Du cross au marathon
Dominique et le cross, c’est une longue et belle histoire. Il nous rappelle que tout a commencé par là. Belle école.
Chouette les beaux jours arrivent, synonymes des premières courses sur route, des premiers marathons de la saison. Fini d’être engoncé dans des vêtements pas toujours « techniques » pour lutter contre les frimas hivernaux, fini de revenir avec les chaussures crottées qui laissent des traces dans la voiture et la maison, fini, les footings de nuit… etc !
Mais durant cette période la confrontation avec les potes et la compétition vous manquent, alors rien de tel qu’un week-end à la campagne ou en sortie de ville pour un bon cross bien salissant ! Allez, un bon bain de boue c’est pas mal non plus pour nos vieilles jambes, un retour à l’enfance avec cette permission de patauger dans les flaques d’eau ; on en rigole après… car pendant, c’est un peu la galère pour les néophytes, pas d’appui, violence de l’effort et brûlure intérieure. Alors d’accord pour le cross mais à une condition : le confort d’après-course : le vestiaire et la douche chaude et fini l’abreuvoir à vaches et l’eau verdâtre des années soixante/70. Chocolat chaud ou vin rouge chaud, odeur de saucisses frites, c’est quand même sympa ces dimanches bucoliques « et dans 15 jours quel cross tu fais ? ».
De toutes les spécialités de course à pied : route, nature, piste, ma préférence restera le cross. Les premières joutes scolaires dans les sous-bois furent le lancement de ma carrière, j’avais 13 ans, timide et maigre comme un clou ! quelques tours de la terre s’en suivront jusqu’à ce jour.
La fédération d’athlétisme veut relancer le cross l’hiver prochain, une campagne (le juste mot) publicitaire vous incitera à y participer mais surtout à les préparer… faire du cross est un plus, le printemps venu, le bitume vous semblera être un tapis roulant. J’ai toujours fonctionné ainsi. Il a souvent été démontré que les meilleurs marathons étaient réalisés à la sortie de l’hiver… à la sortie des « labours », comme on disait. Après tout, le cross n’est qu’un trail court de 30 à 45 minutes…
Intéresser les coureurs par le haut niveau ? C’est pas encore ça ! les récents championnats de France de cross superbement organisés à St Quentin en Yvelines sont devenus les championnats de la fédération française, des champions de France franchissant la ligne d’arrivée en 4e, voire 5e position derrière des étrangers licenciés FFA. Manque de lisibilité, interrogations des spectateurs : « mais c’est qui le champion de France ? Ah bon, c’est pas celui qui a gagné ? lui il est français ? ». En cyclisme les Australiens de l’équipe de la Française des Jeux ne participent pas au championnat de France, le champion de France est bien celui qui franchit la ligne en premier… enfin je croyais !
Le national de cross ce sont les vieux, enfin les vétérans, avec ces ex-champions qui se « frittent » comme à leurs plus beaux jours,, mais aussi et surtout un bain de jouvence avec ces énormes pelotons de jeunes de 15 à 18 ans (cadets et juniors, femmes, hommes). Ouf ! les jeunes aiment toujours courir, l’avenir est là, il faut les garder, leur proposer un peu de « fun », de la sono, du rythme, des couleurs, de l’animation, du show… notre sport n’est pas aussi vieillissant qu’on veut bien le dire. Impressionnant de courir aussi vite et longtemps à cet âge. Ensuite à partir de 20 ans ils auront la possibilité de passer sur le marathon ou de devenir les rois de la piste, de Benoît Z à Mehdi Baala en passant par Jean Galfione le perchiste ou Marc Raquil, tous sont passés par la belle école du cross.
Avec le souvenir de mes 15 ans et de mon championnat de France cadet de cross à Méry-sur-Oise, je tenterai dans quelques jours -soit une trentaine d’années plus tard !- de fire moins de 2 h 30 mn au marathon de Paris… histoire de réaliser le minima olympique… féminin !
Rubrique « Entre nous », par Dominique Chauvelier
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