Tapis de course : imprimer certaines allures
Certes, les plus expérimentés des coureurs n’ont peut-être pas besoin d’un tapis pour ajuster leur vitesse aussi précisément – même si « plus on se connaît et plus on a envie d’être très précis dans son entraînement », juge Philippe Billard (coureur des 6 jours sur tapis) – mais pour les autres, qui n’ont pas plusieurs années de pratique derrière eux et qui ne se connaissent pas encore bien, le tapis peut devenir une aide précieuse pour apprendre à ressentir les différentes allures.
« C’est très utile, par exemple, pour les séances d’entraînement à allure spécifique », affirme Philippe Billard qui n’a « rien trouvé de mieux pour travailler une allure de course » et ainsi apprendre à imprimer une cadence. « Il n’y a qu’à programmer le tapis à l’allure à laquelle on veut courir et on se laisse embarquer », sourit le coureur qui vient de passer 24 heures sur son tapis pour préparer son prochain défi de six jours qui aura lieu en 2015. On comprend dès lors pourquoi l’apport du tapis peut aussi s’avérer idéal pour celui qui veut se lancer dans l’ultra.
« Sur ce type de course, le problème n’est pas forcément de tenir, mais de réussir à ne pas accélérer. Or, lorsque l’on part sur un 100 km, l’allure de course commence à être inférieure à l’allure de footing, ce qui n’est pas forcément naturel. Le tapis permet donc d’éviter de se poser des questions en nous aidant à ralentir ». En revanche, « il ne faut surtout pas oublier de faire des allers retours avec l’extérieur, prévient Philippe Billard. Car si on s’entraîne uniquement sur tapis, on peut aussi être très vite surpris le jour où l’on retrouve la terre ferme car la foulée n’y est pas tout à fait la même ».
Alors que l’on doit imprimer une impulsion pour se projeter vers l’avant et ainsi avancer sur la piste, sur le tapis c’est le sol qui glisse sous la foulée. Par conséquent, « on peut rapidement avoir le sentiment devoir pousser davantage pour avancer et on se retrouve à courir parfois un peu plus vite une fois dehors. Mais pas de quoi abandonner les séances sur tapis pour autant. Car si cette surface est certes différente, plus souple et moins traumatisante que le bitume, elle permet aussi au coureur de varier les plaisir en variant les surfaces, ce qui, pour Philippe Billard, « est aussi un excellent moyen de travailler la proprioception et donc d’améliorer sa foulée ».
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