Marathon de Paris 2018 : le doublé pour Paul Lonyangata
En 42 éditions, le Schneider Electric Marathon de Paris s’est rarement offert deux fois au même vainqueur. Tenant du titre, le Kenyan Paul Lonyangata a réalisé le doublé. Chez les femmes, sa compatriote Kenyane Betsy Saina a créé la surprise en s’imposant.
L’an dernier, Paul et Purity avaient écrit une des plus jolies histoires d’amours sportives, en remportant chacun dans leur catégorie le Schneider Electric Marathon de Paris. Privé de la présence de sa femme, souffrante, Paul Lonyangata ne s’est pas interdit de victoire pour autant. Toujours placé en tête de course, le Kenyan a participé à l’écrémage qui a progressivement éreinté la concurrence. Un petit miracle puisque, au 16e kilomètre, Lonyangata trébuchait, s’ouvrant légèrement la main et le coude droit, et le genou gauche… avant de rejoindre la tête de course au tempo. Les seuls à avoir résisté à son épatante aisance sont ses deux compatriotes, Mathew Kisorio et Ernest Ngeno. Dès le 35e kilomètre, il ne faisait plus de doute que la victoire se jouerait entre ces trois Kenyans. Paul Lonyangata s’impose finalement en 2h06’25, s’assurant 11 secondes d’avance sur Kisorio et 16 sur Ngeno…
Ils ne sont pas nombreux, dans l’histoire du marathon de Paris, à avoir coupé deux fois la ligne d’arrivée en vainqueurs. Il y eut, dans les années 80, les deux victoires non consécutives de Jacky Boxberger (1983, 1985) et celui d’Ahmed Salah (1984, 1986), et aussi le Britannique Steve Brace, seul jusqu’alors à s’être imposé deux fois consécutivement. Paul Lonyangata, qui a promis de revenir à Paris l’an prochain, a déjà conquis sa place dans l’histoire du Schneider Electric Marathon de Paris.
Victoire surprise de Betsy Saina chez les femmes
A quelques centaines de mètres près, la Kenyane Betsy Saina aurait pu couper la ligne d’arrivée devant tout le monde, Paul Lonyangata compris. Parti avec 16 minutes et 26 secondes d’avance sur les hommes, afin d’offrir enfin une visibilité équivalente aux deux vainqueurs, le peloton féminin a très longtemps tenu la dragée haute aux hommes. Il faut dire que la bagarre entre les six femmes a fait rage jusqu’au 33ème kilomètre. C’est là que, calée en queue de peloton, la favorite Amane Gobena paya cher une petite erreur d’inattention qui la propulsa, cuisse droite en avant, sur le coin d’une table de ravitaillement. Handicapée par une béquille, l’Ethiopienne finira par abandonner, laissant Betsy Saina s’imposer en 2h22’56, avec trois secondes d’avance sur la Kenyane Ruth Chepngetich et 12 sur l’Ethiopienne Gulume Chala. La surprise ? C’est que Betsy Saina, 5e du 10 000m des JO de Rio 2016 et victorieuse d’un semi-marathon en 69’17, n’avait jusqu’alors jamais terminé un marathon.
Fortunes diverses pour les français
Jean-Damascène Habarurena a terminé 17ème, et premier Français. En lice pour une qualification pour les championnats d’Europe, Habarurena n’est pas parvenu à descendre sous le chrono espéré, mais sa place honorifique de premier Français pourrait tout de même servir ses ambitions continentales. En 2h15’13, le coureur de l’Entente Angevine Athlétisme a gardé une seconde d’avance sur le runner d’Aix Athlé Provence Nicolas Navarro, qui améliore son meilleur chrono de près de 2mn30s ! La course handisport a, quant à elle, sacré un tout nouveau vainqueur. Le Japonais Hiroki Nishida a remporté la première victoire internationale de sa carrière en 1h30’02, devant le multi-médaillé olympique David Weir (1h30’52) et l’Espagnol Jorge Madera Jimenez (1h30’53). Le français Julien Casoli termine 4ème.
Au total, 42 093 coureurs ont franchi la ligne d’arrivée de cette édition 2018. Retrouvez les résultats complets sur le site de la course. Photo : ASO/G.Demouveaux
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