Courses

Bleus de France

Par La Rédaction , le 2 novembre 2016 - 5 minutes de lecture

Tous les marathoniens qui avaient réalisé le temps qualificatif, se faisaient une joie de passer un week-end prolongé en Corse. Ces championnats de France de marathon ayant été en effet attribués à Ajaccio. Quoi ! Ajaccio ! Comment, avec leurs 32 arrivants lors de l’édition 2002, avaient-ils pu obtenir le droit d’organiser ces championnats de France ? Malgré toute la bonne volonté, la sympathie et la gentillesse « corse » des organisateurs, on pouvait se poser la question. Ne parlons pas d’argent, sujet qui fâche !

La cause de cette annulation est d’ordre préfectoral avec le refus de bloquer la circulation sur la route des Sanguinaires (en aller-retour). Les priorités du préfet corse étant ailleurs, on le comprend aisément ; adieu donc au « national » corse et pas de titres de champions de France, une première depuis… 1944 ! Quelques-uns d’entre vous iront cependant passer leur week-end sur l’île de Beauté pour cause de frais engagés. La Fédération aura été un peu légère sur ce coup-là et peu respectueuse des coureurs !
Toujours en octobre, le mondial de semi-marathon au Portugal fut nettement moins médiatisé que son grand frère le marathon. Une équipe de France homme et femme nous représentait mais réduite à quatre coureurs au lieu de cinq d’habitude… par souci d’économie (sic !) après les fastes de Paris. Les deux « cinquièmes » des « FRANCE » de semi-marathon de Chassieu, Bénédicte Robin et Cédric Belleau (25 ans chacun) apprécieront, qui ont vu les portes de l’équipe de France se fermer devant eux pour des raisons économiques ! « la première sélection est toujours la plus dure à obtenir » m’avait-on dit plus jeune. C’est toujours vrai quelques décennies plus tard…

Une première sélection en équipe de France est un rêve d’ado, une récompense de plusieurs années d’entraînement et de sacrifices, le début d’une carrière au plus haut niveau, le déclic… La réception du premier survêtement griffé France est l’une des plus fortes émotions de votre carrière sportive. Le mien date de 1974, bleu roi frappé du coq, liseré tricolore, pantalon style fuseau de ski avec l’élastique passant sous le talon… Il est toujours impeccablement rangé dans un placard. Tous les autres, il y en aura une trentaine, ont été donnés en témoignage d’amitié de-ci de-là… mais le premier, il ne se donne pas !

Après la jeunesse, mon coup de cœur du mois ira à un ancien : la cinquantaine, les cheveux blancs, la silhouette toujours fine, un palmarès prestigieux, la reconversion réussie et la passion intacte : Pierre Levisse, l’un de mes adversaires les plus coriaces des années 80. Perdus de vue, nous nous sommes retrouvés côte à côte lors du semi-marathon de Beaufort-en-Vallée près d’Angers (sa région natale). J’étais chargé d’emmener la première féminine sur le meilleur rythme possible, Pierre se retrouvait dans « mon » peloton, tout heureux de trouver son ancien rival comme meneur d’allure, et moi ressentant un bonheur pudique de courir à ses côtés… avec en souvenir ce long sprint épaule contre épaule sur l’interminable ligne droite finale de Paris-Versailles. Nous sommes en 1988 et pour UNE seconde cette classique ne sera jamais inscrite à mon palmarès… Oui, Pierre tu as été, tu es et tu seras toujours un grand nom de la course à pied, nos jeunes coureurs ont besoin de ton exemple. A d’autres retrouvailles même avec une dizaine de minutes de plus à nos compteurs sur un semi-marathon !

Dominique Chauvelier
1re sélection équipe de France junior le 28/4/74 à Pampelune sur 3000 mètres (rencontre Espagne-Italie-France)
1re sélection en seniors : le 8/6/1980 à Laredo sur Marathon (rencontre Espagne-France-Italie)
dernière sélection : 22/8/98 à Budapest (championnats d’Europe de marathon)

Rubrique « Entre nous », par Dominique Chauvelier

Voir toutes les chroniques de Dominique Chauvelier

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre commentaire sera révisé par les administrateurs si besoin.