Forme et bien-être

Focus sur les huiles et crèmes chauffantes

Par gmartine , le 2 novembre 2016 - 4 minutes de lecture

Si l’échauffement musculaire dû à l’exercice est nécessaire avant une course, les huiles et crèmes chauffantes méritent également la considération du coureur. Attention, cependant, à ne pas confondre chaleur et échauffement.

par le Dr Nicolas Bompard

Avant tout exercice, il est nécessaire de s’échauffer correctement : footing lent suffisamment long et étirements. Le but de l’échauffement est de mettre en contraction tous les muscles qui interviendront pendant l’effort. Il sert à élever la température du corps.

Les performances sont étroitement liées à cette température corporelle ; en effet les muscles et les tendons ont un rendement maximum à une température de 38°C et le système nerveux périphérique qui contrôle et commande la contraction musculaire a un maximum d’efficacité entre 38 et 39°C.

Une simple hausse de 2° de la température corporelle entraîne une augmentation de la vitesse de contraction de 20%! C’est dire si l’échauffement est important. Et aucune pommade ne peut permettre cette élévation de la température corporelle !

Mais voilà. Le problème que l’on rencontre souvent dans les courses de masse est l’attente statique avant que le départ ne soit donné. Cette attente peut atteindre de longues minutes alors que l’athlète s’était déjà correctement échauffé surtout par temps froid ou pluvieux.

Dans ce cas de figure, on peut être tenté d’utiliser des pommades chauffantes. Cette utilisation sera bénéfique pour augmenter la température de nos jambes souvent dénudées et apportera un confort certain, par contre cette forme d’échauffement n’est que superficielle et globalement inefficace sur le plan musculaire. Il faudra alors être prudent lors du départ et ne pas sprinter pour essayer de trouver vite son allure de course si le véritable échauffement est loin.

Quelle composition ?

Les pommades chauffantes sont à base de camphre et dégagent cette odeur caractéristique de « vestiaire » de sport collectif, mais aussi de ligne de départ de courses à pied. Le camphrier est un arbre qui vient de Chine et du Japon, on trouve du camphre dans le fameux Baume du Tigre. Cette huile tirée du camphre est si forte, qu’elle est déconseillée aux femmes enceintes. Elle est même toxique à fortes doses.

Il faudra aussi se méfier de l’utilisation de ces pommades en traitement. En effet, certains peuvent être tentés de lever des contractures musculaires par un vigoureux massage avec ces pommades chauffantes, sans se douter que des petites raideurs musculaires protègent en réalité un muscle déjà fragilisé, lésion l’on peut aggraver.

Ces pommades augmentent la circulation locale (donc la température) et peuvent aggraver le micro-saignement d’une lésion musculaire. L’utilisation de ces crèmes se fera donc uniquement pour soulager les courbatures et pour un usage local sur des articulations un peu sensibles comme le coude du tennisman ou le genou du coureur.

Il faut garder en tête que les pommades chauffantes peuvent être utiles, mais ne remplacent pas l’exercice physique. Consentir un effort sans s’échauffer activement au préalable, c’est enfreindre les lois les plus élémentaires du sport. Les massages à base de pommades chauffantes font partie de l’échauffement passif.

Le problème de cette méthode peut-être que le sportif pense être chaud et donc prêt, or ce n’est pas le cas : elles n’échauffent que superficiellement et ne doivent être considérées que comme un facteur de confort, avant d’aller s’échauffer ou dans l’attente du départ de la course. Par temps froid, l’échauffement devra être plus approfondi, après quoi il faudra conserver la température acquise au moyen de vêtements. Mais comment savoir si on est bien échauffé ? Simple : c’est lorsque que l’on commence à transpirer !

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