24eme marathon des sables : La plus longue étape de son histoire
Mercredi 1 et jeudi 2 avril
Quatre vingt onze kilomètres. C’est la distance totale de l’étape longue qui est partie le mercredi 1er avril à 09h50. Certains coureurs croyaient que cette annonce était un poisson d’avril de l’organisation, tout en s’étant préparés, notamment en nourriture pour une étape qui durerait pour la moyenne du peloton entre 15 et 20h00.
Les cinquante premiers au classement général, eux, partent à midi, pour éviter que la course ne s’étale trop en longueur et que la sécurité maximale puisse être assurée à tous.
Une précaution qui s’avère d’autant plus nécessaire cette que l’ensemble du parcours a du être modifié pour permettre aux 4×4 de l’organisation d’accéder partout sur le passage des coureurs et aux camions de matériel de joindre les points de bivouac, certains zones restant impraticables pour cause de boue ou d’inondation.
Les coureurs, eux, ne s’embarrassent pas de ces conditions. Une étape de 91 kilomètres, cela ne s’est jamais vu sur le Marathon des Sables. C’est une découverte pour tous, et si certains vétérans des courses d’aventure de ce type en ont vue d’autres, pour la grande majorité, c’est la première fois qu’ils vont avoir à courir sur une telle distance, de plus dans des conditions sahariennes difficiles.
Le maître mot pour la plus grande partie des concurrents, c’est de réussir à trouver un rythme qui permette de courir le plus longtemps possible. Un rythme de footing de récupération peu sembler lent, mais durant plus de 15h00, c’est tout de même un vrai pari physique.
Devant, le mot d’ordre est différent. Les frères Ahansal savent que la course se joue aujourd’hui. Aziz El Akad, premier au classement général n’est pas plus prêt à laisser sa place que les autres prétendants à laisser échapper leur chance. Parmi eux, le dossard 8, le marocain Ait Amar Mustapha ou le jordanien Al Aqra Salameh et bien évidemment Lahcen Ahansal, dix fois vainqueur de l’épreuve. Un américain, Mickael Wardian, malgré ses 22 minutes de retard au classement général, répète à qui veut l’entendre (ou l’écouter) qu’il est venu pour gagner que cette étape est idéale pour lui permettre de repasser devant.
Lahcen Ahansal jette l’éponge
C’est donc une énorme pression que se met la tête de course dès les premiers kilomètres. A ce petit jeu là, à la surprise générale, c’est Lahcen Ahansal qui renonce, peu après le CP 3 soit 36 kilomètres de course seulement. Il n’a pas retrouvé cette année ses marques, après un an d’absence, ni les ressources morales pour tenir le rythme d’enfer de la tête de course. Et c’est avec une grande tristesse que l’ensemble des participants et l’organisation apprend que l’icône filiforme aux foulées de gazelles jette l’éponge cette année en cours d’épreuve.
Mohamad, son frère, ne s’embarrasse pas d’état d’âme et prend les commandes avant le CP 4. Il finira finalement en 08h08’22’’, reléguant El Akad à 15’01’’ et lui reprenant dès lors sa place de premier au classement général. C’est Ait Amar Mustapha qui clôturera le podium du jour. Quant à Mickael Wardian, arrivant au CP 5 en clamant son numéro pour éviter de prendre du temps, il prendra visiblement un coup au moral en apprenant qu’il a près de 40 minutes de retard sur la tête de course. Il finira cette étape longue à 1h43’37’’ de Mohammad Ahansal.
Un ancien coureur de l’épreuve, le vénérable Brahim El Joual, confiait qu’au Marathon des Sables, il fallait une édition pour apprendre et une autre pour comprendre pour être dans ses meilleures dispositions. Nul doute que l’américain reviendra donc en terres marocaines.
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