Courir à la saison des pollens
Rhinite, sinusite, conjonctivite… autant de manifestations d’allergie respiratoires saisonnières. Alors pour éviter de courir en mouchant ou en s’étouffant… Action !
- On revoit ses plages d’entraînement
La concentration de pollens varie en fonction de l’heure, de la météo et bien sûr du type de pollen en attaque à un instant T. Premier réflexe à avoir : consulter les alertes polliniques sur le réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA : www.pollens.fr) et établir son plan d’entraînement en fonction. Globalement, pour éviter les pics, on ira plutôt courir tôt le matin ou en fin de journée et même après la pluie, les pollens étant alors aplatis au sol. Et, sachant que les particules polluantes majorent l’agression des pollens, les jours d’alerte pollution, on s’abstient.
- On s’équipe et on respire autrement
Pour limiter le phénomène des yeux de lapin et le larmoiement des conjonctivites, on s’équipe de lunettes bien enveloppantes comme celles des cyclistes. Et pour limiter la pénétration des pollens dans les muqueuses, on tâche de respirer davantage par le nez que par la bouche. Même si le diamètre des voies nasales, assez étroit, grève forcément l’amplitude et la durée de la séance, on limitera ainsi les manifestations allergiques. Idem en respirant à travers un foulard léger qui formera un filtre. En cas de nez bouché, évidemment, on ne tente pas le diable !
- On table sur une assiette-bouclier
En cette période, on va réviser un tantinet son assiette pour rendre aux allergènes la tâche plus difficile. En mettant l’accent sur la vitamine C, super-antioxydant bronchique (persil, agrumes, poivrons) et la vitamine E (oléagineux, huiles végétales), dont la carence favorise l’asthme. Deux autres armes nutri de choix : la quercétine, flavonoïde puissant antioxydant qui limite l’inflammation bronchique, présent en quantité dans les câpres, oignons rouges, pommes avec peau et noix. Et la bromélaïne contenue dans l’ananas, qui favorise la décongestion des voies respiratoires en accélérant l’élimination des allergènes tapis dans les muqueuses nasales. Autre bouclier selon une récente étude suisse menée contre placébo : les probiotiques. Une cure de ces bonnes bactéries permettrait de diminuer significativement les symptômes de la rhinite allergique.
- On multiplie les gestes d’hygiène
Les pollens sont vicieux. Ils s’infiltrent dans les muqueuses, se déposent aussi sur la peau, les vêtements. Pour les déloger, pas d’autre choix que se mettre au grand ménage. D’abord bien nettoyer le nez et les yeux au sérum physiologique (jusqu’à 6 à 8 fois par jour). Et, chaque soir, filer sous la douche pour un grand savonnage, shampooing compris. Sans oublier au retour de séances, de flanquer illico sa tenue dans le lave-linge pour la débarrasser des allergènes.
- On sélectionne les médicaments
Côté pharmacopée, les antihistaminiques sont évidement là pour soulager les symptômes allergiques. Deux bémols toutefois : certains peuvent diminuer la vigilance et favoriser les troubles du rythme en présence de certaines pathologies cardiaques. On évite donc l’automédication et on s’en réfère à son médecin du sport. Idem pour les corticoïdes qui traîneraient dans l’armoire à pharmacie. Certes efficaces contre les allergies respiratoires, ils peuvent comme tout AINS, occulter la douleur et empêcher de bien évaluer les blessures en course, donc prudence. Sans compter, qu’en compétition, la cortisone, injectée ou en comprimés, c’est du dopage. En revanche, en spray nasal décongestionnant, pas de problème.MQ
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