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Ce qui se cache derrière les produits « lights »

Par gmartine , le 2 novembre 2016 - 2 minutes de lecture

« Légers », « allégés », « light »… Toutes les marques rivalisent d’ingéniosité et d’imagination pour proposer aux consommateurs des produits moins riches en calories. Pourtant, leur intérêt est parfois contestable.

Apparus dans les années 60 avec le lait écrémé, les produits allégés sont désormais présents dans la plupart des catégories d’aliments. Plutôt féminine et saisonnière à l’origine, la consommation de ces produits s’est généralisée : 25 % des Français en consomment aujourd’hui régulièrement.
Sont-ils pour autant efficaces ? Pour vous aider à vous y retrouver parmi les nombreux produits allégés présents sur le marché, voici quelques repères…

Une efficacité très limitée

Face à ce nouvel engouement il faut tout de suite avouer qu’aucune étude scientifique n’a prouvé que les aliments « allégés » faisaient maigrir. Certains experts avancent même que leur consommation pourrait surtout perturber les mécanismes de régulation alimentaire. En effet, on en mange généralement deux fois plus, soit par bonne conscience, soit par compensation involontaire, car on se sent moins rassasié au niveau du goût ou du volume « calorique ».

Il est donc évident que les produits allégés ne doivent pas être considérés comme des produits miracles. De toute façon, il n’en existe pas !.. Pour bien maigrir, il faut savoir se remettre en question, se connaître, changer quelques habitudes qui ne se résument pas forcément à « alléger nos repas en calories ». Il faut savoir se dépenser, savoir réagir et se comporter dans des situations difficiles ou de tous les jours, savoir pourquoi on a grossi (dépression, âge..). La réponse des allégés n’est pas forcément mauvaise, mais elle bien souvent incomplète. Sans oublier qu’il y a « light » et « light ».

Un encadrement législatif

« Léger » et « light » sont des arguments marketing pour signifier que le produit est moins gras ou moins sucré que le produit classique, mais il ne s’agit pas de dénominations réglementaires. En revanche, le mot « allégé » (en matières grasses, en sucres, en calories…) a une définition légale. L’allégement ne doit pas changer par exemple la nature fondamentale du produit : le beurre allégé doit ressembler à du beurre et en avoir le goût. L’allégement doit également rester significatif et figurer obligatoirement sur l’emballage en terme de proportion « allégé de 30 % en MG » et ne doit pas présenter d’allégations de type « fait maigrir ».

Alors pour éviter ces contraintes, les industriels préfèrent souvent utiliser des mentions plus floues du type « minceur » ou « ligne » qui, elles non plus, ne sont pas réglementées. Une vraie mine d’or, et surtout une belle entourloupe ! Par exemple, certaines céréales appâtent le consommateur avec une silhouette de femme toute fine sur l’emballage. Sont-elles pour autant moins caloriques que les céréales pour enfants du même fabricant ? Non, elles sont même un peu plus riches en matières grasses. Certes, parmi les produits allégés, certains présentent une densité énergétique plus faible que leurs équivalents standards (voir encadré « linéaires passés au crible »).

Quels sont les risques ?

Pour alléger des produits en sucre, les industriels utilisent fréquemment des polyols (sucres d’alcool) qui apportent 2,7 kcal/g. C’est moins que le saccharose, ou « vrai » sucre (4 kcal/g) mais ce n’est pas rien… C’est le cas des chewing-gum ou des bonbons dits sans sucre (car les polyols ne provoquent pas de caries) et qui apportent tout de même des calories non négligeables.

Une autre caractéristique des produits allégés réside dans l’ajout massif d’additifs en tout genre : émulsifiants, édulcorants et autres agents de texture… De quoi se couper l’appétit à la lecture de certaines listes d’ingrédients !

Certes, l’emploi de ces substances est encadré par une réglementation stricte qui définit pour chacun d’eux une dose journalière admissible (DJA) avec des marges de sécurité, en principe, confortables. Mais pour les personnes qui consomment beaucoup et systématiquement du « light », le risque n’est pas si nul (allergies, notamment, pour les personnes sensibles).

De même, avec l’allégement des produits, on court aussi le risque de les appauvrir en certaines vitamines : celles notamment qui sont contenues naturellement dans le gras (vitamines A, D, E et K). Il en va de même pour certains acides gras (notamment les oméga 3) et qui sont pourtant indispensable au corps. Les premiers signes de déficiences sont les troubles de mémorisation, les problèmes de peau, des cheveux cassants…

Enfin, la question s’est posée avec l’emploi de l’aspartame : selon certaines études menées il y a plusieurs mois, sa consommation semblait provoquer des naissances avant terme chez les femmes et des cancers chez les souris mâles.

L’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) rappelle de son côté que l’aspartame est « sûr pour la consommation humaine et qu’il n’existe pas de preuves scientifiques qui justifieraient une révision des évaluations précédentes de la sécurité de l’aspartame. L’EFSA suit attentivement les études concernant la sécurité de l’aspartame et ses groupes scientifiques ont émis plusieurs avis sur cet édulcorant« .

Faut-il continuer à manger des produits allégés ?

En fait, cela n’a aucune importance. Ils ne vous feront ni grossir ni maigrir. Si vous préférez une crème allégée parce que vous la trouvez moins écœurante, n’hésitez pas. Mais ne vous forcez pas non plus à choisir ces produits, laissez-vous guider par votre palais et vos sensations. Rappelez-vous simplement que ces produits ont un intérêt négligeable dans une optique minceur, surtout si au lieu d’un yaourt « normal », vous prenez deux allégés et si, sous prétexte que votre dessert est un 0%, vous vous servez le double de frites mayonnaise !

Les principaux linéaires passés au crible

Les laitages

Ce rayon propose le plus d’innovation. Certes, entre un yaourt nature classique et un yaourt nature 0 %, il n’existe en fait que 1 à 2 g de graisse de différence, soit une dizaine de calories, mais pour ceux qui sont avec des fruits, l’intérêt est plus convaincant, car l’ajout d’aspartame à la place du sucre peut faire baisser de moitié les calories.

En revanche, les desserts sucrés (mousses, crèmes…), censés être allégés avec leur « seulement X % de matières grasses » affiché en gros sur l’emballage, et qui ne correspondent à aucun encadrement légal, ne présentent aucun intérêt. Ils sont souvent plus sucrés, voire parfois même plus gras que leur équivalents dits « normaux », il en est de même avec certaines spécialités laitières type « Fjord ».

Les matières grasses

Avec le concours d’ingrédients tels que des maltodextrines, des émulsifiants, de l’eau (pour les vinaigrettes) ou de la gélatine, le bénéfice calorique est important, parfois du simple au double pour les beurres et les margarines allégés. Mais le goût s’en ressent, ainsi que leur usage. Parfois on en met le double (la vinaigrette allégée par exemple dans les salades, car elle est très épaisse) ou bien elles ne supportent pas la cuisson (les beurres allégés et autres pâtes à tartiner « light »).

Les fromages

En utilisant du lait écrémé, les industriels réduisent considérablement les calories lipidiques des fromages, mais le goût n’est pas toujours au rendez-vous ! Mieux vaut donc continuer avec les « vrais » en réduisant les portions.

Le chocolat

Il peut certes être allégé en sucre, mais dans ce cas, il est « enrichi » par compensation en graisses, donc tout aussi calorique. Ainsi, 100 g de chocolat de « régime » apportent 550 kcal, dont 42 g de graisses contre 541 kcal et 32 g de graisses pour un équivalent « classique ».

Les sodas

Pour eux, l’allégement est réel, puisqu’en moyenne, les sodas dit « light » apportent pratiquement 0 kcal pour 1000 ml contre 45 kcal pour les versions classiques. Mais attention, leur consommation ne doit être réservée qu’aux moments « plaisirs », comme pour les vrais sodas. Lorsque l’on a soif, le corps réclame de l’eau, et non le goût sucré issu de l’aspartame, ce qui à la longue perturberait les sensations de l’organisme et entretiendrait l’attrait pour le sucre.

Les soupes

Il n’existe aucune logique à proposer des potages à 0% de matières grasses, puisque les « vrais » en contiennent vraiment peu. Seul motif : vous faire payer plus cher le même produit en changeant l’emballage !

Les glaces

En ajoutant beaucoup d’air lors du brassage des glaces dites « allégées », les industriels ont permis de réduire d’environ 50 % les teneurs en graisses et de baisser d’environ un tiers les calories par rapport à la version classique et crémeuse. Elles restent parfois un peu trop sucrées, donc attention aux abus car elles restent des produits assez « riches » compte tenu des « volumes » pouvant être consommés, et pas seulement en saison estivale !

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