Entrainement

Comprendre sa foulée pour mieux progresser

Par Véronique BURY , le 2 novembre 2016 - 5 minutes de lecture

Vous a-t-on déjà demandé si vous étiez plutôt terrien ou aérien ? Ou tout simplement si vous aviez une foulée bondissante ou plutôt rasante ? Non ? Et pourtant il est indispensable de le savoir !

Les coureurs avertis le savent. L’analyse biomécanique de la foulée est un outil indispensable pour progresser en course à pied, mais c’est aussi et surtout un moyen d’anticiper et de se prémunir de certaines pathologies.

Pourquoi ? Quel intérêt de connaitre sa foulée ?

1° Progresser vers son objectif


L’intérêt est de proposer une photographie très précise de la foulée d’un athlète afin de l’aider ensuite à la faire évoluer pour progresser vers son propre objectif . Car la forme de la foulée la plus économique qui soit n’est pas forcément une science très exacte.

Non seulement, elle dépend de chaque individu, de sa morphologie et de son expérience dans la course à pieds, mais aussi et surtout de l’objectif que chacun, à son propre niveau, veut atteindre. Car évidemment on ne court pas un marathon comme l’on court un 100 m !

« Si un athlète veut progresser sur 10 km, il devra forcément essayer d’aller vers une foulée dynamique qui attaque le sol par l’avant du pied. Cette analyse précise de la foulée lui permettra donc d’estimer la marge qu’il lui reste encore à travailler « biomécaniquement » parlant par rapport à sa gestuelle actuelle et sa morphologie. »

Même chose pour progresser sur marathon ou en trail. « On observe le paterne de course de l’athlète et on le guide sur les points qu’il faut éventuellement faire évoluer. »

2° Anticiper les blessures

Plusieurs études ont en effet démontré que les coureurs qui avaient un taux de charge élevé étaient davantage sujets aux blessures de type fractures de fatigue, périostites ou fissures des métatarses.

« Si un individu veut vraiment aller vers des distances plus longues, il devra donc essayer d’abaisser ce taux de charge en ayant un dynamisme vertical moins marqué et un temps d’appui au sol un peu plus long. »

Car si la foulée dynamique est effectivement une foulée vers laquelle il faut tendre sur 10 ou 20 km, il devient difficile de la conserver sur de plus longues distances, au risque d’abîmer ses tendons et ses muscles. Mais tout dépend là encore du niveau du coureur et de sa morphologie : 80 % des marathoniens attaquent en effet le sol par le talon, mais les meilleurs ont tous su conserver une foulée dynamique. D’où l’intérêt d’adapter chaque conseil à chaque individu.

Comment calculer une foulée ?

1° Décrypter sa foulée en Labo

Pour savoir si une foulée se prête plus au trail où à des longues distances, le chercheur chercheur au laboratoire de physiologie de l’exercice de l’université de Saint-Étienne Jean Benoit Morin va inviter le sujet à courir à différentes allures sur un tapis dynamométrique qui va enregistre les forces appliquées par un athlète à chaque contact du pied au sol et à les décomposer ensuite dans les trois dimensions : verticale, horizontale et latérale.

2° Décrypter sa foulée SANS passer par un labo

L’œil du spécialiste.

En vous rapprochant d’un club, vous bénéficierez du regard aiguisé d’un coach qui évaluera votre foulée et vous donnera de précieux conseils pour l’améliorer.

L’analyse vidéo.

Certains magasins spécialisés dans le running proposent une analyse sur tapis de votre foulée afin de définir si vous êtes universel, pronateur ou supinateur. Vous pouvez aller plus loin en demandant à quelqu’un de vous filmer ce qui vous permettra de mesurer votre fréquence, votre vitesse et votre amplitude.

La Garmin Forerunner 620

utilisée avec le moniteur HRM-Run et son accéléromètre intégré, promet de recueillir nombres d’informations concernant la cadence, le temps de contact au sol et l’oscillation verticale du centre de masse. Trois indicateurs qui ont un impact direct sur l’économie de course et que vous pourrez donc surveiller comme un pro.

Comment progresser grâce à sa foulée ?

Attention « on ne change pas une foulée du jour au lendemain, prévient le spécialiste qui a vu trop de triathlètes adopter la foulée vers l’avant dans un soucis d’efficacité sans pour autant prendre en compte leur propre spécificité. Non seulement faire évoluer sa foulée prend énormément de temps, mais il n’est pas toujours nécessaire de changer le paterne d’un athlète surtout si celui-ci fonctionne avec depuis plusieurs années sans rencontrer la moindre pathologie. »

1°Pour une foulée plus aérienne

Pensez à placer des séries d’éducatifs à la fin de vos échauffements une à deux fois par semaine : foulées bondissantes, montées d’escaliers, travail de banc ou lignes droites en cote. Vous travaillerez ainsi votre pied et le dynamisme de votre foulée.

2° Pour une foulée plus rasante

Sur les longues distances, l’objectif est de limiter le temps d’envol et l’amplitude qui est couteuse en énergie afin de diminuer les contraintes de freinage à chaque appui. Pour cela, vous pouvez essayer d’appliquer une ou deux consignes techniques (déroulé du pied, avancement du bassin sur l’appui) sur des séances que vous effectuerez à allure de course.

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