CHOCOLAT : broyez du noir…
Synonyme de fête et de raffinement gustatif, mais cité aussi comme responsable des mal nommées « crises de foie » en cas d’abus… le chocolat serait enfin paré de vertus intéressantes pour les sportifs… Mise au point.
Déjà au temps des Aztèques et des indiens Maya on prêtait au chocolat des vertus religieuses et médicinales. L’analyse chimique de la composition du chocolat révèle peu de vitamines, mais indique en revanche des teneurs intéressantes en certains minéraux, notamment en fer, potassium et surtout en magnésium. Cette dernière molécule peut donner au chocolat un certain effet anti-stress qui sert souvent de prétexte à ses inconditionnels.
Mais les pouvoirs qu’on lui attribue dépendent surtout de la présence d’autres substances plus subtiles, comme la théobromine (alcaloïde voisin de la caféine), et des amines biogènes (notamment phényléthylamine et tyramine), molécules très proches des amphétamines.
Cela explique facilement les réactions à la consommation observées chez certaines personnes à savoir : stimulations intellectuelles et physiques, augmentation de la vigilance, diminution de la sensation de fatigue, libération des béta-endorphines (médiateur endogène du « plaisir »), effet « antidépresseur ».
Malheureusement, une consommation incontrôlée de chocolat peut être rendue responsable :
– de douleurs digestives (contractions) au niveau de la vésicule biliaire (et non du foie !..), dues à la quantité et à la qualité des lipides du chocolat, ainsi qu’à la présence de tyramine
– parfois d’éruptions de petits boutons cutanés, liées à une allergie aux amines biogènes, aggravées par une mauvaise digestion des graisses.
– de migraines (maux de tête), Certaines personnes ne supportent pas la phényléthylamine
– de tendinites, ne survenant qu’en cas de consommation abusive, par la présence de déchets acides comme l’acide oxalique.
– d’un phénomène de dépendance, mais beaucoup plus rare que pour le café, principalement du fait de la présence de théobromine et d’amines biogènes.
– de constipations passagères, de par sa richesse en saccharose (sucre)
Ces effets indésirables sont bien sûr plus ou moins forts suivant les individus. Certains ne présenteront aucun de ces troubles, alors que d’autres y seront très sensibles.
Les différentes formes, leurs intérêts et leur inconvénients :
Type chocolat | Composition pour 100 g | Commentaires | |||
Calories | Protides | Lipides | Glucides | ||
NOIR | 540 kcal | 5 g | 33 g | 55 g | Plus il est riche en cacao, plus il l’est également en magnésium (en moyenne 115 mg pour 100 g), en théobromine et en polyphénols, protecteurs des systèmes cardio-vasculaire et musculaire. C’est le chocolat du sportif par excellence. |
AU LAIT | 560 kcal | 7 g | 36 g | 53 g | Moins riche en magnésium (70 mg), il est surtout une source intéressante de calcium (220 mg pour 100 g), intervenant dans la contraction du muscle et la rigidité du squelette. Il contient également de la vitamine B2, utile à l’assimilation énergétique des graisses. |
AU LAIT ET NOISETTES | 578 kcal | 9 g | 41 g | 43 g | Calorique et riche en lipides, mais ces derniers ne sont pas si saturés, donc « néfastes », pour les vaisseaux sanguins, surtout qu’on y trouve des teneurs intéressantes en vitamine E qui assure le bon vieillissement des cellules. A consommer toutefois avec modération |
BLANC | 580 kcal | 6 g | 39 g | 51 g | du calcium en quantité non négligeable, mais beaucoup de graisses de qualité médiocre. Pas la moindre trace de cacao, donc absence totale de polyphénols ou de substances psychostimulantes. |
LIGHT | 555 kcal | 10 g | 40 g | 39 g | allégé en sucre, il est « enrichi » en graisses, donc aussi calorique et pas forcément intéressant pour les coureurs, même ceux au « régime » |
Alors, le chocolat peut-il donc être consommé par les athlètes sans impunité ?
Un des points forts de tous ces chocolats est de posséder un Index Glycémique peu élevé d’environ 35, ce qui en fait un des produits sucrés les moins perturbants pour la glycémie et l’insulino-sécrétion. Il est donc tout particulièrement intéressant pour le sportif en quête de « sucres lents » afin de soutenir un effort de caractère endurant.
De même, ceux riches en cacao (70 % et plus) sont sources de bienfaits notables pour le joggeur car ils présentent des teneurs en molécules anti-oxydantes, psychostimulantes et à caractère excitant très intéressantes.
Leurs bonnes graisses, contrairement aux idées reçues, protègent le cœur.
Cependant, le chocolat est un aliment très énergétique, et sa forte teneur en lipides et en sucres doit en faire limiter sa consommation en dehors des activités physiques, ce afin d’éviter un déséquilibre alimentaire.
De même, les risques de douleur ou de difficultés digestives peuvent entraver le bon fonctionnement de l’effort et gêner la réalisation d’une performance.
Ainsi, le chocolat est un véritable aliment du joggeur si sa consommation est contrôlée, surtout en période d’entraînement intense et à l’approche des compétitions. On peut entendre par consommation modérée 2 à 4 « carrés » de chocolat par jour, de préférence le plus riche en cacao, tout en limitant les jours où on en consomme, l’utilisation de beurre, crème, sucreries, fromages… pour garantir un certain équilibre !..
Commentaires
Laisser un commentaire