Des soins venus du froid
Traitement par le froid de certaines douleurs telles que les entorses, tendinites, claquages musculaires, la cryothérapie a des effets anti-douleur et anti-inflammatoire. Explications.
La définition est simple : la cryothérapie est l’application de froid, quel qu’en soient les moyens (glace, eau froide, acide carbonique etc.). Cette technique de traitement est utilisée en traumatologie du sport mais aussi pour d’autres soins depuis de nombreuses années. En effet, l’utilisation de glace et de neige comme moyen thérapeutique était déjà signalée par Hippocrate (460 – 377 av. J.-C.). Aujourd’hui, les moyens d’application ou de méthodes d’obtention du froid sont de plus en plus évoluées et les températures obtenues de plus en plus basses.
Les premières études sur la cryothérapie remontent aux années 70. Elles ont démontré ses bienfaits sur toutes les pathologies traumatiques (entorses, accidents musculaires..) et micro traumatiques (tendinites, périostites…) à condition de créer un « choc thermique », c’est-à-dire descendre la température de façon importante et en un minimum de temps.
Il est bon de rappeler ici que la température cutanée est aux alentours de 34° et qu’une température inférieure à 10° peut être dangereuse, entraînant des lésions nerveuses. 5 à 7 degrés est donc la limite sous laquelle il ne faut pas descendre.
Le choc thermique consistera donc à faire passer la température cutanée de 34° à moins de 15° de façon rapide sans descendre sous les 7°.
Cette méthode va entraîner deux effets essentiels en traumatologie: l’effet sur la douleur et l’effet anti-inflammatoire.
– L’effet sur la douleur.
Par un ralentissement de la conduction nerveuse, pour autant que la température soit amenée en dessous de 15°, on aura une diminution immédiate de la douleur qui durera selon les cas de 30 minutes à 3 heures.
– L’effet anti-inflammatoire.
L’application de froid va engendrer une diminution de la production de médiateurs chimiques responsables de l’inflammation. En provoquant une vasoconstriction (contraction des fibres musculaires), le froid va empêcher la vasodilatation de la réaction inflammatoire.
La cryothérapie peut-être effectuée selon différents moyens : la glace, le cryogèle et la cryothérapie gazeuse.
- La glace
Elle est facile d’utilisation et peut être utilisée soit directement (massage au glaçon) soit sous forme de « vessie de glace » (glace pilée dans un sac, poche toute prête).
L’application de 20 minutes de glace permettra de descendre la température cutanée sous la barre des 15° permettant les effets décrits précédemment.
Cette diminution de température est très rapidement perdue après l’arrêt de l’application.
Il faudra interposer un linge entre la peau et la glace afin d’éviter les brûlures, on mettra plutôt un linge humide qui permettra une meilleure conduction du froid.
- Le cryogèle
Il s’agit d’un gel enfermé dans un plastique hermétique que l’on place dans le congélateur et que l’on réutilise à souhait. Il est démontré que le cryogèle est nettement moins efficace que la glace. En effet, son manque de souplesse ne lui permet pas d’épouser parfaitement la surface à traiter laissant des poches d’air qui créent un isolant et évitent le choc thermique.
– La cryothérapie gazeuse.
Apparue dans sa forme actuelle fin des années 90, elle utilise du gaz CO2 et permet la production du froid à – 78° ; cette température est supportable en raison du gaz qui reste parfaitement sec.
Le gaz sort de l’appareil par un pistolet vaporisateur sous forme de micro-critaux de carboglace, on obtient un choc thermique important passant de la température de 34° à 2° en moins de 30 secondes.
Il faudra se méfier des bombes de froid qui utilisent un gaz liquide et engendrent de nombreuses brûlures. Elles sont rapidement efficaces sur les douleurs mais elles n’ont pas d’intérêt en dehors de ce contexte (traumatologie de terrain).
La cryothérapie atteint son maximum d’efficacité lorsqu’elle est utilisée dans les 72 premières heures d’un accident ; l’efficacité est importante dans toute la phase aiguë et diminue en phase chronique.
Par contre elle sera efficace sur certaines tendinopathies, bursites et périostites chroniques ; les résultats étant même souvent spectaculaires dans cette dernière indication.
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