Blessures & Prévention

Arrêt pour blessure : garder le moral et revenir plus fort

Par gmartine , le 2 novembre 2016 - 6 minutes de lecture

Le diagnostic est tombé : blessure, plusieurs semaines d’arrêt dans votre vie de coureur. Pour ne pas vivre cet pause forcée comme une punition, il faut positiver. Et faire de cette pause une chance pour muscler votre mental.

Pour ne pas vivre un arrêt sur blessure comme une punition, pas de secret : il faut positiver ! | Photo Vincent Lyky

Une méchante entorse, un genou qui pose problème et c’est l’arrêt forcé de l’entraînement. Chacun réagit à sa façon, selon la nature du traumatisme, sa cause et sa personnalité. Une réaction de colère, de découragement ou de consternation est naturelle. Mais c’est une chose de vivre un sentiment d’exaspération dans un premier temps, c’en est une autre de l’entretenir et de s’enfermer dans un processus négatif. La solution : réagir, lâcher la posture de victime ! Il ne s’agit que d’un arrêt momentané (non choisi, d’accord) et il est préférable de l’accepter et de faire de ce temps d’interruption de la course à pied un véritable temps de “ressource”. Profitez-en pour développer d’autres qualités, faire d’autres apprentissages, notamment sur le plan de la préparation mentale. L’objectif est de sortir plus fort de cette période, mieux préparé pour de nouvelles réussites.

Rester positif

Mettre en perspective ce temps de pause est bénéfique. Le but : ne pas rester enfermé dans cet espace-temps, élargir son regard. Il y a un “avant” avec vos entraînements passés, vos courses réussies, et un “après” avec vos séances à venir et vos futures perfs. Et, entre les deux, un présent où vous avez juste actionné le bouton “pause”. C’est vous qui décidez : vous morfondre, vous énerver ou… avancer en inscrivant cet arrêt dans un processus de progression. Une technique, la visualisation, peut vous aider à concrétiser cette démarche. Voici le protocole à suivre :

1 / Installez-vous confortablement, détendez-vous puis visualisez vos meilleurs moments de course selon le principe “voir, sentir, ressentir comme si vous y étiez”.

2 / Laissez les images s’estomper, revenez à l’instant présent, à l’état de repos dans votre fauteuil.

3 / Visualisez à présent vos prochaines courses sur le même mode (voir, sentir, ressentir le positif). Peut-être avez-vous déjà en tête un projet pour après la reprise ? Profitez de cet exercice de visualisation pour valider vos qualités de coureur et en ajouter de nouvelles à développer, par exemple la stabilité émotionnelle ou la capacité à se recentrer sur le positif en cas de difficulté.

Prendre du recul

Savoir prendre du recul et relativiser est une qualité qui se travaille. Mettez à profit cet arrêt imposé de la course à pied pour en expérimenter les bénéfices. Commencez par observer : comment vous réagissez, ce que vous vous dites, votre façon de faire face à ce contretemps. Réfléchissez aussi à votre blessure. S’il s’agit d’une blessure due à une chute, quelle en est la cause ? Peut-être un manque de concentration dans cette descente rocailleuse ? Ou, trop tendu vers le résultat, trop crispé sur le chrono, vous avez mal négocié un appui ? Trop dans l’enjeu, plus assez dans le jeu et le plaisir de courir ? Si c’est votre deuxième blessure en peu de temps, ce n’est peut-être pas anodin. Votre corps vous envoie peut-être des signaux d’alerte, vous dit stop. Mauvais échauffement ou surentraînement ?

Apprendre à se relaxer

Savoir se détendre mentalement et physiquement est une compétence qui vous sera utile au quotidien et pour vos futures courses. Alors soyez constructif, mettez en place un véritable entraînement mental avec des fondamentaux : pouvoir gérer la pression, pouvoir agir sur votre façon de penser…

Il y a interaction entre stress et respiration : plus je respire calmement, mieux je me détends. Apprenez à faire régulièrement quelques exercices respiratoires pour vous apaiser. On peut agir sur sa respiration comme le marcheur peut agir sur son pas, marcher plus vite ou plus lentement, allonger le pas ou le raccourcir. De même, on peut faire varier le rythme de sa respiration, modifier son amplitude.

Autre entraînement mental : la technique du switch, qui consiste à passer de “je cogite négatif” à “je mets en place une technique ressource” : mot ou image positive. Cette technique est très utile en période de blessure pour garder le moral (cf. encadré). Plus vous vous y entraînerez, plus vous serez capable d’agir rapidement et apte à réinvestir cet acquis en compétition. Et plus vite vous pourrez agir sur les pensées négatives, plus vous préserverez votre énergie.

Préparez la reprise

Acceptez dès aujourd’hui le temps qui sera nécessaire pour retrouver votre niveau en course à pied. L’objectif est de respecter chaque étape. Vous pouvez faire l’exercice suivant : visualisez votre reprise étape par étape, avec confiance, du moment présent jusqu’à votre prochaine course réussie. Ou le contraire : de votre future course réussie jusqu’à l’instant présent, en vivant chaque étape. Gérez cette reprise comme une course, avec constance, engagement et patience et en gérant vos émotions. Rappelez-vous : si j’accélère trop au 20e kilomètre, je le paierai au 30e ; si je gère bien ma course, je réussi mon objectif chrono. En respectant le temps nécessaire à votre récupération musculaire, vous retrouverez très vite le bonheur de courir !

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre commentaire sera révisé par les administrateurs si besoin.