La Parisienne, gagnantes sur toute la ligne

Sabine, 50 ans, nous a raconté son expérience de « La Parisienne ». Une course 100 % féminine où il y avait plus de 22 000 participantes cette année, sur le thème du Brésil. Ambiance…
10… 9… Quelques milliers de femmes reprennent en chœur le décompte de « La Parisienne »…
8 … Une colonie de touristes japonais n’en croit pas ses yeux : décidément Paris est une ville surprenante. Et les participantes déchaînées ce dimanche 12 septembre au matin…
7… Je suis sur la ligne de départ de « La Parisienne », avec la coach en vogue Julie Ferrez et deux de ses amies….
6… L’ambiance est très gaie, très chaleureuse, oubliées les longues minutes d’attente sur le pont d’Iéna, les échauffements à répétition pour ne pas partir complètement engourdies…
5… Toutes les mains se lèvent pour scander le décompte
4…3…2…1… « Bonne chance » me crie ma collègue…
0…
Et c’est le départ de ma première course chronométrée. J‘entends Julie qui m’appelle : je suis partie trop vite. « On te rattrapera ». Je n’en doute pas : une belle envolée de gambettes dans un départ en montée, tous les magazines de CAP se tuent à nous répéter que c’est l’erreur classique du débutant. Trop tentant.
Déjà le premier groupe des « vas-y Maman » nous crie des encouragements. Les papas essaient de contenir leurs enfants-meilleurs supporters du monde, une toute petite fille est revêtue d’une robe en carton sur laquelle est écrit en gros « Maman tu es la plus forte ».
Le long du parcours de « La Parisienne » se succèdent des orchestres de percussions. Difficile de ne pas augmenter l’allure avec les rythmes brésiliens !
Belles et sportives à la fois.
Ça y est ! j’ai trouvé mon lièvre : une coureuse avec un T.Shirt orange fluo. Pile mon rythme en à peine plus soutenu. Et la « Team Chanel » ! Le T.Shirt Chanel ! Technique bien sûr, mais… Blanc cassé, encolure bateau, effet de rayures horizontales par transparence dans le tissu bien flottant autour du buste mais qui se finit ajusté-drapé sur les hanches ! Le logo double C comme Classe, quoi !
3ème kilomètre (déjà ?) et ravitaillement : j’avoue que je finirai la course accrochée à mon gobelet. J’entends derrière moi « allez on y va » répété doucement plusieurs fois. Quelqu’un a dû s’arrêter. Voici donc cette fameuse solidarité entre coureurs. Il y a toujours quelqu’un pour vous mettre doucement la main sur l’épaule et vous inciter à repartir, quitte à vous accompagner quelques foulées, peu importe le chrono. D’ailleurs, grâce à Julie, une concurrente qui pensait marcher plus que courir, s’est dépassée et à couru tout le parcours ; Justement, il me revient un conseil de Julie sur certains exercices : « aidez-vous de vos abdos » .
La coach m’avait dit…
Je me concentre donc un peu plus sur ma course et j’essaie d’effectuer chaque foulée « en conscience ». Bien évidemment la foulée est plus efficace si on va la chercher avec plus de muscles et qu’on l’accompagne jusqu’au bout. Mais ça vous le saviez tous déjà !
Vite je me déconcentre : le spectacle est partout : « non, vous n’êtes pas fatiguées » crie l’un ; un petit garçon rose de fierté fait quelques centaines de mètres avec sa mère ; des concurrentes ont jeté leur peau de banane sur la chaussée… mauvais gag; stupéfaite, je vois débouler le coach d’un groupe qui exhorte ses troupes défaillantes, tout en soutenant par téléphone portable une retardataire… Pauvres demoiselles qui, même sur une course conviviale comme « La Parisienne », ont une obligation de résultat ! Il y a les « allez Kiki », « allez les filles de la crèche de … ». Et aussi les gens qui traversent sous votre nez parce que c’est pas tout ça, mais il y a le marché du dimanche. Quelques filles se sont peint une peau de panthère, une autre est coiffée d’une gorgonne en ballons, beaucoup ont tenté le déguisement brésilien.
Voici le dernier tunnel : je m’y engouffre le nez en l’air pour regarder la Tour Eiffel. C’est beau Paris à pied. Un groupe hurle « non, nous ne sommes pas fatiguées ». C’est le gimmick de « La Parisienne » ou quoi ? Et voici l’arche d’arrivée. Je pousse la foulée quand j’entends au micro : « allez les filles, c’est le dernier kilomètre ! » Rontudju, je viens de me cramer croyant finir. Dernier virage, vraie arche, dernières foulées, une fusée me double, je lui souris, je souris bêtement à tous les photographes, je passe cette fameuse ligne… Et je cours encore quelques mètres pour être sûre (mais de quoi donc ?)
Super « after ».
Deux heures plus tard, assise à une terrasse, la course 100% féminine fait son « after » : des familles viennent manger une glace. Les mamans ont le T.Shirt « La Parisienne », leur rose à la main, les papas ont l’air plus fatigués qu’elles, et les enfants arborent la médaille-souvenir. Les terrasses sont remplies de coureuses et de leurs familles ou amis. On « refait la course ». Dans le métro, on discute entre inconnues munies du mot de passe : la rose déjà un peu fanée.
Mon chrono ? Voici le mail que j’ai reçu d’une amie le lendemain : « Comment tu oses courir 6 km en 40 minutes et des poussières — en tant que débutante et fumeuse en plus ?! T’as pas droit ! Moi qui cours depuis 100 ans, j’ai fait la même chose à quelques secondes de près. Franchement, je te déteste ! Je ne suis plus ta copine ! En tout cas, bravo bella ! Grosse bise ». C’est ce qui s’appelle un compliment ! Merci à « La Parisienne », la course de plus en plus en vogue. Je reviendrai l’an prochain. C’était tout simplement génial.
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