Ninon Legendre court le marathon du Mont Blanc contre l’autisme
Dimanche 1er juillet, Ninon Legendre va courir le marathon du Mont Blanc (42 km, 2500 D+) pour l’association Agir et vivre l’autisme. Parce qu’elle aime courir, et parce que les traitements de l’autisme sont loin d’être un priorité française.
Professeur de lettres classiques, Ninon a 38 ans, une tendresse communicative pour ses trois garçons et une passion devenue dévorante pour la course à pied. Voilà deux bonnes raisons pour s’engager en course afin d’améliorer le traitement de l’autisme : l’un de ses fils, Titouan, 11 ans, est atteint de ce trouble du comportement, et un marathon autour du Mont Blanc ne se refuse pas pour un coureur digne de ce nom.
NInon court physiquement depuis 2009, mais depuis beaucoup plus longtemps par procuration. Son père est un fondu de running et de triathlon, et elle a été sa première supportrice durant son enfance. Il a notamment couru le Fontanil, ou Défi mondial de l’endurance, qui peut s’apparenter à un triple ironman, mais également des marathons, et plus tard l’UTMB 2011, où Ninon et ses trois « affreux jojos » ont tenu à l’accompagner pour le finish, sous la musique magistrale des chariots de feu.
Voir son père dans ces paysages magnifiques a inoculé le virus du trail de montagne à Ninon. Déjà finisher de plusieurs 10 km, marathons sur route et trails en tous genres – dont la SaintExpress sur laquelle elle s’est fracturé le nez « sans [s’en] rendre compte », elle décide de s’inscrire pour le marathon du Mont Blanc 2012.
Entre temps il y aura le marathon de Cheverny, en avril, son parcours parsemé de bleu – couleur international de l’autisme – et un déclic : quitte à souffrir sur les chemins du plus haut sommet d’Europe, autant se faire connaître, et suer pour une cause.
Cette cause est évidemment toute trouvée. Car Ninon a une dent contre le traitement de l’autisme en France, et pour avoir créé une association d’aide aux parents d’enfants autistes, elle connaît bien le sujet. Très en retard dans ce domaine, notre pays commence seulement à prendre en compte les thérapies comportementales pour soigner ce type d’affection, alors qu’elle fonctionnent depuis plus de quarante ans hors de nos frontières. L’une d’elle, l’ABA, a fait ses preuves sous les yeux même de Ninon.
Lorsque son fils Titouan a été diagnostiqué, les médecins ont assené des coups violents à ses parents : il ne devait jamais pouvoir parler, jamais être scolarisé normalement. Aujourd’hui, Titouan passe en sixième, fait du basket, a des copains. tout cela grâce à l’ABA (Analyse appliquée du comportement en français), qui s’appuie sur des réponses positives au comportement des sujets autistes. En deux mot : l’encouragement à progresser.
Mais l’ABA coûte cher (1 500 € par mois en moyenne pour Ninon et son mari), et tout le monde n’a pas la chance « d’être aidé, de rencontrer les bonnes personnes au bons moments », dixit notre future marathonienne d’altitude. Alors Ninon va courir pour une association, « Agir et vire l’autisme », qui travaille sans relâche et partout en France pour ouvrir des écoles (cinq à l’heure actuelle, et bientôt deux supplémentaires) qui prennent en charge les enfants autistes avec ces thérapies spécialisées. Pour leur permettre de vivre comme ceux de leur âge.
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