Attentats de Boston : un marathon mythique en deuil
Les attentats perpétrés lundi 15 avril à quelques mètres de la ligne d’arrivée du mythique marathon de Boston faisant au moins trois morts et plus d’une centaine de blessés, constituent la première attaque terroriste sur un événement majeur de course à pied. Même si par le passé, d’autres rassemblements sportifs ont été la cible d’actes terroristes. Précisions.
Au mépris des valeurs de paix véhiculées par le sport, le marathon de Boston a été la cible, lundi 15 avril, d’une attaque terroriste. Deux explosions, survenues à 15 secondes d’intervalle, se sont produites à quelques mètres de la ligne d’arrivée alors que le chrono affichait exactement 4 heures 9 minutes et 44 secondes. Instant précis (choisi ?) où une majorité de marathoniens boucle la distance.
26 000 coureurs au départ
Pour la première fois donc, un marathon d’envergure internationale a été visé par une attaque terroriste. Hier à Boston, plus de 26 000 coureurs avaient pris le départ et des centaines de milliers de spectateurs étaient venus, comme chaque année, se masser sur les bords du parcours pour encourager les participants. Traditionnellement, le marathon de Boston se déroule le troisième lundi d’avril, jour du Patriot’s Day, férié dans le Massachussetts.
Le marathon de Boston, premier rendez-vous de l’année du « Big Five » (suivi de Londres, Berlin, Chicago puis New-York), est un rêve pour tout coureur. La course, créée en 1897, fêtait cette année sa 117e édition. C’est le plus ancien marathon annuel encore organisé. L’un des plus exigeants aussi. Pour courir Boston, il faut pouvoir justifier d’un chrono réalisé au cours d’un autre marathon officiel labélisé IAAF (Association Internationale des Fédérations d’Athlétisme), soit une quarantaine de courses dans le monde. Avec des minimas très sélectifs. Pour exemple : un homme de 40 ans doit avoir couru la distance en moins de 3 h 15 mn dans l’année précédant son inscription.
Six précédents sur des événements sportifs dont un marathon
Le drame de Boston fait ressurgir les images les plus sombres de ces dernières années. Les attentats de New-York (2001), de Madrid (2004) ou de Londres (2005) évidemment. Mais également les autres, ceux ayant touché de grandes compétitions sportives.
En septembre 1972 à Munich, durant les Jeux Olympiques (JO), le groupuscule palestinien Septembre Noir tue 11 athlètes de la délégation israélienne et un policier ouest-allemand. En juin 1996 à Manchester, pendant l’Euro de football, l’Irish Republic Army (IRA) fait exploser un camion blessant plusieurs centaines de personnes. Deux mois plus tard, aux JO d’Atlanta, un extrémiste américain fait sauter une bombe remplie de clous. Bilan : 2 morts et plus d’une centaine de blessés. En 2010, pendant la Coupe d’Afrique des Nations en Angola, le bus de la sélection togolaise est pris pour cible par des rebelles du Nord. Armés de fusils mitrailleurs, ils tuent deux membres de l’encadrement.
Si Boston est le premier marathon d’envergure à être frappé par une attaque terroriste, un précédent existe. Le 9 avril 2008, à Colombo au Sri Lanka, l’attentat-suicide d’un rebelle indépendantiste des Tigres tamouls au départ du marathon entraîne la mort de 13 personnes et fait plus d’une centaine de blessés. L’année d’après , toujours au Sri Lanka, l’équipe nationale de cricket est attaquée par un commando armé avant un match officiel faisant 8 morts et 6 blessés.
Les yeux tournés vers Londres
Très vite après avoir pris connaissance des attentats de Boston, les yeux de la communauté des coureurs se sont tournés vers Londres. La capitale anglaise doit accueillir dimanche 21 avril la 33e édition de son marathon, le plus important en nombre de finishers.
« Nous sommes profondément attristés et choqués par les nouvelles de Boston, a indiqué dans communiqué Nick Betel, directeur exécutif du marathon de Londres. Nous pensons aux coureurs, à tous les blessés et à leurs familles. C’est un jour très triste pour l’athlétisme et pour nos amis et collègues organisateurs du marathon de Boston. » Avant d’indiquer à la BBC Radio 5 Live : « On regarde ce qui s’est passé, s’il y a des décisions à prendre pour augmenter la sécurité et toutes sortes de mesures que l’on pourrait déployer. »
De son côté, Julia Pendry, chef intendante de la police londonienne, a confirmé le déroulement de la course, précisant que « le dispositif de sécurité en place pour le marathon de Londres allait être revu. »
Alexandre Decroix
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