Pas de perf’ sans stress
Le stress est-il systématiquement néfaste ? S’il est généralement défini comme tel dans le monde professionnel, il peut, dans le cadre d’une activité sportive et encore plus d’une compétition, activer certaines réponses physiologiques et psychologiques qui concourront à mener à bien votre objectif.
Stress négatif et stress positif
Le stress passe par trois phases : alarme, réaction, adaptation. Si, durant cette dernière phase, le sportif ne réussit pas à maîtriser le stress, celui-ci sera néfaste. Son corps ressentira des effets nocifs. On parle d’épuisement du corps lorsqu’il ne peut plus lutter contre le stress : le corps rassemble alors toute son énergie pour combattre la situation stressante, mais en vain. Au contraire, le sportif qui réussira à s’adapter au stress bénéficiera de ses effets positifs.
On considère qu’il existe deux types de stress :
- l’eustress, que l’on peut définir comme un stress utile. C’est la dose idéale de stress pour réaliser une performance. Ce stress maîtrisé est un bon stress.
- le distress, qui correspond au stress non maîtrisé. C’est le mauvais stress.
En fait, c’est l’adaptation de chacun à un certain niveau de stress qui entraîne des réponses positives ou négatives.
Un signe de motivation et de vigilance
Sans le stress, l’athlète ne bénéficierait pas de différentes réponses engendrées par celui-ci, comme l’augmentation de la fréquence cardiaque, de la vigilance … Les catécholamines seraient moins sécrétées : l’adrénaline et la noradrénaline n’augmenteraient pas suffisamment pour mettre l’athlète en état d’activation optimale. Sans le stress, il ne serait pas assez vigilant ni assez motivé.
Le bon stress apparaît donc fondamental pour réaliser une performance. Grâce à celui-ci, le coureur est actif, prêt physiquement et psychologiquement ; il peut s’investir à 100 % dans son activité sportive.
Le stress est en partie lié à la volonté de réussir. Sur une ligne de départ, le coureur qui se sent impliqué dans la course est concentré et donc un minimum stressé. Sa fréquence cardiaque et sa pression artérielle augmentent, sa vigilance est à un pic, il est en état d’alerte et son activation musculaire est préparée à l’effort.
A contrario, l’absence de stress peut être apparentée à une sorte de passivité. Sans le moindre stress, c’est comme si le sportif n’était pas concerné par l’événement. L’absence de stress serait ainsi le révélateur d’un manque de réelle motivation. Le coureur n’aura pas vraiment envie, ne verra pas d’intérêt à courir vite. Du reste, son état physiologique ne sera pas capable de le faire, car les activations musculaire, respiratoire, cardiaque ne seront pas suffisamment sollicitées.
En clair, quand on veut bien faire, on est un minimum stressé. Mais il faut savoir maîtriser ce stress et y faire face. Faute de quoi, c’est lui qui prend le dessus, conduisant éventuellement à la perte des moyens du sportif.
Entrez dans votre ZAO
Comment “s’installer” dans ce bon stress précurseur de bonnes perfs ? Qu’est-ce qui fait qu’on passe du bon au mauvais stress ? Comment déceler ces phénomènes ? Comment déterminer sa propre zone d’activation optimale ?
Parmi les facteurs de bon stress généralement admis, citons les “routines” que met en place le sportif. Ce sont toutes ces petites habitudes – résultant de l’accumulation d’expériences – qui vous mettent dans l’état d’excitation que vous aimez. Cela va du rituel de préparation de la tenue jusqu’à l’échauffement, en passant par le petit déjeuner ou la façon de lacer vos chaussures le jour J. La confiance en soi fait aussi partie de ces générateurs de bon stress.
Basculer dans le mauvais stress, ça arrive à tout le monde et ce n’est pas grave. L’important, quand on décèle l’arrivée de ce mauvais stress, c’est d’en déterminer rapidement les symptômes pour réagir. Les causes peuvent être intrinsèques (peur de mal faire, manque de confiance en soi…) ou extrinsèques (mauvaise préparation, environnement, météo, problème technique…). Les réactions peuvent être de différents ordres : s’isoler en écoutant de la musique, écouter les paroles d’un tiers (conjoint, ami, coach), recourir à des techniques reconnues (respiration, sophrologie, visualisation positive…). Des techniques auxquelles on pourra faire appel de façon récurrente si la tendance au mauvais stress tend à devenir chronique. Nous aurons l’occasion d’y revenir.
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