Course route

Duncan Perrillat : « On ne pourra pas m’enlever le titre »

Par gmartine , le 29 octobre 2021 - 8 minutes de lecture

Crédit : Stadion

Le 24 octobre dernier, le Marathon Vert de Rennes, support des championnats de France, a vécu un vrai coup de théâtre. Le Francillien Duncan Perrillat, vainqueur de l’épreuve, devenait champion de France de la discipline. Quelques minutes plus tard, il a finalement été destitué car il ne portait pas son t-shirt de club. Il nous explique ce qu’il s’est passé et son sentiment !

Il est de ces règles immuables qui frôlent l’absurdité… Mais la règle, c’est la règle. Et cette fois-ci, c’est Duncan Perrillat qui en a fait les frais. L’histoire est simple : le jeune homme, licencié dans son club de Neuilly-Plaisance, en région parisienne, franchit la ligne d’arrivée du Marathon Vert le premier, après 2h14’49” d’effort. L’épreuve étant cette année le support des championnats de France, il s’empare donc logiquement du titre. Mais sa joie est de courte durée. On apprend soudainement que la Fédération française d’athlétisme décide de lui retirer sa couronne. La raison : Duncan Perrillat a passé la ligne avec un autre maillot que celui de son club. Selon les lois de la fédé, il ne peut donc recevoir la palme. Le deuxième de l’épreuve étant le Marocain Alaâ Hrioued, c’est le troisième, Alexandre Bourgeois, arrivé deux minutes plus tard, qui s’empare de la couronne.

Trois questions à Duncan Perrillat, vainqueur du Marathon Vert et champion de France destitué

Pourquoi ne portiez-vous pas le maillot de votre club ?

J’ai entendu dire que c’était un coup marketing pour mettre en avant mon partenaire, mais ce n’est pas du tout le cas. En fait, je n’ai pas fait de compétition depuis juillet dernier et j’avais juste complètement oublié cette règle. Je m’en suis rendu compte sur la ligne de départ, mais c’était trop tard, de toute façon, je ne l’avais pas pris avec moi. C’est simplement une maladresse. Je fais souvent les choses très vite sans trop me poser de questions, un peu à l’arrache. C’est une bonne leçon de vie.

Vous devez le vivre comme une immense frustration ?

Ça me fait un petit pincement au cœur de voir que mon nom est quasiment effacé des tablettes. Même si je suis d’accord que la règle doit être respectée, je pense que la sanction peut être différente. De toute façon, on ne pourra pas m’enlever le titre sachant que j’ai gagné sans tricher et de façon tout à fait fair-play. Le plus important, ça reste la performance et le chrono. Je ne m’attendais pas à faire 2h14 sur cette course, donc la joie du résultat l’emporte sur la déception de ne pas être officiellement champion.

C’était votre première participation à un marathon. Le résultat est bluffant, ça donne envie de voir plus loin ? Cela fait un moment que mon coach souhaite que je me consacre au marathon, car je ne suis pas très rapide et je performe plutôt à des allures de seuil. Je savais que j’avais ce potentiel et je venais pour viser la victoire. Mais je pensais sincèrement obtenir ce chrono sur le Marathon de Valence, en décembre. Maintenant, je vais chercher à confirmer et à battre ce record. Le but est de m’approcher des minimas olympiques (2h11’30”). J’ai 28 ans et je sais que je peux encore largement progresser sur plusieurs points, donc forcément, les J.O. de Paris 2024 trottent dans un coin de ma tête. Mais le niveau s’est densifié ces derniers temps sur la discipline en France, donc on verra. Je prends les choses étape par étape et je ne souhaite surtout pas m’emballer

« Tout le monde connaît la règle »

Olivier Gui, en charge du running à la FFA :

« C’est très rare de voir une telle situation se produire, car tout le monde connaît cette règle. On avait eu ce genre de problème il y a une dizaine d’années avec les trailers qui n’avaient pas cette “culture club”, mais depuis, tout est rentré dans l’ordre. Dès lors que la règle est posée et acceptée par tous, on ne peut pas revenir dessus. Ça ne fait plaisir à personne et ça décrédibilise un peu le résultat, mais la FFA ne peut pas déroger à cette règle. Derrière le maillot, il y a cette notion de groupe, d’appartenance à un club, c’est une symbolique importante. »

Retrouvez le retour complet du Marathon de Rennes dans le n°444 de Jogging International, en kiosque mi-novembre ou en vous abonnant.

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