Forme et bien-être

Faire son bilan de santé pour courir l’esprit tranquille

Par La Rédaction , le 2 novembre 2016 - 4 minutes de lecture

Le certificat d’aptitude au sport est une formalité nécessaire pour détecter notamment une anomalie cardiaque. Même pour un sportif apparemment en bonne santé et qui court régulièrement depuis des années. N’attendez pas la veille de votre compétition pour vous effectuer un véritable bilan de santé.

Bilan de santé | Certificat d'aptitude au sport | Courir l'esprit tranquille

On peut être porteur d’une anomalie cardiaque et n’avoir aucun symptôme. Se croire en bonne santé, faire du sport régulièrement, courir, jusqu’au jour où… Tout le monde a en mémoire les images récentes de jeunes footballeurs allongés sans connaissance sur le terrain.

En France, 1 000 à 1 500 morts subites surviennent chaque année durant l’effort. Et toute mort subite, c’est un patient cardiaque qui s’ignorait (90 % des morts subites sont d’origine cardiovasculaire).

Pourquoi durant l’effort ? Parce qu’à ce moment, on multiplie potentiellement sa fréquence cardiaque par trois, son débit cardiaque par cinq et sa tension par deux. On produit des doses importantes d’adrénaline, de l’acide lactique (par nos muscles) et l’on se déshydrate. En somme, on fabrique le terreau « parfait » pour révéler une maladie cardiaque sous-jacente.

Pour dépister une anomalie, rien de mieux que le certificat d’aptitude au sport. Le médecin cherchera tous les problèmes qui peuvent nuire à votre santé et entraver votre progression sportive.

Avant 35 ans, il s’agit le plus souvent de malformations ou de problèmes génétiques touchant le muscle cardiaque ou les fils électriques lui permettant de se contracter. Comme la cardiopathie hypertrophique (le fameux « gros » cœur du sportif qui correspond à des parois du cœur trop épaisses et anormales) qui entraîne l’emballement du cœur ou tachycardie (rythme cardiaque plus rapide que la normale) pouvant conduire au malaise ou à la mort subite.

Ou encore ladysplasie arythmogène du ventricule droit (là encore, des parois anormales conduisent mal l’électricité), syndrome de Brugada (une maladie génétique), QT long (anomalie de l’activité électrique cardiaque), naissance anormale des artères du cœur…

Après 35 ans, ce sont les risques d’infarctus qui sont à surveiller. Pour que l’oxygène arrive en quantité suffisante jusqu’au cœur, les artères ne doivent pas se boucher.

Maladie du cœur : première cause de contre-indication

Que peut vous demander votre médecin ? Dans certains pays, tout. Dans d’autres… rien. En Angleterre ou aux États-Unis, le dépistage systématique n’est pour l’instant pas recommandé, le rapport coût/efficacité leur semblant trop « faible ».

En Italie, c’est l’inverse. Depuis 1971, le gouvernement italien a instauré une loi de protection médicale des activités sportives. Une investigation complète est imposée à toute personne participant à une activité sportive de compétition. Annuelle, elle est composée d’un interrogatoire, d’un examen clinique complet avec auscultation, d’un électrocardiogramme de repos et d’un test d’effort sous-maximal. Et pour tous les sportifs d’élite, une échographie du cœur est obligatoire.

En France, c’est au médecin de dire s’il y a un risque ou pas de pratiquer la course à pied (du footing à l’ultra-trail). Il doit s’enquérir de vos antécédents d’opérations, d’allergies, d’asthme… Et surtout vous demander s’il y a des précédents de mort subite dans votre famille, les causes héréditaires étant fréquentes. Si vous en avez connaissance, il faut impérativement l’en prévenir. Idem si vous présentez des facteurs de risque comme le tabagisme, le cholestérol, le diabète, l’hypertension artérielle ou si un membre de votre famille a déjà eu un infarctus. Dans ces conditions, vous ne pourrez courir en compétition qu’après un minimum d’explorations cardiaques. Certains symptômes – douleurs dans la poitrine, palpitations (le cœur s’emballe), essoufflement anormal – pousseront votre médecin à demander des examens.

La Société française de cardiologie, le Comité international olympique et des consensus d’experts européens reconnaissent l’utilité de la réalisation d’un électrocardiogramme (ECG) systématique (de 12 à 35 ans) pour prévenir les morts subites à l’effort. Dès 12 ans, un ECG devrait être demandé (tous les deux ou trois ans) dans le cadre de la course à pied en compétition. Mais c’est rarement le cas. Et pourtant, un examen approfondi du médecin associé à un ECG permettrait de diagnostiquer 60 % des maladies à risque de mort subite.

Au-delà de 35 ans, d’autres examens seraient nécessaires. L’échographie cardiaque pour voir directement le muscle cardiaque et les valves. Et le test d’effort qui permet de vérifier l’état de vos artères coronaires (celles qui apportent l’oxygène au muscle cardiaque). Bien sûr, la découverte d’un problème orientera votre pratique sportive vers du jogging “loisir” ou du sport “santé”, mais l’activité physique n’est jamais contre-indiquée, elle doit être adaptée. On comprend dès lors le risque d’aller demander son certificat la veille de sa compétition et de le sous-estimer.

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