Courir en couple : que pour le plaisir
Courir ensemble doit être un moment très agréable, rompant avec la monotonie éventuelle de la course seul. En couple on se motive, on s’encourage, à condition de bien gérer les différences de niveaux. Rien d’impossible, dès lors qu’on applique certaines techniques.
Courir en couple ne peut qu’améliorer les relations entre hommes et femmes : c’est l’évidence même, la course permettant de mieux se comprendre en partageant la même passion. Mais si c’est vous, monsieur, qui invitez votre compagne à courir, il importe de freiner vos allures et de faire preuve de psychologie. C’est la motivation des deux coureurs qui doit l’emporter.
Parfois l’homme peut se sentir investi d’une mission : guider et protéger sa compagne. Courant seule, beaucoup de femmes restent en effet sur leurs gardes. Routes et chemins ne sont pas toujours sûr de nos jours, on ne le sait que trop… A priori plus expérimenté -mais ce peut être aussi l’inverse-, l’homme cherchera à prodiguer les conseils techniques nécessaires pour bien débuter et faire ainsi partager son expérience. Pourtant cela n’est pas toujours aisé. La manière de courir des hommes et des femmes variant en effet en fonction des gabarits. La taille, la masse adipeuse, la masse musculaire, la position du bassin sont des éléments qui différencient le style de course de l’homme de celui de la femme.
Consciente de son excellente endurance, la femme peut en revanche mieux gérer son effort, évitant de se mettre trop tôt dans le rouge. Elle soutient avec régularité un effort en aérobie. Reste que la course au féminin doit prendre en compte les particularités physiques et physiologiques de la femme, son pourcentage de masse grasse variant de 19% à 29%. Or, cette masse grasse plus importante que chez l’homme exige de l’énergie supplémentaire pour se mouvoir. Aussi, il peut être intéressant de chercher à « brûler » la graisse inutile en courant régulièrement plus de 30 minutes et même en pratiquant une musculation légère de manière à augmenter le rapport poids/muscle.
Adaptez le terrain à vos niveaux
Evitez, si vous courez en couple et n’avez pas le même niveau, les pistes trop vallonnées ou les chemins escarpés qui risquent de blesser les chevilles plus souples de la femme et surtout d’écœurer rapidement la néophyte. Un circuit plat et ombragé de 4 à 5 km fera l’affaire. Débutez toujours lentement pendant 5 à 10 minutes pour vous échauffer, si besoin faites une pause pour pratiquer quelques étirements (mollet, tendon d’Achille, quadriceps, ischios). Enfin rester à l’écoute de la respiration de votre compagne, celle-ci doit être capable de converser. Mais ne lui demander pas non plus de vous tenir de grand discours, car elle a besoin de se concentrer sur sa respiration et sur son effort.
Ayant de plus longues jambes, l’homme aura logiquement une amplitude de foulée plus ample que sa compagne.
Celle-ci donnera l’impression de « tricoter ». Afin de rester en parfaite harmonie avec sa partenaire, l’homme aura intérêt à «mouliner», c’est à dire à raccourcir sa foulée, mais aussi à apporter une plus grande fréquence dans ses appuis. Il fait ainsi un travail dit de réactivité au sol. Inconvénient pour lui et avantage pour les deux coureurs : cela le freine et l’empêche de…s’échapper. Cette fausse allure peut cependant entraîner des douleurs au quadriceps. Aussi il est nécessaire pour l’homme de reprendre de temps à autre une foulée plus conforme à son style. Il se gardera toutefois d’ «appuyer» dans les montées qui peuvent se présenter, car plus musclé il lâchera sa compagne. Ces considérations d’ordre général faites, examinons les scénarios possibles :
• Premier scénario : Après avoir couru 20 à 30 minutes de concert et lentement, l’homme pourra adopter une allure plus conforme à ses ambitions pendant 5 à 10 minutes de manière à courir en endurance active (80 à 90% de sa Fréquence Cardiaque Maximale). Dans le même temps la femme, si elle n’est plus au stade de débutante, s’efforcera aussi d’élever son niveau durant la même durée . La néophyte, de son côté, en profitera pour d’abord marcher et se réhydrater et courir un peu plus vite, mais en diminuant de moitié le temps de course. Important : Il est judicieux de se donner un point de rencontre qui sera reconnu avant.
• Second scénario : Après quelques séances de ce type vous pouvez aussi courir sous forme de fartlek (course en nature avec accélérations improvisées) sur un circuit de 3 km environ, de manière à être sûrs de vous retrouver. Après 20 minutes d’échauffement ensemble, l’homme accélère durant 1 à 2 minutes, puis coupe son effort pour repartir en sens inverse, de nouveau à vitesse élevée, afin de retrouver sa compagne qui aura continué à s’échauffer. Il «jogge» pendant quelques minutes pour faire redescendre les pulsations et c’est elle qui part pour une accélération à sa convenance, c’est l’intérêt du fartlek. Et ainsi de suite. Le retour au calme commun (10 à 15 minutes) ne sera pas négligé, il doit permettre au cœur de se stabiliser vers 130 pulsations.
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