Blessures & Prévention

L’hallux Valgus

Par La Rédaction , le 2 novembre 2016 - 6 minutes de lecture

La déformation du gros orteil, communément appelée “ oignon ”, n’est pas toujours due au port de chaussures inadaptées ; elle est souvent héréditaire. Cette affection “ casse-pieds ” peut être si douloureuse que dans certains cas, il convient de l’opérer.

Le terme d’hallux valgus caractérise une déviation marquée du gros orteil vers le dehors, avec chevauchement éventuel par le deuxième doigt de pied. Ce phénomène aboutit à la formation d’orteils en marteaux.

L’oignon, terme utilisé dans le langage courant, est une affection familiale. Le port de chaussures trop étroites ou trop pointues, si souvent invoqué, contribue tout au plus à favoriser ou à aggraver la déformation. Généralement, ce type d’oignon “ pousse ” sur les deux pieds dès l’adolescence mais passe inaperçu jusqu’à 30 ou 40 ans. C’est une déformation héréditaire, avec une prédominance féminine.

Il est vrai que certaines habitudes l’aggravent : le port de talons hauts, de chaussures étroites ou pointues qui déséquilibrent l’architecture du pied en basculant le poids du corps vers l’avant et en resserrant les orteils les uns contre les autres. L’hallux valgus modifie la répartition des charges lors de l’appui du pied. Au lieu de se faire à la base du pouce et du petit orteil, le contact principal se déplace peu à peu vers les orteils du centre, sous lesquels se forme alors une callosité. La tête du 1er métatarsien (base du gros orteil) saille considérablement et il apparaît alors, au bout de quelque temps, une sorte de bourse séreuse qui, si elle est frottée par une chaussure trop étroite, s’enflamme, autrement dit, devient rouge et douloureuse, se gonfle de liquide et peut s’infecter.

Lors de la marche et de la course, le gros orteil est alternativement relevé par le tendon extenseur situé au-dessus et abaissé pour prendre alors appui au sol à l’aide du puissant tendon fléchisseur, pour sa part situé au-dessous de lui. Cet appui au sol du gros orteil est capital à la fin du pas lors de la poussée terminale de l’avant-pied. Pour se réaliser correctement, tous ces composants doivent être dans l’axe.
Si le pied est serré, les tendons fléchisseurs et extenseurs du gros orteil ne sont plus dans l’axe, ils perdent de la force et surtout, vont aggraver la déformation en attirant les phalanges vers l’extérieur. L’extrémité du 1er métatarsien est repoussée vers l’intérieur du pied en créant une zone d’appui importante contre la chaussure. Tout naturellement, pour compenser cet appui excessif, l’os réagit en créant un épaississement osseux (exostose).

La peau, de plus en plus comprimée entre l’os et la chaussure, se défend en s’épaississant (durillon ou cor) et en générant une petite poche remplie de liquide. La déformation est à son maximum, parfois aggravée par une infection de cette poche.

SOINS ET TRAITEMENT MEDICAL
Le médecin doit être consulté précocement car il est parfois possible, grâce à une protection spécifique ou au port de chaussures et de semelles appropriées, de ralentir l’évolution de cette déformation et de permettre la course sans douleur.
Toujours dans le but de diminuer la pression de la chaussure sur l’hallux valgus, il existe une autre technique qui consiste, même si elle est un peu artisanale, à pratiquer une simple entaille dans vos chaussures de course au niveau de la déformation.
Souvent, au stade avancé où la plupart des joggers se décident à consulter un médecin, la correction chirurgicale constitue la seule mesure efficace pour se retrouver “ en état de course ”. Mais, pour que celle ci ait des résultats valables et durables, il importe qu’elle soit pratiquée avant que l’appui ne soit totalement déplacé vers la tête des os métatarsiens du centre. Le succès de l’intervention dépend aussi d’autres paramètres : état général, âge du patient (mieux vaut opérer avant 60 ans), mode de vie, soins et repos post-opératoires.
Certains chirurgiens opèrent un pied après l’autre, d’autres préfèrent intervenir sur les deux pieds en même temps. Aucun plâtre n’est nécessaire. L’hospitalisation dure cinq à six jours et la reprise d’appui est effective dès le troisième jour.
La douleur, variable d’un patient à l’autre, peut être soulagée par un traitement approprié. Trois semaines après l’intervention, une rééducation et des massages seront prescrits pour une durée de deux mois environ. Leur but : redonner du tonus aux muscles et aux tendons, généralement affaiblis par la déformation du pied.
Il faut compter huit à dix semaines de délai après l’intervention pour espérer reprendre une activité pédestre régulière. La marche précédera la course et les sols souples seront à privilégier.

POINTS DE REPÈRE
1. Le terme d’hallux valgus caractérise une déviation marquée du gros orteil vers l’extérieur, avec chevauchement éventuel par le deuxième orteil, communément appelé oignon
2. C’est une déformation héréditaire que des chaussures trop étroites ou à talons hauts peuvent aggraver
3. Grâce à des protections spécifiques ou au port de chaussures et de semelles appropriées, il est possible de ralentir l’évolution de cette déformation.
4. A un stade avancé, la chirurgie constitue la seule mesure efficace.

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