Forme et bien-être

J’ai mal ! J’arrête ou je continue ?

Par gmartine , le 2 novembre 2016 - 4 minutes de lecture

Une douleur qui survient au beau milieu d’une course, et le doute s’installe… Arrêter, poursuivre, comment juger ? Quelques pistes.
Au départ d’une course tous les voyants du tableau de bord du coureur sont idéalement verts, mais chacun sait et redoute que certains virent à l’orange plus ou moins rapidement en espérant qu’ils n’iront pas jusqu’au rouge synonyme d’abandon. Poursuivre sans mettre en jeu son état de santé ou abandonner peut-être inutilement ? La décision n’est pas facile à prendre et dépend d’abord, de la localisation et du type de douleur qui vous surprend.
– Muscles et tendons
Les douleurs musculo-tendineuses sont fréquentes, voire inévitables lors des compétitions sur longues distances. Un inconfort des chaînes musculaires rachidiennes et des membres inférieurs, peut être ignoré et, s’il devient trop pénible, un passage au stand « kinésithérapeutes » permet de repartir de façon plus confortable. Une douleur musculaire apparaissant progressivement, s’accompagnant d’une sensation de raideur, signe une contracture. Un arrêt momentané est nécessaire afin de procéder à un massage décontracturant de la loge musculaire atteinte, complété de quelques étirements et assouplissements. Insister et ne pas vouloir s’arrêter temporairement fait courir le risque d’élongation ou de déchirure musculaire, qui se manifestent par une vive douleur subite de type « coup de fouet ». L’importance de la douleur arrête le coureur. A ce stade, l’abandon s’impose afin de ne pas aggraver l’atteinte de l’intégrité musculaire, ce qui compliquerait et prolongerait le traitement de la lésion initiale.
L’apparition de crampes en dehors d’un contexte d’épuisement, ne contraint pas en général à l’abandon. Le problème se règle en étirant le groupe musculaire atteint et en le massant légèrement. La reprise de la course se fera après quelques centaines de mètres effectués à la marche. L’émergence d’une douleur tendineuse, classiquement au niveau du tendon d’Achille, du genou ou de la hanche n’est pas forcément signe d’abandon. S’il s’agit de la reprise d’une douleur connue et fréquemment présente à l’entraînement, elle ne signe le plus souvent qu’une fatigue tendineuse. Elle s’estompe généralement avec un changement de rythme durant quelques minutes, soit un ralentissement ou quelques pas de marche, soit une courte accélération progressive. Ce n’est que si la douleur s’accentue et s’intensifie à la poursuite de la course et malgré quelques étirements, qu’il est préférable d’arrêter et d’abandonner, car le risque d’inflammation tendineuse majeure risque alors de s’installer.
– Troubles digestifs
Mais les alertes en course ne sont pas que musculo-tendineuses. Les problèmes digestifs sont également une préoccupation fréquente du coureur de fond.
Les vomissements se manifestent surtout sur les longues distances. Ils doivent surtout être prévenus par une hydratation isotonique et non hypertonique, régulière et par petite quantité. Lorsqu’ils surviennent malgré tout en compétition cette dernière peut être poursuivie à allure réduite afin d’éviter une récidive. Les douleurs abdominales avec ou sans diarrhées signent souvent un rythme de course trop rapide par rapport aux possibilités de l’organisme. Après « escale technique » la course peut être poursuivie mais à allure réduite, sinon les troubles peuvent s’accentuer.

– Ampoules
D’autres problèmes bénins, mais fréquents peuvent conduire à l’abandon en raison de l’importance des douleurs qu’ils provoquent s’ils ne sont pas solutionnés immédiatement. Il s’agit d’ampoules ou d’hématomes sous unguéaux (sous les ongles des orteils). Dans les deux cas, un arrêt chez les podologues au poste de secours permet de repartir dans de bonnes conditions. Les ampoules sont vidées, désinfectées et pansées, les hématomes évacués (la manœuvre est indolore et le soulagement immédiat).
– Entorse
Il arrive également, plus fréquemment lors de trails que sur course sur route, de se traumatiser une cheville. La prudence est là de règle et l’avis médical au poste de secours le plus proche est nécessaire. En principe si après la perception d’une vive douleur, la cheville redevient indolore, ou seulement sensible, sans œdème ni hématome immédiat, la reprise est possible, mais un examen clinique est tout de même préférable afin de ne pas reprendre sur une entorse sévère avec une instabilité de la cheville qui alors s’aggraverait.
On constate que la plupart de ces maux divers pouvant survenir en course sont mineurs et peuvent se solutionner simplement sans contraindre à l’abandon. Quelques-uns seulement peuvent être graves, mais sont très facilement identifiables et requièrent un avis médical immédiat.
Dans tous les cas une préparation physique et diététique soigneuse pour la compétition choisie, ainsi que la visite médicale d’aptitude préalable, suffisent à en limiter la survenue.

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