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Alain Mimoun est mort

Par La Rédaction , le 2 novembre 2016 - 5 minutes de lecture

Champion olympique de marathon à Melbourne en 1956, Alain Mimoun est décédé dans la soirée du jeudi 27 juin. Âgé de 92 ans, il emporte avec lui ses multiples victoires et distinctions. Une carrière débutée après la guerre en 1947 qui l’aura mené sur la route du Tchèque Emil Zàtopek, son rival et ami.

Alain Mimoun est décédé jeudi 27 juin à l'âge de 92 ans.

« Personne ne me regardait. J’étais comme un simple petit athlète de rien du tout. Même pas de masseur. Un jour, j’ai rencontré le masseur de l’équipe de France et je lui ai demandé s’il pouvait me donner un petit coup de main, parce que je courais le lendemain. Il m’a regardé d’un air narquois et m’a dit : “Je m’excuse, petit, mais ici, je suis envoyé pour les champions.” J’ai baissé la tête et je suis sorti. […] Le lendemain, je me présentais au 10 000 m et je rapportais la seule médaille française. » Voilà comment Alain Mimoun apparut sur la scène du sport international, aux Jeux olympiques de 1948 à Londres, deuxième derrière le légendaire Emil Zatopek.

Après leur confrontation londonienne, Alain Mimoun sera encore deux fois le dauphin de la locomotive tchèque : au 5 000 m et au 10 000 m des Jeux d’Helsinki en 1952. Le Français s’est nourri de cette rivalité pour continuer d’avancer et de progresser. Et c’est en 1956 à Melbourne, à près de 37 ans, qu’il deviendra enfin champion olympique sur marathon. La consécration de sa carrière. S’ensuivront de nombreux titres de champion de France sur marathon, 10 000 m ou encore cross-country.

« Le temps béni de Dieu »

Si Mimoun n’aura pas marqué l’athlétisme mondial de la même empreinte que son illustre rival, il est certain qu’il restera longtemps l’une des légendes du sport français. Avec 44 titres nationaux et internationaux, il est l’athlète tricolore le plus titré de tous les temps.

À 92 ans, il est donc parti rejoindre Zatopek dans l’au-delà des coureurs. Au lendemain de la mort du Tchèque en décembre 2000, Mimoun eut cette déclaration : « Après des luttes de titans, nous montions sur la pelouse et nous nous embrassions. En ce temps-là, il n’y avait pas de doping, pas tout ce fric, c’était le temps béni de Dieu. » Les voilà désormais ensemble pour l’éternité.

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