24eme marathon des sables : La plus longue étape de son histoire (suite)
Quant au reste de la course, c’est à une sauce qu’il digère lentement cette étape dantesque.
Courir tant que c’est possible, puis alterner marche et course et parfois ne plus pouvoir qu’avancer avec difficulté un pied devant l’autre, dans la froideur de la nuit, sont le lot du plus grand nombre.
Le vent est terrible, il semble toujours de face, et lorsque la nuit tombe il fait littéralement frissonner de manière irrépressible les concurrents.
La nuit, il n’y a plus de course qui compte. Il faut arriver, coûte que coûte. Aux détours de la piste, au hasard des rencontres sous les tentes des points de contrôle, il n’y a plus que des hommes et des femmes rendus solidaires par l’effort. Ils se réconfortent, partagent leur repas sommaire, s’aident à remettre les sacs sur les épaules ou à fixer les bâtons lumineux de manière visible.
Une communauté naît au fil des heures et des kilomètres, des amitiés se nouent dans la douleur et parfois la désespérance.
De larmes jaillissent parfois devant de parfaits inconnus qui comprennent et réconfortent pour éviter les leurs.
La nuit semble sans fin, sans fond, le laser qui marque
l’avant dernier check point si proche et pourtant jamais à portée au fil des pas.
On pourrait penser à une armée en déroute à les voir trébucher à la maigre lumière de leurs lampes, à les entendre traîner les pieds. Mais aucun de ceux qui sont sur la piste dans la nuit glacé ou au petit matin orange ne sont dans la défaire. Chacun sort vainqueur de cette étape qui fût à la fois magnifique et terrible.
Ils sont là, ils arrivent, éblouis…
Ils ont, tous réussi à franchir les montagnes, les grandes étendues blanches encore souples de la pluie des derniers jours, les plateaux parsemés de cailloux les ont fait trébuché, et même les dunes leur ont présentées leurs faces les plus abruptes.
Ils sont là, ils arrivent, éblouis, hallucinés par les lumières de leurs frontales, sous la banderole d’arrivée, ou le soleil du matin les découpant en silhouettes immenses sur le sol empierré.
Certains ont même connu deux fois la chaleur du zénith sur leurs crânes avant de rejoindre le bivouac et le dernier n’arrivera que durant la deuxième nuit.
De tous ceux là, aucun n’a battu le désert. Et si la victoire sur eux même peut sembler dérisoire à qui n’a pas connu la plénitude d’une telle expérience de dépassement de soi, eux, savent, tous, le caractère unique de cette expérience dans leur vie.
Plus que jamais ils rentreront marqué à vie de cette étape longue, qui sans doute, et déjà une légendaire pour la longue histoire du Marathon des Sables.
Mercredi 1er avril 2009 et Jeudi 2 avril 2009 – Etape 3 – Erg Znaïgui/Aferdou Nsooualhine : 91 km
Température à 9h00 : 20 degrés et 36% d’hygrométrie
Température à 13h00 : 29 degrés et 29% d’hygrométrie
Classement hommes de l’étape du jour
1. AHANSAL Mohamad (Mar), 8h08mn22s
2. EL AKAD Aziz (Mar), 8h23mn23s
3. AIT AMAR Mustapha (Mar), 8h30mn15s
Classement général homme
1. AHANSAL Mohamad (Mar), 13h32mn57s
2. EL AKAD Aziz (Mar), 13h39mn17s
3. AL AQRA Salameh (Jor), 14h10mn38s
Classement femmes de l’étape du jour
1. DIDI Touda (Mar) 11h52mn49s
2. HICKS Meghan (USA), 12h01mn07s
3. PEREZ CARBAJO Luz (Esp), 12h12mn35s
Classement général femme
1. DIDI Touda (Mar), 19h13mn52s
2. HICKS Meghan (USA), 19h58mn25s
3. PEREZ CARBAJO Luz (Esp), 20h19mn59s
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