Compléments alimentaires : En avez-vous besoin ?
Le sportif constitue une cible privilégiée pour les producteurs de compléments nutritionnels, vantant les bienfaits de leurs cures pour combler d’éventuels déficits ou simplement redonner du tonus. Incursion dans le monde des vitamines, oligo-éléments et autres acides aminés…
Il est aujourd’hui admis que les apports en vitamines, minéraux, oligo-éléments ou autres substances dites essentielles sont en principe garantis par une alimentation suffisamment équilibrée et variée.
« En principe » seulement… Car on sait aussi qu’il existe des légers déficits alimentaires avérés dans la population en général. En effet, certains procédés agricoles (utilisation démesurée d’engrais, pollution ambiante…) et industriels (plats déjà préparés ou manufacturés pour une cuisine rapide, commercialisation de riz blanchi et de pain blanc à la place d’aliments complets…) produisent des aliments dénaturés, souvent vidés de ces substances dites essentielles.
De plus, certains de nos besoins se sont accrus en parallèle avec le stress de notre société agressive, tant sur le plan professionnel que social.
Enfin, certaines personnes présentent des besoins particuliers en micro éléments. C’est le cas de ceux qui limitent volontairement leur alimentation dans la course « anti-calories », comme quelques coureurs toujours en quête d’un poids « idéal », se créant eux mêmes quelques « manques ».
D’ailleurs, si tous les joggeurs « consomment » beaucoup de ces substances vitales lors des réactions métaboliques fournissant l’effort physique, ils en éliminent aussi par la sueur. De plus, la production de radicaux libres, véritables poisons des cellules liés à une utilisation accrue de l’oxygène chez le coureur à pieds, demande un surplus de molécules spécifiques pour favoriser leur élimination.
Il ne faut pas non plus oublier que l’athlète à souvent tendance à augmenter sa consommation de « sucres lents » sous forme notamment de « pasta-parties » qui ne se limitent pas forcément aux veilles de courses mais bien plus régulièrement tout au long de l’entraînement. Or si ces « pâtes, riz ou autres semoules » sont bien pourvus en amidon, elles sont malheureusement pauvres en micro-nutriments.
La somme de ces constats peut ainsi expliquer la popularité des produits plus ou moins pharmaceutiques, qui fondent leur publicité sur l’efficacité de telle ou telle substance.
Pour promouvoir leurs produits, beaucoup de fabricants redoublent alors d’ingéniosité dans leurs allégations avec des références scientifiques peu fiables ou peu convaincantes. Pourtant, s’il est bien démontré que le sportif a des besoins plus importants en micro-nutriments par rapport au reste de la population, aucune étude scientifique n’a pu confirmer une augmentation des performances avec une quelconque complémentation. En revanche, le risque d’une surconsommation implique bien souvent un déséquilibre avec des risques non négligeables pour la santé (nausées, vertiges, troubles digestifs, arythmies cardiaques…).
En fait, tous les spécialistes sont d’accord pour dire que si une carence se révèle chez le sportif, il faut d’abord rectifier sa diététique en diversifiant son alimentation et en y intégrant des aliments riches en molécule(s) déficitaire(s). Une alimentation orientée est souvent bien plus efficace que des produits de synthèse ou isolés. En effet, les molécules agissent bien souvent en synergie, les unes par rapport aux autres. Elles travaillent en équipe, et il doit exister une certaine stabilité d’apport entre elles afin de ne pas déséquilibrer les « tâches » qui désorienteraient le métabolisme.
Enfin, il faut toujours se méfier chez le sportif d’une « surmédicalisation » quelle qu’elle soit, car l’offre est de plus en plus présente dans le monde du sport. Des enquêtes menées aux Etats Unis (1996) et en France (2000) ont d’ailleurs montré que les consommateurs réguliers de compléments alimentaires chez le sportif sont ceux qui en ont théoriquement le moins besoin, car ils ont déjà une alimentation satisfaisante mais ils sont si attentifs à leur santé qu’ils sont très sensibles aux messages «publicitaires» attractifs.
Supplémentation : oui, mais pas systématique
Il faut donc bien comprendre qu’il est inutile de se supplémenter systématiquement. La meilleure solution consiste alors à s’assurer que son alimentation comprenne suffisamment d’aliments dits à Haute Densité Nutritionnelle, c’est-à-dire riches en viamines, sels minéraux, polyphénols, fibres, oligo-éléments (fruits frais, légumes, céréales complètes, légumes secs, poissons, fruits de mer, foie, noix, amandes…).
Mais lorsque des raisons diététiques (carences alimentaires, végétarisme, « régimes particuliers »…) ou physiologiques (fatigues, angoisses, stress…) sont avérées, l’utilisation de compléments peut être justifiée. Pour une meilleure efficacité et innocuité, il faut préférer :
– les complexes poly-vitaminés associés à des sels minéraux et des oligo-éléments qui agissent en synergie.
– la forme « cure », durant deux à quatre semaines et pas plus de trois fois l’an, afin d’éviter que le corps ne s’habitue à un apport extérieur régulier.
– des doses pas trop supérieures comparées à celles des aliments. Cela pourrait l’amener sinon à diminuer ses capacités d’absorption et d’utilisation de telle ou telle vitamine.
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