Courir sur tapis : Seul ou en famille…
Davantage encore en hiver, le tapis roulant séduit de plus en plus de coureurs. Il est vrai qu’il permet de s’entraîner à toutes les allures sans être freiné par les conditions atmosphériques. De plus le tapis peut permettre à toute la famille de se mettre à courir. Pas négligeable.
Si l’on n’a que 15 ou 30 minutes, et pas une de plus à consacrer à sa condition physique… hop on monte sur le tapis roulant, sans perdre de temps en déplacement, sans longue préparation vestimentaire, et c’est parti pour une efficacité exactement comparable à la course à l’extérieur.
Contrairement à nombre de matériels de sport d’intérieur dont on se lasse assez vite, l’expérience montre que le tapis roulant sera régulièrement utilisé de façon bénéfique. Cela tient à l’aspect ludique de cette pratique, à la similarité parfaite avec une course normale. Certes il n’y a pas le paysage, et le temps peut paraître long. Reste qu’un parcours d’entraînement dans une ville, ou de multiples tours de parc, paraissent aussi un peu monotones…
Mais avoir un tapis chez soi c’est aussi la possibilité d’en faire bénéficier la famille. Il serait bien étonnant que compagne ou compagnon, même a priori réticent à l’effort physique, ou enfants, résistent longtemps à la tentation de monter sur le tapis et ne se prennent pas au jeu, en marchant d’abord puis en trottinant ; ce qu’ils n’auraient peut-être jamais fait s’il leur avait fallu courir à l’extérieur.
Le tapis roulant électrique est le seul qui permette une course normale. Le tapis mécanique, que l’on peut être tenté de se procurer en raison d’un coût bien moindre risque toutefois d’être vite remisé dans un coin. En effet, l’obligation de laisser les mains sur les supports, devant ou sur les côtés, afin d’avoir obligatoirement un point d’appui avec le haut du corps pour que le tapis puisse avancer, tout cela ne permet pas d’envisager une utilisation régulière, et encore moins prolongée de ce tapis au-delà d’une dizaine de minutes.
Tous les modes d’entraînement peuvent en revanche être effectués sur le tapis électrique. L’endurance, quelle qu’en soit la durée, mais surtout lorsque l’on n’a pas beaucoup de temps devant soi. Toutefois certains coureurs, parce qu’ils n’ont pas le choix (intempéries, situation en plein centre de grande ville…), font des entraînements d’endurance plus longs (1 h 30 à 2 heures !) sur tapis. C’est aussi une question d’habitude.
Régler la vitesse qui convient, en fonction du rythme cardiaque à respecter, est très facile. Par une simple touche sur la console placée devant soi, on peut, tout en courant, régler progressivement la vitesse souhaitée. Il suffit ensuite de s’y tenir.
Pour les séances comprenant de la résistance douce (80 à 88 % de votre Fréquence Cardiaque Maximale), on peut recommander, après échauffement, des phases de 2 ou 3 fois 5 à 8 mn entrecoupées de 2 à 3 mn en marchant, ou bien de 5 mn en trottinant. Cela plutôt qu’une longue durée de 20 à 30 minutes d’une seule traite ou plus, qui pourrait paraître longue.
Mais c’est avec les entraînements fractionnés, en résistance dure (88 à 95 % de la FCM), que les aspects ludiques du tapis roulant seront les plus appréciés. Les modifications d’allure, de vitesse, d’effort, transforment l’entraînement en un jeu. Prenez garde cependant de ne pas exagérer, au-delà de ce qui convient, la répétition ou la fréquence de ce type d’entraînement.
La plupart des tapis ont leur vitesse limitée à 16 km/h. Cela pourra sembler au premier abord trop restreint pour certains lors des phases les plus intenses de l’entraînement. Mais il ne faut pas se focaliser sur cette limitation, car la pente (réglage électrique tout en courant par une simple pression sur la console) peut largement compenser le manque éventuel de vitesse. À 16 km/h la pente maximum, généralement 10 % (il ne sert à rien qu’elle soit plus importante), correspondra à un effort dépassant nettement les 20 km/h sur du plat.
L’entraînement sur tapis roulant nécessite le réglage de son effort au moyen du cardiofréquencemètre, ce qui est aussi le cas (cela devrait l’être en tout cas) lorsque l’on court à l’extérieur puisque les conditions (parcours, météo et forme) ne sont pas toujours les mêmes. Sur tapis on peut constater une vitesse très légèrement plus grande qu’à l’extérieur pour un même rythme cardiaque. Cela est dû à l’absence de résistance de l’air, mais que l’on peut compenser en mettant tout simplement la pente à 2 %.
Au-delà de 2 % ce sera un moyen, pas toujours réalisable à l’entraînement, d’adapter sa musculature si l’on prépare des compétitions comprenant des côtes.
Cette absence de résistance de l’air ne permet pas une aussi bonne évaporation de la sueur qui sera plus abondante. Excellent pour le nettoyage de la peau certes, mais il faudra penser à boire davantage, environ deux tiers de litre d’eau par heure répartis en 3 ou 4 prises, ainsi qu’un ou deux verres à la fin de l’entraînement.
Pour bien choisir son tapis
Les principaux critères d’achat d’un bon tapis sont les suivants :
– la vitesse limite : compte tenu de la possibilité de mettre de la pente il est exceptionnel qu’il soit utile d’avoir un tapis dépassant 16 km/h,
– la pente : il n’est d’aucune utilité qu’elle dépasse 10 % (c’est déjà beaucoup). Par contre il est bien plus agréable qu’elle soit elle aussi électrique et non mécanique,
– la dimension de la bande de roulement : beaucoup s’imaginent que cette bande doit dépasser nettement la longueur d’une foulée. Heureusement ce n’est pas le cas car le tapis, se déroulant sous les pieds, ceux-ci, droite ou gauche, ont leur appui au même endroit. Ainsi même avec une foulée de deux mètres une bande de roulement d’une longueur de 60 cm serait suffisante… en théorie. Car il est vrai que cela demanderait beaucoup d’attention, donc de fatigue nerveuse, pour avoir une allure très régulière et ne pas dévier. Mais une longueur de 1,20 m environ est suffisante,
– l’amorti : c’est un point important. Un tapis conçu avec soin procure en effet un amorti nettement meilleur que lorsque l’on court sur route.
– les différents programmes : objectivement il s’agit plutôt de gadgets (ajoutés pour parfois justifier un prix nettement plus élevé), qui ne seront que peu ou pas utilisés puisque ce qui compte c’est la vitesse adaptée au rythme cardiaque.
– la robustesse, la fiabilité, le service après-vente : c’est finalement le premier critère de choix (avec le prix). D’où l’importance d’une marque connue et ancienne dont on peut être sûr du service après-vente. Soyez vigilant sur ces points.
– les « capteurs de pouls » ou « sensor » : Mieux vaut un véritable cardiofréquencemètre, qui seul est fiable et pourra justifier éventuellement un prix plus élevé.
– le faible niveau sonore : un moteur de tapis roulant est très peu bruyant, bien moins, si l’on veut comparer, que le bruit d’une… machine à laver. Aucun problème donc, même en appartement. L’impact des pieds sur le tapis peut occasionner éventuellement un bruit plus important pour ceux qui courent vite (plus l’on court vite plus l’impulsion au point d’impact est importante). Certains tapis limitent beaucoup mieux que d’autres la conséquence de cet impact,
– la sécurité : heureusement tous les tapis roulants ont (ou devraient avoir) un système, simple (et ingénieux), de sécurité. Au moindre déséquilibre le tapis s’arrête (avec une progressivité idéale). Il n’y a donc aucun risque de courir sur un tapis roulant. Assurez-vous bien toutefois que ce système de sécurité existe.
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