Trail : Une récupération particulière
Les distances et dénivelées des trails sont souvent impressionnantes. Combien de temps faut-il pour récupérer d’un Trail, et comment procéder ?
La comparaison du trail et de la route vient tout de suite à l’esprit. Le trail, avec ses distances et dénivelées importantes, est-il plus ou bien moins traumatisant que la course sur route ? De l’avis de la majorité des coureurs, aussi étonnant que cela puisse paraître, le trail est moins traumatisant.
Musculairement, il y a moins d’accumulation d’acide lactique car on n’est pas toujours à la vitesse seuil, et le chrono n’incite pas à relancer tous les kilomètres. On relâche plus facilement l’effort consciemment ou inconsciemment. L’alternance des montées, des descentes, des types de terrains permet aussi de récupérer au fil de la course.
Et articulairement ? Cela se discute selon les parcours et selon l’expérience du coureur. Les terrains sont généralement plus souples que la route et réduisent les chocs. Mais les descentes peuvent aussi être sources de fatigue articulaire, surtout pour les débutants qui ont peu de technique et qui amortissent difficilement les chocs. Les coureurs plus techniques sauront quant à eux se relâcher en descente et amortir avec les cuisses plutôt qu’avec les articulations.
Face à ce constat, qu’en déduire ?
Considérons cette règle d’ordre général qui préconise pour la course sur route un jour de repos par kilomètre couru ; période de repos signifiant sans séances d’entraînement soutenu, mais plutôt des footings légers. Si on transpose cette règle au trail on pourrait diviser le temps de repos par deux soit une période de repos de 1 jour pour 2 km courus. En d’autres termes, on ne devrait ainsi pas dépasser un trail par mois en général.
Les temps de repos dépendent aussi de l’intensité et de l’investissement donné dans les courses. Attirés pas l’ambiance et les paysages, des coureurs enchaînent des épreuves de 50-60 km tous les 15 jours, voire toutes les semaines, sans dégradation apparente de leur santé, mais ils reconnaissent aussi courir ces courses à un rythme inférieur à leurs meilleures capacités.
L’enchaînement de compétitions de certains coureurs de très bons niveaux montre aussi que la récupération après un Trail est plus facile que sur la route, surtout quand on compare les distances effectuées qui sembleraient inenvisageables sur route. Daïchiri Sherpa a par exemple enchaîné : Fila Sky Race, Marathon Sky Running Italie, Maratour des Glaciers, et 6000D dans le mois de juillet 2003 avec 3 podiums à la clef ! Dominique NUGRE a enchaîné après le Marathon des Sables : l’Ardéchois, le Trail de Signes, le Marathon Nature de la Drôme, et les Drayes du Vercors en à peine un mois, avec 3 victoires !)
Pour la récupération, n’oubliez pas que le plus important est d’écouter votre corps. Si musculairement, la récupération peut être assez rapide, prenez garde aux problèmes tendineux (genoux/chevilles). Coté performance, enchaîner deux ou trois Trails est un maximum pour les faire à son meilleur potentiel, avant de prendre une période de repos conséquente et de réaliser un nouveau cycle complet d’entraînement.
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