan (USA), 7h57mn18s
3. Perez Carbajo Luz (Espagne), 8h07mn24s
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